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La Guerre de Troie n'aura pas lieu, acte I, scène 6 (Jean Giraudoux)

Publié le 22/02/2012

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En outre, la guerre pourrait être perçue comme l'accomplissement de la virilité des hommes, elle montre le contraire. Tuer un autre homme ne le rend pas plus fort, plus humain, au contraire. Dans sa seconde réplique, elle montre en effet que le vainqueur est nécessairement lâche à un moment ou un autre « devant le  danger » (l.36). L'homme peut néanmoins s'affirmer dans la société par le rôle qu'il a à jouer en tant que père nourricier, chasseur qui assure la survie des siens. C'est la place qu'il occupe en complément de celle des femmes qui ne peuvent exercer les mêmes fonctions : « dont nous les femmes nous confondons le poil avec les bruyères » (l.14).
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« assure la survie des siens.

C'est la place qu'il occupe en complément de celle des femmes qui ne peuvent exercer lesmêmes fonctions : « dont nous les femmes nous confondons le poil avec les bruyères » (l.14).

C'est en cela qu'il« gardent leur agilité et leur courage » qui sont les composantes de leur virilité.

Il s'agit d'un équilibre au sein de lasociété.

La guerre rompt cet équilibre en privant les femmes de leurs maris.

C'est pourquoi elle réclame la paix :« laissez-nous nos maris ». A cette conception féminine de la guerre qui est vue comme une contradiction au principe de vie, s'opposecelle des hommes, représentée par Priam.

La conjonction « mais » à la ligne 21 marque l'opposition des points devue. Il met en avant la notion de devoir et tente de montrer que c'est justement par la guerre que l'hommeremplit son rôle auprès des siens en tant que protecteur.

Par une question (l.

21-22) à laquelle il répondimmédiatement, il montre que c'est la guerre qui préserve la vie.

Il oppose par ailleurs une tout autre vision de la viequ'il qualifie de « terne et stupide » (l.

26), la préservation de la vie est considérée comme un but médiocre,comparée à l'objectif de gloire éternelle.

À la notion de volonté qu'il nie par ses premiers mots « je ne veux pas », ilrépond par celle de nécessité.

Cela est accentué par les propositions conditionnelles (l.

24-25) : si les hommes nefaisaient pas la guerre, les femmes le pousseraient à combattre puisque la guerre est présentée comme nécessaire.Par extension, il justifie donc la guerre par l'intérêt de tous.

C'est, d'après lui, pour le bien commun exprimé par lemot « toutes » (l.22).

Les adjectifs « belles » et « vaillantes » expriment l'idée selon laquelle la grandeur d'unpeuple, d'une communauté passe par l'impératif de la guerre. De plus, le second argument qui revient depuis l'Antiquité dans la justification de la guerre par les hommesest celui de la gloire que le guerrier trouve en vainquant mais également en mourant au combat.

C'est le conceptdéveloppé par les Grecs de l'Antiquité : la belle mort.

C'est ce que Priam appelle « se rendre immortel » (l.29-30).L'homme cherche une sublimation dans l'acte de guerre.

Il s'agit bien d'un acte d'illumination (l.

27).

L'immortalitérenvoie à la mémoire que les générations futures auront du sacrifice du guerrier pour sa cité et qui assure sapérennité au-delà de sa mort.

On retrouve cette idée par le fait que Priam mentionne « [les] maris, [les] pères et[les] aïeux » (l.

23) d'Andromaque et des siens.

Dans cette notion de gloire, le courage dont les hommes doiventfaire preuve s'oppose à la lâcheté qui est mentionnée dans la dernière réplique de Priam qui se veut brève,conclusive et généralisatrice.

Il s'agit de poser une maxime de conduite qui prône le courage comme première valeurmorale.

Un homme doit être prêt à risquer sa vie tous les jours au combat. Par ailleurs par la phrase « c'est vous qui seriez lâches et réclameriez la guerre » (l.

28), il semble avouerqu'accepter de faire la guerre, de tuer d'autres hommes est une forme de lâcheté.

Il semble donc que, malgré tout,il pourrait y avoir une autre alternative à la guerre s'il faisait tous preuve de plus de volonté.

Cela distingue doncdeux formes de courage, l'une face à l'ennemi et l'autre dans les choix de vie que font les hommes et qui apparaîtplus profond et est pour Andromaque et les femmes le véritable « honneur » (l.48). On peut noter que le fait « oublier qu'on est mortel » revient à nier la valeur de la vie qui n'existe que parce que lesêtres humains meurent tous un jour.

En outre, on peut noter qu'oublier qu'on est mortel » est également la faute laplus grave que peut commettre un homme, particulièrement dans le contexte grec.

C'est la démesure, l'hubris.

Ils'agit en effet de la faute du héros tragique qui oublie sa condition d'être humain pour se placer au niveau des Dieuxet qui paiera pour cela le prix le plus fort.

Giraudoux exprime ainsi la critique de cette conception de la guerre quiperd toute humanité. On peut en outre noter qu'il s'agit d'un texte basé sur l'opposition des valeurs, des points de vue, des. »

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