Devoir de Philosophie

L'histoire n'est-elle que le récit des faits tels qu'ils se sont passés ?

Publié le 23/07/2004

Extrait du document

histoire
4.   Enfin l'Histoire ne se contente pas d'un simple récit : « Son but ultime est de nous fournir une explication, c'est-à-dire de démonter sous nos yeux le mécanisme des causes et des effets d'où à chaque moment est sorti un état nouveau de la société humaine « (Halphen). Mais ici se pose, on le verra un grave problème. La causalité en histoire. L'histoire prétend expliquer les faits et, par suite, en déterminer les causes. L'établissement de relations de causalité est d'ailleurs nécessaire au groupement des faits, qui ne peut être purement chronologique : « En fait, les historiens usent souvent de la notion de cause, indispensable pour formuler les événements et construire les périodes « (Langlois & Seignobos). Or que l'idée de cause ne peut avoir de sens que si elle implique une relation constante. Comme l'a dit Simiand, « il n'y a de rapport causal que s'il y a régularité de liaison, renouvellement identique de la liaison constatée ; le cas unique n'a pas de cause, n'est pas scientifiquement explicable. « Mais l'histoire est précisément la science des cas uniques. Certains historiens ont cru résoudre la difficulté en alléguant qu'il ne s'agit pas ici, comme dans les sciences, de déterminer des causes générales, encore moins des lois : il s'agit d'expliquer des événements, des faits particuliers.
L'histoire doit être impartiale. Le bon historien n'est d'aucun temps ni d'aucun pays. Pour cela, elle doit relater les faits dans leur ordre causal d'enchaînement. Elle est purement descriptive. Il lui faut s'abstenir d'émettre des suppositions. Mais, le récit des faits tels qu'ils se sont passés, aussi objectif soit-il, ne constitue pas une connaissance historique. L'historien doit examiner et interpréter les faits. L'histoire est une herméneutique.


histoire

« L'histoire n'est pas une collection de faits brutsDéjà à l'époque de Thucydide et d'Hérodote, l'histoire apparaissait comme une démarche qui se distingue decelle du naturaliste.

Le travail de l'historien ne se limite pas à collecter des témoignages bruts.

Ceux-cidoivent être affinés, vérifiés, authentifiés.

Pour cela, il faut procéder à des recoupements.

Autrement dit,connaître le passé, c'est le recomposer à la lumière des connaissances actuelles. L'histoire fait appel à des notions proprement humainesUn fait est un fait.

Mais, en histoire, un événement donné n'obéit pas à des lois naturelles.

Telle guerre, telchangement de régime politique se rapportent nécessairement à des facteurs humains (désir, ambition,vengeance...) qu'il convient d'éclaircir.

C'est ne rien comprendre à l'enchaînement des faits que de secontenter de décrire les différentes phases d'une bataille. L'histoire est une interprétationPuisque l'histoire renvoie à l'humain, on ne peut pas se contenter de principes explicatifs externes.

(Parexemple: telle famine explique tel soulèvement populaire...).

L'historien, tout en se gardant bien de projeterson propre vécu sur la période du passé qu'il étudie, doit néanmoins interpréter les actions humaines afin demieux les comprendre. La synthèse historique. A la critique des documents, succède la synthèse historique, destinée à donner un tableau d'ensemble d'uneépoque ou d'un ordre de faits.

Ici se posent bien des problèmes. 1.

Les documents peuvent présenter des lacunes ou des insuffisances.

Or le silence des documents ne permet pas de conclure à l'inexistence des faits : ceux de l'antiquité sont à peu près muets sur l'esclavage ; ceux du XVII ième, sur la misère des paysans sousLouis XIV.

D'une façon générale, œuvre des classes privilégiées, les documents sont « enclins à exagérer l'importance des grands personnages, tandis que la vie de la population est laissée dans l'ombre. » (Seignobos ).

Il faudra donc d'abord combler ces lacunes. 2.

Il faut aussi faire un choix entre les faits.

Une histoire où aucun fait ne serait sacrifié, contiendrait tous les actes de tous les hommes àtous les moments du temps.

C'est évidemment impossible, et serait sans intérêt.

Le principe du choix est laissé à l'appréciation del'historien.

Sans doute, « les faits ont par eux-mêmes une importance variable, qu'on peut déterminer et qui se reconnaît à l'étendue de leurs conséquences » (Halphen ).

Mais il n'est pas très aisé de déterminer les « conséquences ». 3.

Il faut encore regrouper les faits.

Il va de soi qu'en principe, l'historien suivra l'ordre chronologique.

Mais celui-ci ne suffit pas :l'historien est bien obligé de grouper les faits en de certains ensembles correspondant à l'histoire de tel pays, à l'histoire économie,politique, religieuse, artistique...

Il y a là un découpage qui est, lui aussi, quelque peu conventionnel et même artificiel. 4.

Enfin l'Histoire ne se contente pas d'un simple récit : « Son but ultime est de nous fournir une explication, c'est-à-dire de démonter sous nos yeux le mécanisme des causes et des effets d'où à chaque moment est sorti un état nouveau de la société humaine » (Halphen ).

Mais ici se pose, on le verra un grave problème. La causalité en histoire. L'histoire prétend expliquer les faits et, par suite, en déterminer les causes.

L'établissement de relations decausalité est d'ailleurs nécessaire au groupement des faits, qui ne peut être purement chronologique : « En fait, les historiens usent souvent de la notion de cause, indispensable pour formuler les événements etconstruire les périodes » (Langlois & Seignobos ).

Or que l'idée de cause ne peut avoir de sens que si elle implique une relation constante.

Comme l'a dit Simiand , « il n'y a de rapport causal que s'il y a régularité de liaison, renouvellement identique de la liaison constatée ; le cas unique n'a pas de cause, n'est passcientifiquement explicable. » Mais l'histoire est précisément la science des cas uniques.

Certains historiens ont cru résoudre la difficulté en alléguant qu'il ne s'agit pas ici, comme dans les sciences, de déterminer descauses générales, encore moins des lois : il s'agit d'expliquer des événements, des faits particuliers.

Mais ladifficulté demeure : ainsi que le notait le sociologue Bouglé (1870-1940), « toute explication suppose la croyance à des rapports constants, escompte des propriétés plus ou moins permanentes, utilise desgénéralités », de sorte qu' « on n'explique pas un fait particulier par un autre fait particulier ».

Les historiens eux-mêmes, quand ils veulent expliquer un fait historique, font appel à des relations générales, à des sortesde lois qui restent sous-entendues. Ouvrons un manuel d'histoire : parmi les causes de la Révolution française, il nous donne « l'état d'esprit », ce qui implique que les causes idéologiques exercent une action réelle sur l'évolution historique : autrement dit,une hypothèse directrice, qui dépasse de beaucoup les faits, sur les causes de l'évolution sociale.

Maisl'histoire est-elle capable, par des procédés proprement historiques, d'en administrer la preuve ? Certes, uneméthode comparative pourrait nous tirer de difficulté.

Mais elle nous ferait sortir du point de vue proprementhistorique : car comparer, c'est faire abstraction des différences particulières, c'est généraliser.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles