Devoir de Philosophie

L'historien peut-il être objectif ?

Publié le 31/01/2004

Extrait du document

Un sujet très classique, interrogeant explicitement un thème du programme, l'histoire, mais qui, néanmoins, est porteur d'intérêt philosophique et d'enjeux importants. Le risque est de transformer le sujet en question de cours. Or, aucun énoncé philosophique ne rentre dans le type « question à réciter «. Ici, attention, la déviation majeure vous guette.  Lisez soigneusement l'énoncé. Remarquez que l'accent est mis sur le verbe pouvoir (ici : avoir la possibilité de) et non point sur l'état de fait en tant que tel. Peut d'ailleurs s'ajouter une nuance de légitimité.

« fera une décomposition de l'histoire en plans étagés, en se fondant sur une étude des différents types de rythmeshistoriques : il oppose le temps géographique au temps social et individuel.

Ainsi cet auteur a le désir d'une histoiretotale.

Mais il apparaît que la question de l'événement a repris un regain d'intérêt suite à cette tentative.

b. L'histoire sans historien est typique de nos sociétés contemporaines.

Elle se déroule immédiatement devant chacun de nous.

On parle ainsi de l'actualité, à laquelle chacun y prend part sans en être surpris.

L'événement esttoujours une catastrophe, mais il ne paraît plus jamais imprévisible.

Il y a dans nos sociétés une « sur-informationperpétuelle » en même temps qu'une « sous-information chronique » (P.

Nora , « Le retour de l'événement » in Faire de l'histoire ).

A vouloir tout montrer, on ne voit plus rien.

Il n'y a plus de surprise, et la quotidienneté de certains peuples semble se soumettre à un enchaînement d'évènements sans en considérer les véritables tenants etaboutissants.

La réflexion sur les évènements est étouffée sous la rapidité de l'actualité.

Et le présent, imbibéd'images fragmentées, semble être un émiettement dépourvu de toute épaisseur intelligible. Conclusion L'histoire est ainsi au départ le désir d'assembler des informations permettant de former une totalité intelligible.

Ilest important d'établir des connexions entre événements afin de ne pas les laisser pour hasardeux, ou accidentels.C'est l'information médiatique de nos jours qui contribue à laisser des événements subsister par eux-mêmes, sansconsidération de la manière dont ils sont advenus.

En ce sens le désir d'information ruine la rationalité à l'œuvredans le monde.

Mais faut-il renoncer pour autant à la quête d'une trame secrète du tissu événementiel ? Le hasardpour nous ne serait-il pas, pour reprendre l'idée hégélienne, la trace même de la nécessité rationnelle en acte ? CITATIONS: « Qu'est-ce donc que l'histoire? Je proposerai de répondre : l'histoire est la connaissance du passé humain.

»Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, 1954. « L'histoire que nous écrivons, l'histoire rétrospective (die Historie) est rendue possible par l'histoire qui s'estfaite (die Geschichte).

» Paul Ricoeur, Histoire et Vérité, 1955. « La véritable histoire objective d'un peuple commence lorsqu'elle devient aussi une histoire écrite.

» Hegel, La Raison dans l'histoire, 1837 (posth.) « L'historien n'a pas à s'occuper des événements tels qu'ils se sont passés en réalité, mais seulement tels qu'onles suppose s'être passés : car c'est ainsi qu'ils ont produit leur effet.

» Nietzsche, Aurore, 1881. « Le document n'était pas document avant que l'historien n'ait songé à lui poser une question, et ainsi l'historieninstitue, si l'on peut dire, du document en arrière de lui et à partir de son observation; par là même il institue desfaits historiques.

» Paul Ricoeur, Histoire et Vérité, 1955. « L'historien est dans la situation d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendu d'un garçonde laboratoire ignorant et peut-être menteur.

» Charles Seignobos, Introduction aux études historiques, 1897. Le bon historien « n'est d'aucun temps, ni d'aucun pays » Fénelon. « L'histoire est écrite par les vainqueurs.

» Robert Brasillach, Les Frères ennemis, 1967.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles