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Havel Vâclav

Publié le 06/04/2019

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Havel Vâclav

 

Écrivain et homme d'État tchèque

 

* 5.10.1936, Prague

 

Censuré et plusieurs fois emprisonné, cet écrivain symbolise l'émancipation de son pays grâce à la révolution de velours dont il est l'un des principaux acteurs. Son rôle pendant le Printemps de Prague lui vaut d'être interdit de publication en Tchécoslovaquie à partir de 1969. Il est l'un des coinitiateurs de la Charte 77, ainsi que le meneur du mouvement pour la défense des droits civils. Après le changement de régime en 1989, il est élu président de la République, puis confirmé dans sa fonction le 29 décembre 1989. N'ayant pu éviter la séparation d'avec la Slovaquie, il démissionne en 1992 pour devenir président de la République de Tchéquie en 1993. Atteint d'un cancer, il subit une grave intervention chirurgicale en 1996. La réconciliation des peuples allemand et tchèque constitue l'un de ses principaux objectifs : Vâclav Havel joue un rôle déterminant dans la déclaration commune des gouvernements tchèque et allemand (janvier 1997) posant les bases d'une étroite coopération entre les deux pays. En 1989, il reçoit le prix de la paix des éditeurs allemands.

« Václav Havel Auteur dramatique consacré dans le monde entier, militant depuis toujours des droits de l'homme, persécuté par lerégime communiste pendant trente ans, il était le plus célèbre des Tchèques.

Aujourd'hui, il est leur président. Václav Havel est né le 5 octobre 1936 à Prague dans une famille aisée.

Son père était homme d'affaires.

A quinzeans, il doit interrompre ses études secondaires : dans la Tchécoslovaquie communiste, en pleine guerre froide, sousun régime stalinien, ses origines bourgeoises sont mal vues.

Il devient laborantin, tout en suivant des cours du soir.Il commence à écrire et même à publier dans des revues littéraires.

Il tente vainement de s'inscrire à l'université,suit pendant deux ans des cours d'économie à la Haute École Technique de Prague.

Après deux ans de servicemilitaire, nouvelle demande d'admission cette fois à l'Académie des Arts, nouveau refus. Il devient machiniste au Théâtre ABC tout en écrivant sa première pièce, La Soirée en famille.

En 1960, il passe authéâtre de la Balustrade (Divadlo na Zabradli), petit théâtre de renommée mondiale pour la qualité de son répertoire.Il y est successivement machiniste, assistant metteur en scène puis metteur en scène.

C'est là, en 1960, qu'ildonne La Garden party, un portrait de la société tchèque, prémonitoire des bouleversements à venir.

Plusieursannées s'écoulent ainsi : il écrit et met en scène en manifestant sans ostentation, mais fermement, son oppositionpolitique.

Il publie des poèmes Anticodes, se marie en 1963 avec Olga Splichalova qui fait partie de l'équipe duthéâtre de la Balustrade.

Le couple est parfaitement en accord sur les principes politiques qui les animent : Olga atoujours été le plus fervent supporter de Havel et de ses idées, de la dissidence à la présidence. En 1965, alors qu'il est journaliste au mensuel Tvar, il entre en désaccord avec l'Union des écrivains, l'éditeur de larevue.

Discussions, motions, le conflit se prolonge jusqu'au IVe Congrès des écrivains, tandis que le 26 juillet 1965,se joue L'Avertissement au théâtre de la Balustrade et que son second livre, Les Protocoles, est publié.

Le congrèsdes écrivains s'achève avec la première mise en dissidence affirmée de Havel : il est privé du droit d'être élu dansles structures de l'Union des écrivains.

Avec lui, d'autres de premier plan : Ludvig Vaculik un auteur slovaque IgorKlima, Pavel Kohout, et d'autres. Le 5 janvier 1968, une première mutation politique annonce une année à rebondissements : les fonctions de chef dugouvernement et de secrétaire du parti sont dissociées.

Conséquence immédiate, le chef du gouvernement AntoninNovotny se voit retirer la fonction de Premier secrétaire qui est confiée à Alexander Dubcek.

Celui-ci va rapidementouvrir les portes du Printemps de Prague.

Plus moyen de se concentrer est joué en avril 1968 dans une ambiancechaude : les étudiants manifestent, on tient réunion sur réunion chez "U Fleiku" une grande taverne de la vieille ville,des cafés-boîtes de nuits ouvrent, Milos Forman, Jiri Nemec, Ewald Schorm pour le cinéma, Havel et son groupe pourla littérature, Antonin Lhiem critique littéraire, Jiri Pelikan, économiste, toute l'intelligentsia tchèque se retrouve dansla ville en ébullition.

Les journaux Rude Pravo ou Vecerny Praha, autrefois les organes officiels, sortent des rapportssecrets sur le goulag tchèque, le camp de Jachynov où les déportés politiques extrayaient de l'uranium à mains nuessans protection, et les exactions de la STB (le KGB tchèque).

Havel est une des figures de proue de ce printempsutopiste qui fait rêver toute l'Europe : il est président des cercle des écrivains non engagés créé au mois de marspour contrer le très officiel congrès des écrivains puis membre du Forum des citoyens engagés qui deviendra leForum civique, son parti. En mai et juin, il est aux États-Unis.

Pendant son absence, la tension monte entre Prague et Moscou.

Les mesurespour réhabiliter et dédommager les victimes des procès staliniens, le "Manifeste des 2 000 mots", signé le 27 juin,pour soutenir la démocratisation par une soixantaine d'artistes, savants, athlètes, écrivains dont Havel exaspèreBrejnev.

Pendant le mois de juillet, tous les pays du pacte de Varsovie adressent une note d'avertissement augouvernement tchèque.

Le bloc soviétique ne peut laisser échapper la plate-forme stratégique au cœur de l'Europeque représente la Tchécoslovaquie.

Le 20 août, une armée de 200 000 hommes entre à Prague après avoir traversétout l'est du pays en une nuit.

Václav Havel a déjà quitté la capitale : il est en Bohême du nord, à Liberec, d'où ilparticipe à des émissions libres sur la radio régionale. La normalisation commence en douceur et dans l'incertitude.

A la fin de l'année Havel reçoit le prix de littératureeuropéenne de la République autrichienne.

Mais 1969 s'ouvrant tragiquement avec le suicide par le feu de l'étudiantIan Palach sur la place Wenceslas signale la fin des espoirs de liberté de Václav Havel.

Certains de ses amis ont prisla route de l'exil, à Rome, Londres, ou Paris.

Lui reste, malgré les micros qu'il découvre dans son appartement,malgré les difficultés croissantes qu'il rencontre dans la préparation du congrès de la nouvelle union des écrivains.Pour les Tchèques épris de liberté, comme lui, tout est bon désormais pour affirmer leur opposition à la reprise enmain par les communistes orthodoxes : ainsi la victoire historique des Tchèques contre les Soviétiques en hockeysur glace à Stockholm est-elle l'occasion de manifestations monstres.

En avril cependant, Dubcek est écarté de ladirection du parti.

En juin, Václav Havel lance d'Ostrava, en Bohême, un appel à refuser la "normalisation", et signeun peu plus tard une déclaration intitulée "Dix points" qui précise sa conviction. A partir de 1970, l'écrivain est interdit de publication, des campagnes de presse se déclenchent contre lui et lessignataires des "Dix points".

Un procès est même annoncé contre eux, puis ajourné, les livres de Havel sont retirésdes bibliothèques.

Cependant, il est joué en Allemagne, aux États-Unis où il obtient le prix Obie du théâtre.

Réduitau silence officiellement, il écrit pourtant.

En 1975, il adresse une lettre ouverte à Gustáv Husák, le nouveau maîtredu pays.

Et, comme on ne l'a pas encore interdit de théâtre, une troupe donne une nouvelle pièce de lui, La GrandeRoue sur des motifs de John Gray, le premier novembre.

Cette fois, l'auteur et les comédiens sont poursuivis.. »

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