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L'habitat rural dans les années 1970 (agriculture)

Publié le 17/11/2011

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Cette règle d'application quasi générale qui veut que le milieu immédiat fournisse les matériaux de la maison rurale traditionnelle compte cependant quelques exceptions intéressantes, car elles nous renseignent sur les migrations de peuples qui ont conservé dans un milieu nouveau un type de maison correspondant à un environnement différent. C'est le cas de la maison japonaise qui semble venir des régions malaises; c'est le cas de maisons de terre dont le type a été élaboré dans les savanes et que l'on trouve en pleine forêt guinéenne; c'est le cas enfin, de certaines maisons du Moyen Atlas marocain, parfaitement adaptées au climat du Maroc méridional, mais dont les terrasses s'effondrent en hiver, sous le poids de la neige tandis qu'au printemps, le pisé des murs fond littéralement sous l'effet de l'humidité abondante. Il est bien évident que la nature des materiaux facilite ou rend malaisée la tâche du bâtisseur, mais il faut aussi noter que les hommes ont toujours su utiliser au mieux les matériaux dont ils disposaient pour façonner une maison répondant aux nécessités premières de toute exploitation agricole : fournir un abri aux hommes, aux animaux, aux outils, aux récoltes.

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« Cl-dessus : grange à foin près d' Arolla (Suisse).

les pierres rondes Isolent la charpente du sol humide et Interdisent l'accès des rongeurs.

(lieutaghl, Atlas-Photo) Ci-dessous : un mur en "Corrèze.

l'habitat rural utilise souvent la pierre; l'assemblage minutieux de blocs de granite taillé nécessite peu de mortier.

(Rémy, Atlas-Photo) L'agencement • Selon les modalités de l'économie régio­ nale, on voit apparaître des particularités ré­ pondant à certains besoins locaux : séchoirs à fruits des pays méditerranéens, « tuez » du Jura (espèce de vaste hotte de cheminée traversant les fenils et facilitant Je séchage du foin), vastes balcons de nombreuses mai­ sons montagnardes qui servent surtout de séchoirs.

Cependant, il arrive souvent que la maison, conçue en fonction d'un certain type d'écono­ mie, se trouve inadaptée lorsque celui-ci se transforme.

- C'est le cas de nombre de maisons du midi languedocien : construites lorsque la région produisait des céréales, des olives, des fruits et un peu de vin elles ne répondent plus du tout aux besoins d'une monoculture viticole et il est évident que la création de nombreuses caves coopératives, en déchargeant les exploi­ tants de toutes les opérations que nécessitent la préparation et la conservation du vin, leut· a permis de ne pas être trop gênés par des bâtiments hérités d'une autre époque.

- De même, la ferme aquitaine conçue pour une économie essentiellement céréalière, ne convient plus aujourd'hui où les spéculations d'élevage tiennent de plus en plus de place, tandis que le tracteur remplace les bœufs de labour.

On pourrait multiplier les exemples : partout, c'est très lentement et toujours avec beaucoup de retard que l'on voit apparaître un type nouveau en accord avec l'économie du moment; pendant longtemps, on se contente de « replâ­ trages » plus ou moins esthétiques, mais qui signalent au premier coup d'œil que l'économie locale a connu d'importantes mutations.

• Etant donné la diversité des économies agricoles, étant donné aussi la variété des matériaux disponibles, les types de maisons rurales sont évidemment innombrables.

e Parfois, hommes, animaux, outils et récoltes sont réunis sous le même toit, dans une même pièce (paillote d'Extrême-Orient, hutte des régions intertropicales) : cette mai­ son réduite à l'essentiel est la « maison élé­ mentaire ».

e Parfois au contraire, hommes, animaux, récoltes et outils disposent chacun d'une par­ tie spécialisée de la maison.

- Dans le cas de la « maison bloc », ces diverses parties sont réunies sous le même toit.

Elles sont accolées les unes aux autres dans la maison « bloc à terre », celle-ci pouvant être soit étirée en façade (ferme toulousaine) soit allongée en profondeur (maison lorraine) soit bâtie en plan carré (échoppe bordelaise).

Dans les vieux villages méditerranéens appa­ raît au contraire la « maison bloc à éléments superposés » (bêtes et outils au rez-de-chaussée, hommes au premier étage, récoltes au second souvent organisé pour servir de séchoir).. »

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