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Qu'est-ce que l'histoire des sciences peut apprendre aux philosophes ?

Publié le 13/03/2004

Extrait du document

histoire

- Elle prouve que l'accès au savoir scientifique est historiquement tardif et que les débuts de son histoire sont encombrés d'obstacles épistémologiques provenant avant tout des habitudes de l'esprit lui-même (cf. Bachelard: La Formation de l'esprit scientifique).

- Tous ces éléments confirment ce que la philosophie (depuis Platon) prétend savoir: que la connaissance ne peut s'établir sur la perception immédiate, et que l'esprit doit toujours être prêt à s'auto-critiquer.

- Dans cette première approche, l'histoire des sciences fournit donc, non pas de l'inédit à strictement parler, mais des raisons supplémentaires de se méfier du donné, de la «doxa«.

Histoire des sciences, histoire de la Raison

- Les progrès du savoir scientifique rendent caduques certaines approches philosophiques:

* l'astronomie, à partir de Galilée, est incompatible avec la cosmologie d'Aristote (ce qui fait de cette dernière un moment de la pensée humaine);

* l'histoire du concept mathématique de l'infini ne peut s'accorder avec la méfiance qu'éprouvait la mentalité grecque à son égard. Dans de tels cas, c'est donc la réflexion philosophique qui peut se trouver modifiée.

- L'histoire de l'accès aux sciences et à la mentalité positive permet à la philosophie de composer une histoire. de l'esprit (cf. Comte et sa loi des trois États).

Introduction

  • I. Le regard des philosophes sur l'histoire des sciences : un nouveau concept d'histoire des sciences

1. L'objet et la tâche de l'histoire des sciences aux yeux du philosophe 2. Les procédures mises en œuvre par une lecture philosophique de l'histoire des sciences 3. Les questions auxquelles répond cette histoire des sciences

  • II. La lecture philosophique de l'histoire des sciences réactualise la tâche et l'effort des philosophes

1. Un doute affiné et un questionnement plus précis 2. Questionnement rationnel et problématique

  • III. Une autre pensée de la connaissance

1. Obstacle, rupture et nouveauté 2. Histoire des sciences et vérité 3. La raison technicienne et mathématicienne

Conclusion

histoire

« III.

La question de la vérité C'est sans doute ce concept qui se trouve le plus touché en fonction des enseignements de l'histoire des sciences.— On rappellera que la vérité a toujours — de Platon à l'évidence cartésienne en passant par la scolastique — étédifficile à définir.

Difficulté provenant le plus souvent d'une confusion entre vérité et réalité.— Lorsque Kant affirme la distinction nécessaire des deux concepts (connaissance des phénomènes — pensée desnoumènes), c'est parce qu'il tient compte de l'histoire des sciences («révolution copernicienne »). Dans la Critique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle deCopernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la sciencemoderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea laTerre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par Copernic ausien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de laconnaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet,replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à lapériphérie.

Ainsi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissanceconsiste au juste et quelles en sont les limites. — Ultérieurement, l'histoire des mathématiques (géométries non-euclidiennes)enseigne que la vérité la plus «abstraite» ou formelle n'est pas unique,contrairement à ce qu'admettaient les philosophes classiques (Aristote ouDescartes), mais qu'elle dépend de conventions initiales dont il est possible defaire varier, dans certaines conditions, les ensembles.— La vérité «matérielle» (celle des sciences de la nature) doit elle-même êtreredéfinie par rapport aux moyens d'observation et aux symboles utilisés: elleapparaît dès lors comme une «image» du «réel », et non plus comme sa copieou sa doublure.— Si la philosophie est ainsi sommée par l'histoire des sciences dereconstruire des concepts aussi fondamentaux que ceux de raison et de vérité, ce n'est pas toutefois sans interroger en retour la signification de la science telle que son histoire lamanifeste progressivement.

Cf.

le travail de Michel Serres, montrant notamment comment l'histoire des sciencesaboutit pour l'époque contemporaine à la mise en place d'une thanatocratie.

Dans cette optique, on admettra quel'histoire des sciences apprend aux philosophes à poser des questions nouvelles — et bien entendu à la science elle-même. Conclusion En raison de tels enseignements, il apparaît impossible aujourd'hui de philosopher sans être au courant, nonseulement de l'histoire des sciences, mais aussi de l'état des sciences actuelles.

Bien entendu, cela ne facilite pas latâche des philosophes — et surtout, cela peut aboutir à une sorte de spécialisation, déterminée par la disciplinescientifique dont on privilégie l'histoire.

Car parler globalement d'« histoire des sciences » peut semblerparticulièrement ambitieux... Introduction Les livres sur l'histoire des sciences et des techniques existent en grand nombre.

Ils relèvent le plus souvent d'uneconception encyclopédique du savoir et décrivent des résultats sans rendre compte des conditions dans lesquellesils ont été obtenu^, de la démarche intellectuelle qui permet d'y parvenir.

D'une telle histoire cumulative lesphilosophes ne sauraient rien apprendre : elle se contente de la pure érudition.

Nous pouvons donc d'embléecongédier ce sens-là de l'histoire des sciences et nous demander quelle est cette histoire des sciences qui peutintéresser et instruire les philosophes, pour savoir ce qu'ils peuvent en apprendre.

Mais l'histoire des sciences quipeut instruire les philosophes n'est-elle pas elle-même philosophique? si bien que la question qui se pose est celle dela différence entre la science et la philosophie. I.

Le regard du philosophe sur l'histoire des sciences : un nouveau concept d'histoire des sciences. »

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