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Une histoire ou des histoires?

Publié le 25/03/2005

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histoire

Au lieu d'être emporté dans une mêlée bigarrée et incompréhensible, l'esprit, devant une histoire, dépasserait la confusion et le désordre pour accéder à la paix de l'unité et de la clarté. Dès lors le devenir aux mille péripéties pourrait s'ordonner en une histoire.

2. Une histoire

C'est ce qu'a magnifiquement tenté de réaliser Hegel, lorsqu'il a intégré les diverses histoires dans le mouvement d'un principe unitaire, celui de l'Esprit. Voici, avec Hegel, les mille histoires et les mille moments humains ordonnés dans la dynamique de l'Esprit se faisant et se construisant. Chaque formation historique devient alors une phase dans la marche graduelle par laquelle l'Esprit se fait de plus en plus clair et transparent. Dans cette perspective, un principe spirituel suprême, immanent au monde, unifie l'histoire, qui se confond avec le devenir de l'Esprit universel.Hegel insiste fortement sur le fait qu'il n'existe qu'un seul thème spirituel s'exprimant durant chaque période, créant la politique, l'art, la religion, la moralité. Toutes les facettes d'une même époque ont un seul caractère qui se trouve à la base et pénètre partout : en tout moment, l'Esprit est un. La cathédrale gothique est une ramification de même nature que la philosophie scolastique de ce temps, puisque le même principe spirituel s'extériorise à travers différents aspects d'une même période de l'histoire et les anime.

histoire

« chrétienne.

Ainsi, l'Esprit absolu, se faisant progressivement, atteindra la parfaite clarté au terme de l'histoire.

L'Absolu està la fin ce qu'il est en réalité.

Le terme de l'histoire, c'est Dieu ou l'Absolu.Si l'Esprit organise les mille moments humains, l'histoire devient une, il y a désormais une fin et une rationalité dansl'histoire.

L'histoire a un sens parce qu'elle est intelligible.

On peut alors parler du Sens de l'histoire, c'est-à-dire de sonordre rationnel, de son but et de son terme.

Ainsi Hegel peut-il écrire : tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui estrationnel est réel.

L'idée fondamentale de Hegel est que la raison gouverne le monde. Ce qui estrationnelest réel etce qui estréel estrationnel.(Principesde laphilosophiedu droit) Cette phrase a donné lieu à bien des débats.

S'agit-il d'une justificationde l'ordre établi et du réel ? En réalité, Hegel lui-même souligne que laphrase peut aussi signifier que tout ce qui est rationnel doit être.

Il s'agitsurtout de dire que la philosophie est compréhension du réel et non la"construction d'un au-delà qui serait (...) dans l'erreur d'une façon deraisonner partielle et vide." La Raisongouvernele monde.(LaRaisondansl'histoire) Selon Hegel, l'histoire est rationnelle.

Certes l'histoire apparente nousmontre le spectacle de la violence et du désordre mais il faut se référer àl'histoire profonde qui manifeste la Raison.

Celle-ci n'est pas un principepurement individuel mais une puissance spirituelle immanente à l'Univers.Elle utilise comme instrument les passions humaines.

Hegel nomme cetteutilisation "la ruse de la Raison" 3.

Caractères de la conception unitaire.

Ses difficultés Ce que nous a apporté la conception de l'histoire globale — qui est celle de Hegel, mais aussi, par exemple, de Marx oud'Engels —, paraît, de prime abord, considérable.

Cette vision d'une histoire globale véhicule l'idée de progrès, celle derationalité et celle de totalité.— Si l'histoire est une, notons qu'il y a, généralement, progrès dans l'histoire ainsi considérée.

Ainsi en est-il dans laphilosophie de l'histoire de Hegel où le devenir historique ne cesse de se simplifier et de se clarifier.

Tout modèlehistorique s'avère supérieur au modèle précédent.

L'histoire conçue comme un tout est liée à l'idée de progrès.

Chaquechangement spirituel est un progrès, même si se manifestent parfois des reculs à travers des périodes de barbarie.— Si l'histoire est une, elle est rationnelle, comme nous l'avons déjà noté.

Elle possède une logique interne et ne seramène pas à une accumulation d'événements sans finalité.

Rien de fortuit.

Tout se passe rationnellement, en desrelations de cause à effet où se tisse l'Esprit absolu. Le déroulement de l'histoire est rationnel. « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.» Hegel, La Raison dans l'histoire (1830). • Pour Hegel, l'histoire humaine est un processus rationnel dont il est possible de donner une vision systématique.

Ainsi,chaque peuple exprime une étape du déploiement de l'Esprit du monde, dans un vaste mouvement qui va de l'Est(Babylone, La Grèce antique) à l'Ouest (l'Europe moderne).

Ce processus est dialectique: de la rencontre et de laconfrontation entre les cultures adviennent de nouvelles cultures qui dépassent les oppositions de l'époque précédente.C'est un processus téléologique (c'est-à-dire orienté vers un but) qui mène, selon Hegel, à la prise de conscience de soi del'Esprit du monde.• Le travail de l'historien-philosophe, c'est donc, pour Hegel, la saisie des processus rationnels à l'oeuvre dans l'histoire del'humanité, en insérant tous les événements dans un processus censé être nécessaire et ordonné par une finprédéterminée. — Si l'histoire est une, elle forme, non seulement un progrès rationnel, mais également un tout.

C'est le mouvement del'Esprit dans sa totalité qui éclaire les différentes histoires, ou plutôt les différentes parties de l'histoire.Donner une unité et un sens à l'histoire répond à un besoin d'intelligibilité.

La conception de l'histoire globale témoigne dela volonté humaine d'intégrer sa destinée dans un tout historique intelligible, qui lui donne sens.Néanmoins, le concept d'histoire une a perdu une grande partie de sa validité de nos jours.

Parler d'une histoire, c'estparler du progrès humain, c'est espérer une humanité raisonnable dans un monde raisonnable.

Le XXe siècle acruellement démenti cette espérance du XIXe siècle.Par ailleurs, le concept d'une histoire peut receler des dangers politiques évidents, si certains légifèrent à partir d'unephilosophie de l'histoire et veulent imposer leurs normes. 4.

Des histoires L'histoire contemporaine répudie catégoriquement le concept d'une histoire une.

Il n'existe pas une histoire unique danslaquelle s'organiseraient des événements liés dans un sens unique, mais des histoires multiples.

De nos jours, l'histoiren'a plus la fonction totalisante qui lui était dévolue chez Hegel ou chez Marx.

Ainsi commencent à s'effacer le thème et la. »

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