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Heinrich BÖLL : L'Honneur perdu de Katharina Blum

Publié le 22/09/2012

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Katharina Blum est très éloignée de moi , parce que le récit dont elle est l'héroïne possède naturellement un élément polémique, fait partie de l'actualité politique qui, elle, ne correspond nullement à ma propre vie, à mon autobiographie. En revanche, il est vrai que le thème traité m'a occupé fort longtemps : la dénonciation d'hommes par le truchement de mass media. C'est d'ailleurs un sujet très vieux, mythique au fond : l'honneur d'un être qui n'a pas les moyens de se défendre, attaqué, blessé par des commérages, des calomnies.

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« En 1972 , H e inri ch B ol! , qui prote ste co ntr e la façon dont Ulrik e Me inh of et s es compa g n o ns de la ba nde à Baader sont trait és par le g ro upe de presse Sprin ger et, plus parti culi è re ment, p a r l e Bild Zeitung , eut lui-m êm e à subir l es f oudr es d e c e ty pe de presse.

Le livre Comment peut naître la violence et où elle peut conduire U n soir de février 1974, dans une ville rhénane , Katharina Blum , sérieuse employée de maison chez un avocat , se rend à une soirée organisée par sa marraine pour fêter le cama­ val.

Elle y rencontre un certain Ludwig Gotten, inconnu de tous, qui passe la nuit avec elle.

Le lendemain matin, la police fait irruption dans son appartement, lui apprend que son ami de la veille, dont elle déclare être très amoureuse , est un bandit recherché depuis longtemps.

Devenue, malgré elle , complice, Katharina Blum subit de la part de la police une série d'interro­ gatoires qui mettent sa pudeur et son intimité à rude épreuve.

C 'est alors que la presse s'empare de l'affaire et étale, en la déformant, sa vie la plus privée.

Devenue la proie des reporters du Journal qui ne reculent devant aucune déclaration outra­ geante, la jeune femme, quatre jours après la fameuse soirée, abat le plus enragé d'entre eux, Werner Totges, avant de se livrer à la police.

Le proc ès d 'une certaine presse "T ' action et les personnages de ce récit sont imaginaires.

Si L certaines pratiques journalistiques décrites dans ces pages offrent des ressemblances avec celles du journal Bild , ces ressemblances ne sont ni intentionnelles ni fortuites mais tout bonnement inévitables" (Boll).

Sur un ton professionnel volon­ tairement neutre et journalistique , qui contraste précisément avec celui des journaux incriminés , Heinrich Boll fait dans cet ouvrage un procès impitoyable de la presse à scandales qui ne livre en pâture que des ragots et des révélations sensation­ nelles : procès, aussi, du lecteur qui se nourrit de la boue qui éclabousse !' "honneur " de ses concitoyens .

Ce livre se veut donc la critique des fonnes criminelles de la manipulation de l'opinion par la presse de boulevard.

Mais en démontant le mécani sme de la calomnie , Boll nous invite à méditer sur ce qu' il considère comme le grand mal de notre temps ; la violence, violence des mots et violence de ce qu'ils déclenchent de laid mais aussi de sain , car ce livre est aussi celui de la naissance d'une révolte , celle d'une jeune femme qui n'accepte pas les règles de ce jeu infamant.. »

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