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Ce que l'homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui?

Publié le 09/03/2005

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travail

Il est dès lors nécessaire d'entrer dans une lutte avec la nature pour en extraire les produits utiles. Rousseau affirme que c'est l'entrée des hommes en société qui a amené l'obligation du travail. En effet, dès que les hommes se rassemblent, la nature ne suffit plus pour satisfaire leurs besoins. Le travail dès lors est une transformation des données naturelles. Mais, c'est dans cette transformation que l'homme s'affirme. En effet pour Hegel, le travail arrache l'homme de l'animalité, à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps et aussi celle de l'outil. Le travail est alors non seulement le moyen de la maîtrise de la nature mais aussi celui d'une extériorisation de soi. Le travail forme et éduque, il transforme le monde et le civilise. C'est donc par le travail que l'homme se réalise en tant qu'homme et se définit. En façonnant la nature à son image, il accède à la conscience et à la liberté.

Il s'agit de relever un paradoxe car tel est le but d'une introduction de dissertation de philosophie. Analysons le terme « travail « : c'est une activité propre à l'homme car elle modifie la nature afin qu'il puisse en tirer profit. Le travail est donc transformation de la nature pour le bien de l'homme. Ainsi, comment le résultat d'une telle activité pourrait se retourner contre l'homme ? Si c'était le cas, cela sous entendrait que l'homme créerait sa propre perte... Voilà une idée paradoxale et qui semble heurter le bon sens. Cependant, les choses ne sont peut-être pas si évidentes que cela et le mythe de Frankenstein vient nous rappeler qu'il est possible qu'une créature de l'homme puisse se retourner contre lui. N'y-a-t-il pas, en effet, un produit du travail humain qui mette en danger l'espèce humaine ? L'actualité est  riche en exemple (pensons aux dangers du nucléaire, au réchauffement de la planète etc.)

On peut donc observer plusieurs axes de réflexions comme le fait que le travail est consubstantiel à l'homme et ne peut lui être nuisible ; mais également si le fruit de son travail peut être susceptible, dans certains cas qu'il faudra étudier avec précision, de se retourner contre lui. Alors les moyens de remédier à ses effets nocifs ne devront pas être oubliés.

 

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« « Dès qu'il est tant soit peu développé, le travail ne saurait se passer demoyens déjà travaillés.

Dans les plus anciennes cavernes on trouve desinstruments et des armes de pierre.

A côté des coquillages, des pierres, desbois et des os façonnés, on voit figurer au premier rang parmi les moyens detravail, quoiqu'ils se trouvent en germe chez quelques espèces animales,caractérisent éminemment le travail humain.

Aussi Franklin donne-t-il cettedéfinition de l'homme : l'homme est un animal fabricateur d'outils (atoolmaking animal).

Les débris des anciens moyens de travail ont pour l'étudedes formes économiques des sociétés disparues, la même importance que lastructure des os fossiles pour la connaissance de l'organisation des raceséteintes.

Ce qui distingue une époque économique d'une autre, c'est moins ceque l'on fabrique, que la manière de fabriquer, les moyens de travail parlesquels on fabrique.

Les moyens de travail sont les gradimètres dudéveloppement du travailleur, et les exposants des rapports sociaux danslesquels il travaille.

[…]Outre les choses qui servent d'intermédiaires, de conducteurs de l'action del'homme sur son objet, les moyens du travail comprennent, dans un sens pluslarge, toutes les conditions matérielles qui, sans rentrer directement dans sesopérations, sont cependant indispensables ou dont l'absence le rendraitdéfectueux.

[…] Des moyens de travail de cette catégorie, mais déjà dus àun travail antérieur, sont les ateliers, les chantiers, les canaux, les routes,etc.

» Marx, « Le Capital », I, 3ième section, chapitre 7. La première idée du texte est que l'homme, à la différence des autres animaux, ne saurait travailler s'il ne disposaitpas de moyens de travail.

L'outil est un moyen de travail mais il n'est pas le seul: les animaux domestiqués, parexemple, en sont aussi.Ce qui caractérise l'outil, comme tout autre moyen de travail, intermédiaire entre l'homme et la nature, c'est d'êtrelui-même un produit du travail.

Le dressage des animaux comme la construction d'un marteau sont un travail.

Avantd'être un fabricateur d'objets, l'homme est un fabricateur d'outils.La connaissance des moyens de travail, est essentielle à la compréhension historique des sociétés, car si le but dutravail (subvenir aux besoins humains) ne change guère au cours de l'histoire, la façon de fabriquer ce qui estnécessaire évolue.

Or c'est ce mode de fabrication (“les moyens de travail par lesquels on fabrique”) qui caractériseet différencie l'organisation économique d'une société à une époque donnée.Les moyens de travail ou moyens de production ne comprennent pas seulement les outils proprement dits, maiségalement tout ce qui est nécessaire au travail ou à la distribution des produits du travail (ateliers, routes.Envisageant le travail dans son concept général, Marx définit les conditions nécessaires au travail à toutes lesépoques. Si donc le travail est ce qui permet à l'homme de s'élever de l'animal à l'homme, tout ce qu'il accomplit ne peut êtreque bénéfique, c'est un chemin vers la liberté et vers la pleine réalisation. La transformation de la nature peut entraîner des conséquences fâcheuses Il ne faut pas oublier pourtant que si l'homme se réalise par la transformation de la nature, cela peut se faire auxdépends de cette dernière.

"Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature" Marx, Lecapital.

Si primitivement, le travail ne dégradait pas la nature, ne subvenant qu'à des besoins simples, mais ceux-ciévoluent corrélativement au travail.

En effet, la satisfaction des besoins premiers détermine l'apparition de nouveauxbesoins qui à leur tour entraînent la nécessité de modifier davantage la nature. Il faut aussi voir que l'homme travaille au-delà de ce qu'il lui est nécessaire pour survivre.

En effet, les nouveauxbesoins qui apparaissent à l'issu de l'apaisement par le travail des premiers nous habitue au travail.

Et pourNietzsche, cette habitude devient aliénation, des lors "pour échapper à l'ennui, l'homme travaille au-delà de sesautres besoins" (Humain, trop humain). »

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