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L'histoire n'est-elle qu'un roman ?

Publié le 13/04/2004

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histoire

Or le roman - par exemple La Plaisanterie de Kundera ou Le Procès de Kafka -, qui peut certes aussi être considéré comme un document, ne dit-il pas une vérité d'un autre ordre que celui de l'historiographie, mais au moins d'une égale dignité ? Nous pensons tous savoir ce qu'est un roman, mais le savons-nous plus qu'Euthyphron savait ce qu'est la piété, lorsque Socrate le lui demandait ? Et cela d'autant qu'on ne peut ignorer la transformation de la forme dite romanesque à travers l'histoire, de Don Quichotte de Cervantes au Nouveau roman en passant par Balzac ou Dickens ?b) Au rebours de l'opposition communément admise entre l'histoire qui connaît des « faits « empiriques et la poésie, dont l'objet est fictif, Aristote allait jusqu'à affirmer : « (l'histoire) raconte les événements qui sont arrivés, (la poésie) des événements qui pourraient arriver. Aussi la poésie est-elle plus philosophique et d'un caractère plus élevé que l'histoire ; car la poésie raconte plutôt le général, l'histoire le particulier « (Poétique) - le général pouvant correspondre ici à ce que Kundera appelle des « possibilités de vie « ou Dilthey le « typique «, c'est-à-dire cette forme non empiriquement observable, mais dont une multiplicité de personnages, d'institutions, etc., d'une époque donnée sont autant d'expressions ou de variations. Mais il reste toujours à penser ce qui sépare l'histoire, aussi pétrie de fiction soit-elle, et le roman, aussi « docte « soit-il. La thèse d'un historien doit être cohérente avec l'ensemble de ce que nous savons par ailleurs du monde, alors qu'un roman est libre de cette contrainte. Ceci pose la question du rapport du roman à ce que nous appelons la réalité.

III - Dernière tentative

a) Comme cherche à le montrer Camus dans L'Homme révolté, la clôture (l'unité et la cohérence) du roman classique ne dit-elle pas, tout en la niant (révolte), la « vérité « de ce qui est, son incohérence, son absurdité, sa contingence (le roman « fabrique du destin sur mesure «) ?

  • histoire:

Du grec historia, « enquête «. Ce mot recouvre princi­palement deux significations, que la langue allemande distingue : le devenir historique lui-même, comme ensemble d'événements (Geschichte), et la connais­sance du passé que l'historien essaie de constituer (Historié).

La première signification pose le problème du sens et de la finalité de l'histoire ; la seconde, celui de la scientificité de la discipline de l'historien.

histoire

« pouvoir trouver une cohérence entre les faits.

De plus le travail de l'historien est également celui de sélectionnerdes faits au détriments d'autres. Références utiles "La connaissance historique ne consiste pas à raconter ce qui s'est passé d'après les documents écrits qui nous ontété par accident conservés, mais, sachant ce que nous voulons découvrir et quels sont les principaux aspects detoute collectivité, à nous mettre en quête des documents qui nous ouvriront l'accès au passé." R.

Aron "L'Histoire c'est un art: rien de moins; mais rien de plus." P Valéry. "L'historien va aux hommes du passé avec son expérience humaine propre.

Le moment où la subjectivité del'historien prend un relief saisissant c'est celui où, par delà toute chronologie critique, l'historien fait surgir lesvaleurs de vie des hommes d'autrefois." Ricoeur "La connaissance historique n'a pas pour objet une collection, arbitrairement composée des faits seuls réels, maisdes ensembles articulés intelligibles".

R.

Aron. HusserlL'histoire, science empirique de l'esprit par excellence, n'est absolument pasen mesure de décider, en un sens positif ou en un sens négatif, ni par sespropres moyens, s'il faut établir une différence entre religion comme formationculturelle et religion comme idée, c'est-à-dire religion valable, entre l'artcomme formation culturelle et l'art valable, entre droit historique et droitvalide, et, pour finir, entre philosophie historique et philosophie valide ; ou dedécider s'il y a, entre forme valable et forme historique, le même rapportqu'entre l'idée et la forme confuse de sa manifestation, pour employer uneterminologie platonicienne.

Et lorsqu'il est vraiment possible d'examiner et dejuger les formations de l'esprit dans la perspective de pareilles oppositionsquant à la validité, le prononcé d'un verdict rigoureux sur la validité elle-mêmeet ses principes normatifs idéaux n'est en rien l'affaire de la scienceempirique.

Le mathématicien, en effet, ne se tournera certainement pas versl'histoire pour en tirer leçon sur la vérité des théories mathématiques ; il ne luiviendra pas à l'esprit d'établir un rapport entre l'évolution historique des idéeset des jugements mathématiques et la question de leur vérité.

Commentl'historien aurait-il alors pour tâche de décider de la vérité des systèmesphilosophiques existants, voire de la possibilité d'une science philosophiquevalable en soi ? Et quels arguments pourrait-il jamais avancer qui ébranlassentla croyance du philosophe en l'idée qu'il a d'une vraie philosophie ? Celui quinie tel système philosophique, et, de même, celui qui nie toute possibilitéidéale d'un système philosophique, est dans la nécessité de produire des raisons.

Les faits historiques tirés del'évolution, ou encore les faits les plus universels tirés du mode d'évolution des systèmes en général peuventconstituer de semblables raisons et de bons arguments.

Mais des arguments tirés de l'histoire n'autorisent que desconclusions d'ordre historique.

Vouloir justifier ou réfuter des idées à partir de faits est absurde. III Forme et contenu L'histoire est le récit de faits passés.

Elle est nécessaire modifiée dans la forme pour être compréhensible, saforme peut prendre les règles du roman pour sa cohérence mais son contenu doit être vrai, indépendamment dustyle utilisé. Références utiles L'histoire est saisie rétrospective d'un de venir humain, c'est à dire à la fois social et spirituel.

R.

Aron. "Élaborer un fait, c'est construire.

Si l'on veut, c'est à une question fournir une réponse.

Et s'il n'y a pas dequestion, il n'y a que du néant." L.

Febvre Nous attendons donc que l'histoire ajoute une nouvelle province à l'empire varié de l'objectivité." Ricoeur "Thucydide est à mon gré le vrai modèle des historiens.

Il rapporte les faits sans les juger, mais il n'omet aucune descirconstances propres à nous en faire juger nous mêmes." Rousseau. "Nous attendons de l'historien une certaine qualité de subjectivité ...

une subjectivité qui soit précisémentappropriée à l'objectivité qui convient à l'histoire." Ricoeur Ricoeur, Histoire et vérité R.

Aron.

Introduction à la philosophie de l'histoire.. »

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