Devoir de Philosophie

L'Histoire peut-elle juger ? L'Histoire est-elle un juge ?

Publié le 10/05/2012

Extrait du document

histoire

La difficulté s'aggrave si la question porte sur la sagesse de la décision. L'historien qui juge les hommes politiques du passé a la partie belle : il sait comment tournèrent les événements, il connaît les imprévus qui surgirent ; il lui est assez facile alors, de juger que telle décision fut malencontreuse et que 'la décision contraire aurait permis d'éviter une catastrophe. Mais celui qu'il juge ne disposait pas de toutes ces données: il prit ses responsabilités d'après ce qu'il pouvait ...

prévoir d'un avenir plein d'incertitudes.

histoire

« 218 DIFFÉRENTS DOMAINES DE LA CONNAISSANCE Au premier sens du mot - l'histoire qui se fait - " l'his­ toire jugera » signifie que, grâce aux événements à venir, on pourra juger de la sagesse des décisions prises : une réussite prouvera qu'elles étaient sages ; au contraire, d'un échec on pourra conclure qu'elles étaient inopportunes ou même folles.

Un tel jugement semble possible à assez court terme.

Il n'en est pas de même si l'on prend histoire au second sens du mot : l'histoire que racontent les historiens selon toutes les exigences de la cri tique historique.

Nous ne sommes pas suffisamment détachés du passé immédiat pour l'étudier avec l'objectivité qu'exige la science: ce n'est pas sous la Restau­ ration qu'on pouvait porter un jugement objectif sur 1 'épopée napoléonienne et nous ne pouvons pas encore juger sereine­ ment la politique de Pétain.

Mais peu à peu, grâce au recul, les faits prennent aux yeux de l'historien leur importance réelle, les divergences d'opinion s'atténuent, le nombre des jugements communément reçus augmentent.

C'est surtout à ces jugements que semble faire appel l'homme politique qui prend la respon­ sabilité de graves décisions.

b) En second lieu, de quoi jugera-t-elle? De l'homme qui a pris ces décisions, ou bien de ces décisions elles-mêmes considérées objectivement ? Si elles s'en tenaient aux exigences de la morale, les insti­ tutions judiciaires qui ont à se prononcer sur les actes poli­ tiques d'un homme de gouvernement ne se borneraient pas à la matérialité des faits et à leurs conséquences.

Elles tiendraient compte aussi et surtout des intentions et des mobiles de l'in­ cu'ipé : quelque désastreuses qu'aient pu être les suites de ses décisions, elles ne condamneraient pas l'homme qui a décidé selon sa conscience en cherchant uniquement le bien de son pays.

C'est ainsi que jugent les historiens, réhabilitant un chef malheureux, faisant apparaître les ombres qui doivent atténuer l'admiration portée à ceux auxquels la fortune a souri.

Mais il est difficile de parvenir à la certitude en ce qui concerne la motivation réelle des décisions politiques.

Aussi les historiens s'attachent-ils beaucoup plus à juger les actes et les décisions qui ont exercé une influence notable sur le cours des événements.

En disant: " l'histoire jugera "• un chef politique pense : " l'histoire jugera les mesures que j'ai prises » plutôt que " l'histoire me jugera"·. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles