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L'Homme a-t-il le droit d'utiliser sur l'Homme tous les pouvoirs des progrès scientifiques et techniques ?

Publié le 03/04/2005

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La perspective doit être non plus d'ordre factuel, mais critique (de quel droit ?)   2-      L'homme ne peut utiliser sur l'homme les pouvoirs que la technique lui donne sans contradiction   a)      L'homme à la fois sujet et objet = humanité scindée Les pouvoirs donnés à l'homme par la technique ont, comme on l'a vu, pour enjeu la domination de la nature. Or si l'on utilise ce pouvoir sur l'homme, n'est-ce pas alors pour, comme on le fait à l'égard de la nature, le dominer, le maîtriser ? Comment l'homme peut-il alors sans contradiction être agent et patient d'une même action, d'une même pratique ? Il s'agit alors de penser l'homme en tant qu'individu et non plus comme genre univoque : l'homme est aussi un sujet, un ego irréductible à tous les autres et qui entretient avec ses semblables des relations qui ne sont pas nécessairement sociables. De ce fait, il peut chercher à dominer autrui, à s'en servir comme un moyen. Dès lors, l'utilisation des pouvoirs de la technique par et sur l'homme présuppose que « l'homme » en question ne soit pas une totalité mais deux sujets distincts : l'un agit, domine et l'autre pâtit, est dominé. Ce rapport est parfaitement illustré dans le cas de l'usage de la technique au travail.   b)      Le cas du travail La technique a certes permis à l'homme de satisfaire au mieux ses besoins. Cependant, la technique au travail = outils et machines.

Analyse du sujet :

Ø  La répétition du terme « homme « qui ici sert à désigner à la fois le sujet et l’objet du verbe « avoir le droit de … « invite à s’interroger sur un dualisme paradoxal : comment l’homme peut-il en même temps être agent (celui qui utilise – légitimement ou non – la technique sur quelque chose) et patient (celui sur qui est utilisé la technique) ?

Ø  « avoir le droit de … « peut être envisagé de deux point de vue : 1- factuel : la législation autorise-t-elle une telle utilisation de la technique ? 2- normatif : dans l’ordre du devoir-être, cette utilisation est-elle permise ?

Ø  Ensuite il faudra distinguer ces « pouvoirs que la technique lui donne « ; plusieurs domaines sont alors concernés : médecine, travail ou production des biens nécessaires à la vie, science via le perfectionnement des moyens expérimentaux en vue de maîtriser notre prévoyance des phénomènes naturels, informatique …

Ø  Notons enfin l’ambiguïté qui s’attache au terme de pouvoir : 1-  une force, un mouvement qui n’est pas empêché 2- un possible, c’est-à-dire un champs laissé libre à diverses actions imprévisibles a priori. Le quel de ces deux sens permet-il de rendre acceptable une application réflexive de la technique (= de donner sens au présupposé du sujet : les pouvoirs donnés par la technique sont utilisé par l’homme sur lui-même)?

Ø  Enjeu : la responsabilité de l’homme face à lui-même : dans quelle mesure aurait-il le devoir de limiter sa propre puissance ? Jusqu’où peut-il moralement l’étendre ?

Problématique : Si les pouvoirs de la technique sont utiles à la vie, c’est-à-dire sont des moyens pour l’homme d’agir sur lui-même en tant que vivant ou être naturel (être soumis à la génération et à la corruption, aux aléas de la fortune, à des besoins vitaux à satisfaire par le travail …), est-ce toujours le cas ? Ces pouvoirs ne mènent-ils pas, implicitement, à traiter l’homme comme une chose parmi les choses et ce faisant, ne consistent-ils pas, par un tel usage réflexif à privilégier seulement une partie de l’humanité (celle qui précisément utilise les pouvoirs techniques au lieu de les subir) ? L’utilisation des pouvoirs de la technique par l’homme et sur l’homme est-il légitime dans tous les cas, absolument autorisé, ou bien, doit-il être limité, soumis à des interdits ?

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« l'homme ; il s'agit même pour le législateur d'encourager cette pratique. Cependant , les pouvoirs que donne la technique vont-ils tous dans le sens de la préservation de la vie et de la maximisation universelle du bien être ? Deux cas : 1- la technique et la guerre (fabrication d'armes ultrasophistiquées [= efficace donc ultra destructrices]).

2- la technique au travail qui semble être bénéficiaire pour ledétenteur du capital plus que pour celui de l'ouvrier. Autrement dit, la notion de « pouvoir » se fait ici synonyme de « force » ou de puissance physique et a pour enjeu la domination de certains hommes sur d'autres, de sorte que la question du droit doit être reposée en un sensnouveau : la question n'est plus : ce que permet le droit ou qu'est-ce que prescrivent les lois à ce sujet et est-cepratiquement cohérent ? ; elle demande : cet usage est-il juste ? La perspective doit être non plus d'ordre factuel, mais critique (de quel droit ?) 2- L'HOMME NE PEUT UTILISER SUR L 'HOMME LES POUVOIRS QUE LA TECHNIQUE LUI DONNE SANS CONTRADICTION a) L'homme à la fois sujet et objet = humanité scindée Les pouvoirs donnés à l'homme par la technique ont, comme on l'a vu, pour enjeu la domination de la nature. Or si l'on utilise ce pouvoir sur l'homme, n'est-ce pas alors pour, comme on le fait à l'égard de la nature, le dominer,le maîtriser ? Comment l'homme peut-il alors sans contradiction être agent et patient d'une même action, d'unemême pratique ? Il s'agit alors de penser l'homme en tant qu'individu et non plus comme genre univoque : l'homme est aussi un sujet, un ego irréductible à tous les autres et qui entretient avec ses semblables des relations qui ne sont pasnécessairement sociables.

De ce fait, il peut chercher à dominer autrui, à s'en servir comme un moyen.

Dès lors,l'utilisation des pouvoirs de la technique par et sur l'homme présuppose que « l'homme » en question ne soit pas unetotalité mais deux sujets distincts : l'un agit, domine et l'autre pâtit, est dominé. Ce rapport est parfaitement illustré dans le cas de l'usage de la technique au travail. b) Le cas du travail La technique a certes permis à l'homme de satisfaire au mieux ses besoins.

Cependant, la technique au travail = outils et machines.

Or ces outils et ses machines sont la propriété de certains qui peuvent cependant enlaisser l'usage (qui vise à fabrication des biens utiles à la vie ou produits marchands) à d'autres qui eux, nepossèdent pas cet arsenal technique et doivent cependant travailler.

Les propriétaires peuvent ainsi jouir sanstravailler de ces biens qu'ils n'ont pas produit.

Ainsi on a deux classes d'hommes : ceux qui font travailler et ceux quitravaillent.

C'est ainsi que l'homme (le propriétaire) utilise les pouvoirs que lui donne la technique (qui est son bien)sur l'homme (l'ouvrier).

Transition : On voit ainsi que les pouvoirs de la technique donnés à l'homme se retournent contre une partie de lui-même dans la mesure où l'humanité n'est plus tenue pour une qualité naturelle donnée à tous : l'homme individu peut agirsur ses semblables comme il agit sur les choses.

Dès lors, la question de savoir si cela est juste revient à la moraleet non plus à la législation et doit être posée en ces termes : puis-je en tant qu'homme (être raisonnable) agir surun autre homme comme j'agis sur les choses ? En un mot, les pouvoirs de la technique peuvent-ils objectiverl'homme ? 3- LA QUESTION DE LA PERSONNE L'enjeu de ce questionnement moral (= interrogation portant sur la valeur des fins posées par l'usage pratique de la raison) posé aux pouvoirs de la technique est de définir une conception de l'humanité telle que l'homme puisseêtre à la fois agent et patient (comme dans le cas de la médecine où le terme « patient » désigne celui qui faitl'objet des soins) sans pour autant être objectivé (assimilé à n'être qu'une chose parmi les choses). La notion de personne paraît bien pouvoir éclaircir un tel dilemme : notion à la fois morale et juridique, elle désigne l'homme en tant que sujet par distinction d'avec les choses.

Dans cette perspective, l'homme est alors,comme le pose Kant, être raisonnable, doué de volonté ou capacité de se donner à soi-même une fin.

L'homme estdans ce cas sa propre fin : étant la source de ses propres buts, il a une valeur en soi = ne peut pas sanscontradiction être moyen.

[voir Métaphysique des mœurs, fondations , section II). »

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