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L'histoire a-t-elle un sens ?

Publié le 22/07/2004

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histoire

Le terme de « sens « peut s'entendre essentiellement de deux façons : soit comme direction, soit comme signification. Or si la question du sens de l'histoire comme celle d'une direction, ou du moins, d'un sens comparable à celui d'un cours d'eau semble aller de pair avec la compréhension d'un temps s'écoulant, il n'en reste pas moins que la question de la signification de l'histoire en elle-même pose problème. En effet, comment savoir a priori si l'histoire nous conduit quelque part ? Ce serait poser une fin, c'est-à-dire présupposer l'existence d'une cause finale et partant d'une cause transcendante ayant fourni ce sens. Pourtant les philosophies de l'histoire comme celle de Kant ou Hegel ont cherché effectivement un tel sens, cherchant dans l'histoire des signes. Un événement historique serait alors un signe d'un sens supérieur à ce dernier. Nous entrerions alors dans une herméneutique historique : une interprétation recherchant les causes. Mais y a-t-il véritablement quelque chose qui puisse nous faire penser qu'il y a un sens dans l'histoire ? Pourquoi ce besoin de sens ? Est-ce une nécessité psychologique ? Cependant, si l'histoire n'a pas sens ne faut-il pas aussi remettre en cause le cycle linéaire de l'histoire ? En effet les Grecs n'évoquaient-ils pas un temps cyclique suivant l'image du cercle ? Il s'agit donc d'interroger la valeur et le fondement d'un sens possible de l'histoire et des représentations que nous nous en faisons.

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« Il s'agit ici de s'interroger sur la nature même de l'histoire au travers de la double signification du mot « sens » : onpeut en effet entendre la proposition « l'histoire a un sens » selon deux dimensions fondamentales, dont la premièreest sa signification, et la seconde son orientation.

Il s'agit donc d'étudier l'histoire à la fois dans sa dimensionstatique (comme ensemble des faits passés) et dans sa dimension dynamique afin de voir si elle tend vers quelquechose, et si oui quel est-il. On comprend, dans cette perspective, que c'est aussi le rôle de l'historien qui est en jeu ici : si l'histoire a un sens,en tant que ce dernier lui apparaît comme propriété intrinsèque, alors l'historien est celui qui est capable dedécouvrir ce sens.

Mais si l'histoire n'a pas de sens en elle-même et pour elle-même, que vaut l'interprétationhistorique en tant qu'elle ne se contente pas de conserver le passé mais aussi qu'elle cherche à en rendre raison, àl'expliquer (et donc à lui donner du sens) ? C'est le statut de l'histoire comme discipline, tout comme sa nature, qui sont, au fond, ici mis à la question. De la même manière, si l'histoire possède un sens, au sens d'orientation, vers quoi tend-il asymptotiquement ? Est-ilcette condition du progrès ? Problématique Peut-on donner à l'histoire un sens de telle sorte que non seulement une signification véritable puisse être donnée aux événements passés, mais encore qu'une orientation puisse être révélée, qui plus est une orientationvers un mieux, un progrès de l'humanité ? L'histoire possède-t-elle à titre de propriété intrinsèque un sens, c'est-à-dire encore à la fois une signification et une direction ? Il s'agira donc, a fortiori, de définir quel est le rôle del'historien : découvre-t-il, ou au contraire, fabrique-t-il le sens de l'histoire ? S'emparer du sens tapi au fond dupassé, voilà ce que veut l'historien.

Mais qui peut nous assurer que, lassé de poursuivre une proie invisible, il nefabrique pas en secret un simulacre de sens ? On comprend en ce sens que la question engage d'une part la nature même de l'histoire, mais aussi, et plusprofondément peut-être, le statut de l'historien lui-même. Plan I- La raison à l'œuvre dans l'histoire : l'histoire tend vers une finalité qui lui donne son sens (signification) · Lorsque le philosophe s'indigne devant le cours de l'histoire, son attitude implique souvent l'espoir d'y déceler un ordre secret.Ainsi, Kant , dans Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, établit le constat suivant : l'histoire humaine estapparemment dénué de sens.

Mais il exprime pourtant un espoirque son opuscule tâchera de conforter et de justifier.

L'histoire aun sens, selon lui, elle est en progrès ; mais ce fil conducteur dupassé n'est pas évident et c'est à l'historien philosophe del'exhiber.

Malgré son aspect sanglant, l'histoire serait en faitglobalement orientée vers une amélioration continuelle del'humanité.

Ainsi, se trouverait expliqué l'absurde : les guerres nesont qu'une partie de la marche vers un mieux général.

Grâce àl'idée de progrès notre premier sentiment d'absurdité se trouvedissipé.

On comprend en ce sens à quel point l'unité l'histoire, dupoint de vue de l'idée, va de pair avec la notion de sens. · Pour tenter de découvrir un autre ordre dans l'histoire, on peut alors chercher en elle un principe de développement qui ne soitparticulier à aucune époque et qui ne tienne pas les atrocités pour autant comme négligeables.

Or, la philosophie hégélienne se propose, dans cetteperspective, de dépasser cette conception du progrès : l'histoire n'atteindrait pas son buten dépit des folies humaines mais, au contraire, par leur intermédiaire.

Alors que laconscience des hommes est bornée et incapable de saisir dans leurs propres actes unequelconque fin rationnelle, en fait, la raison utiliserait chacune des actions humaines mêmeles plus absurdes, pour réaliser dans toute son étendue l'ordre rationnel du monde.

(Cequ'Hegel nomme « La ruse de la raison » dans La Raison dans l'histoire).

Grâce à l'omniprésence de la raison dans l'histoire, cette dernière retrouverait un sens et unedirection.

Il semble donc bien y avoir un sens à l'histoire en tant que son orientation quitend au progrès et à l'accomplissement de la Raison, lui donne du sens et signification (par-delà l'atrocité absurde de certains événements monstrueux).. »

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