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Comprend-on mieux ce dont on connaît l'histoire ?

Publié le 31/01/2004

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histoire
Confirmation par la philosophie elle-même : dès Aristote, l'analyse d'un problème est précédée d'un panorama de ses solutions anciennes. Avec Hegel, l'Histoire devient la dimension fondamentale de l'Être lui-même : être, c'est d'abord avoir été.c. Paradoxe de cette « connaissance » : elle me permet de comprendre ce qui est devant moi par référence à ce qui n'est plus. La présence et l'absence sont ainsi intimement liées. [III - Compréhension et prévision] a. Toute connaissance au sens strict (scientifique) permet de prévoir l'état ultérieur d'un phénomène.b. La compréhension d'un fait par l'Histoire n'a pas une telle efficacité : elle explique le présent, mais ne fournit pas les moyens de connaître à l'avance l'avenir, dès lors qu'il s'agit de phénomènes relevant de l'activité humaine (et donc de la liberté).c.

Le présent sujet ne concerne ni l'action humaine ni l'événement ni la moralité, mais il pose le problème des rapports entre l'histoire et la connaissance. Il oriente vers une tout autre direction, qui est en réalité relative au processus de connaissance, mais nous verrons que pour une part au moins, il rejoint ce que nous avons traité antérieurement. Voici un examen détaillé du problème :

*Le problème est de savoir si un phénomène doit, pour être compris, être saisi comme un résultat. Or ce qui est à proprement parler connaissable, n'est-ce pas ce qui demeure toujours identique à soi, et n'est pas soumis au changement ? Le vrai, le bien ne sauraient avoir d'histoire, ce sont des Formes ou Idées, dont le monde changeant et incompréhensible, le monde soumis à une histoire nous cache la véritable nature. Comprendre, c'est rapporter ce qui change à ce qui ne change pas, rapporter l'histoire d'une chose à l'imitation de son Idée.

*Cela suppose que l'histoire est irrationnelle, et que la connaissance implique la stabilité de son objet. Or n'est-ce pas là un présupposé, lié à l'idée que le vrai se présente à une conscience, qui fixe pour un temps, dans une représentation ou un jugement, ce qu'elle juge vrai ? La vérité ne consiste pas dans le point de vue de la conscience sur la vérité, tout comme la rationalité de l'histoire ne réside pas dans l'intérêt dont on prend conscience. La vérité est le résultat qui prend place lorsque le point de vue de la conscience sur la vérité est reconnu comme une partie de la vérité, un de ses éléments, qui concourt à la faire advenir dans le monde, en tant que devenir rationnel. L'histoire est l'élément de la vérité.

*Mais comprendre, est-ce toujours saisir le vrai ? En réalité, la définition du vrai relève d'une certaine conduite par laquelle nous cherchons à imposer certaines vues (certes particulières et peut-être moins arbitraires que d'autres) à d'autres. La vérité elle-même a une histoire, qui est celle d'une valeur, appartenant à certains hommes, en lutte contre d'autres. Nous ne comprenons finalement que ce dont nous connaissons, comme dit Nietzsche, la généalogie, ce dont nous pouvons retracer l'origine, dans le cadre d'un rapport de forces entre les hommes, en vue de la domination : la guerre de religions en est un bon exemple.

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