L'histoire et la géographie de Chypre

« CHYPRE AUXXe SIÈCLE En 1878,l'Empireottomanaccorde auxBritanniques ledroit d'occuperetd'administrerChypre, quirestenéanmoinssous lasouverainetéottomane.

En1914, l'empireétant entré enguerre auxcôtés del'Allemagne, lesBritanniquesannexentChypre,décisionentérinée parle traité deLausanne(1924) malgrélesprotestations de la Grèce.

L'île devient une colonie de la Couronne en 1925.

Vers 1930, la population se répartit en environ 80 % deGrecs (orthodoxes) et 18 % de Turcs (musulmans), proportion qui ne variera pas pendant un demi-siècle.

Depuis l'époqueottomane, l'archevêque de Nicosie est aussi ethnarque, exerçant à la tête de la communauté grecque des pouvoirstemporels (administration, éducation, etc.).

En 1931, un conflit de compétences entre les autorités britanniques etl'ethnarque provoque un soulèvement des Grecs, qui réclament l'Enosis (union avec la Grèce).

Les autorités britanniquesréagissent durement.

La coexistence des Chypriotes grecs et turcs, auparavant paisible, commence alors à se détériorer. Après la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques tentent sans succès de doter Chypre d'institutions politiquesautonomes.

Un partisan de l'Enosis, Mikhail Mouskos (1913-1977), devient en 1950 archevêque de Chypre sous le nom deMakarios III.

Autre partisan de l'Enosis, le colonel Gheorghios Grivas (1898-1974) fonde l'EOKA (Organisation nationale descombattants chypriotes), qui se livre au terrorisme et à la guérilla à partir de 1955.

De leur côté, les Turcs réclament letaksim (partage de l'île).

Les affrontements entre communautés devenant de plus en plus violents, les États-Unis incitentles États concernés (Royaume-Uni, Grèce et Turquie, tous trois membres de l'OTAN - Organisation du traité de l'Atlantiquenord) à trouver une solution négociée. Les accords de Zurich et de Londres (1959) conduisent à la proclamation, en 1960, d'une République de Chypreindépendante.

La Constitution organise une stricte répartition du pouvoir entre Grecs et Turcs : le président de laRépublique est grec, le vice-président turc, etc.

Makarios, élu président dès 1959, engage une politique internationaleneutraliste pour accroître sa marge de manœuvre, mais, dès 1963, l'EOKA redevient active dans l'île et les affrontementsentre communautés reprennent.

À partir de 1967, le « régime des colonels » s'étant emparé du pouvoir en Grèce, lesrelations entre Makarios et Athènes se tendent.

Makarios s'efforce néanmoins de relancer des négociationsintercommunautaires. En 1974, Makarios exige d'Athènes le rappel d'officiers grecs opérant à Chypre.

Le 15 juillet, un coup d'État suscité par ladictature grecque renverse Makarios, qui parvient à s'enfuir.

Le 20, des forces turques débarquent dans le nord de l'île.

Le24, le régime des colonels s'effondre.

Dès le mois suivant, les forces turques contrôlent 38 % du territoire chypriote,jusqu'à la « ligne Attila ».

Il s'ensuit un exode massif de Chypriotes grecs vers le sud et de Chypriotes turcs vers le nord.Makarios retrouve ses fonctions de président de la fin de 1974 à sa mort en 1977.

En 1975, les Chypriotes turcs formentun « État autonome », transformé en 1983 en une « République turque de Chypre du Nord », reconnue par la seuleTurquie.

De surcroît, l'immigration de colons turcs modifie la répartition ethnique de la population de l'île. Les tentatives de négociations intercommunautaires échouent ensuite les unes après les autres.

Pour sortir de l'impasse,la République de Chypre présente en 1990 sa candidature d'adhésion aux Communautés européennes.

Des négociationsallaient s'ouvrir dix ans plus tard à ce sujet et l'adhésion être effective en 2004 (pour la seule partie grecque, faute deréunification préalable).. »