Habitez un quartier touristique offre-t-il plus de satisfactions que de désagréments ?

« substantielle de l'habitat qui passe éventuellement par la mise à bas de ghettos ou d'aires insalubres, comme l'étaitle quartier des Halles à Paris avant sa reconstruction totale.

Le quartier est ainsi rendu à la vie.

Un effort estsouvent accompli pour rendre piétonnes certaines rues, comme dans le quartier de Sainte-Catherine à Bordeaux, oumieux encore dans tout le centre ville de Strasbourg.

La promenade s'y fait plus calmement et permet de mainteniren place un grand nombre de lieux de rencontre. La réhabilitation de quartiers passe en effet aussi par la promotion des espaces de sociabilité, tels les cafés dontcertains sont célèbres à Paris, Aix ou Bordeaux.

S'y ajoutent cinémas ou petits théâtres qui animent non seulementla vie des touristes mais aussi celle des résidents.

Les Docks de Liverpool ont été, quant à eux, transformés en musées.

La convivialité tient également à la pluralité des cultures qui s'y rencontrent,de par la diversité des gens qui passent là.

Les touristes deviennent à leur tour une curiosité pour les habitants, etla rue offre un spectacle sans cesse renouvelé, sans temps mort, comme dans le quartier de la Huchette à Paris, oudans le centre d'Amsterdam. Le centre ville est le pouls des cités et les quartiers rénovés autant de cœurs qui battent et donnent vie àl'ensemble de la structure urbaine, car ils possèdent un cachet particulier et sont investis d'une histoire qui a faitqu'on les a choisis pour être réhabilités.

Car la rénovation ne se contente pas du centre des villes : elle tente dedéplacer les pôles attractifs des villes et d'homogénéiser le tissu urbain, comme cela se passe dans lesarrondissements de l'est de Paris.

Vivre dans de telles aires urbaines est plus agréable en définitive que d'habiterdans les villes nouvelles qui ne parviennent guère à offrir cette atmosphère particulière, cette âme qui ne sait, fauted'un patrimoine à valoriser, attirer le tourisme, encore que des efforts soient menés, désormais, pour proposer desspectacles et des animations propres à changer cet état de fait.

L'habitant des zones réhabilitées se sent enquelque sorte responsable de la vie du quartier, dont la mise en valeur lui appartient autant qu'aux urbanistes etarchitectes.

Il y reconstruit, par sa présence et par les initiatives qu'il y prend en matière d'environnement ou demanifestations culturelles, un espace à sa mesure, plus adapté à ses besoins qu'une ville sans centre ou un centresans passé. *** Ainsi, apprécier ou non de vivre dans un quartier rénové dépend essentiellement de l'idée que l'on se fait de la ville,de sa ville.

Les désagréments sont indéniables, mais ils ne sont pas davantage le fait des centres villes que de lapériphérie, voire des banlieues.

L'homme moderne a de plus en plus tendance à habiter en milieu urbain ; à lui doncde faire en sorte que les satisfactions qu'il en retire l'emportent sur les inconvénients.. »