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L'homme n'est-il qu'un être de désir ?

Publié le 16/03/2004

Extrait du document

  • Bien définir les termes du sujet :
- « Le désir « : vulgairement, c'est avoir envie de quelque chose, en souhaiter sa possession pour avoir du plaisir. C'est ce que l'on ressent lorsqu'un besoin spontané s'est transformé en une tendance consciente orientée vers un but conçu ou imaginé. Le terme ici au singulier, laisse supposer que le désir est considéré comme une sorte d'entité avec des caractéristiques et des lois propres. Il s'agit du désir en général, de la possibilité de désirer qui est en nous, et non pas du désir de telle chose en particulier que tel individu aurait en lui.
- « Essence « : c'est ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, c'est ce qui constitue la nature d'un être, sa particularité, ce qui la distingue de tous les autres.
- « L'homme « : le terme est très vague et n'invite pas à considérer l'être humain dans un domaine particulier comme celui de la politique (on aurait alors parlé de citoyen), mais plutôt de la manière la plus générale possible. Il s'agit de regrouper tous les individus conscients.
- « Soutenir « : c'est affirmer quelque chose sans fléchir.
  • Construction de la problématique :
           Le sujet pose la question de l'essence de l'homme, tente de trouver quelles sont les caractéristiques qui le distinguent des autres vivants, et propose comme critère de distinction, le désir. Si on définit ce dernier comme étant strictement un besoin spontané et une tendance vers quelque chose, alors il semble que nous le partagions avec les autres vivants. Attention, le sujet n'est pas un sujet sur le désir, mais sur l'essence de l'homme.
           Se pose donc la question de savoir si l'essence de l'homme est le désir en tant que tel, ou si c'est plutôt le rapport spécifique qu'il entretient avec le désir. Autrement dit, comment l'homme se positionne par rapport au désir, et comment dévoile t-il ainsi son essence ?
 
  • I) L'homme est un être de désir.
a) Vivre c'est désirer. b) Le désir est désir de soi. c) Désir du bonheur et bonheur du désir.
  • II) L'homme ne se réduit pas au désir.
a) Le désir est notre part d'animalité. b) Le désir s'oppose à la morale. c) L'homme se définit essentiellement par la raison.
.../...

« B.

Le manque est commun à tout le règne vivant, le besoin à tout le règne animé et le désir est le propre del'homme.

Seul un être capable de se représenter le bien, c'est-à-dire seul un être doué de raison, peut s'efforcerd'atteindre la perfection.

Or l'homme, et l'homme seul, est doué de raison. C.

Le désir n'est pas seulement le propre de l'homme, mais aussi ce qui le définit : c'est dans l'ascension vers laperfection que se révèle pleinement l'humanité. Le désir fondamental : l'aspiration à la perfection du Bien La philosophie de Platon ne peut être confondue avec les sagesses qui n'invitent qu'à limiter, voire à supprimer lesdésirs, pour fuir l'inquiétude dont ils sont porteurs.

Dans Le Banquet, Diotime de Mantinée révèle à Socrate le sensphilosophique du désir, toujours déçu et toujours renaissant, de satisfaire tous nos désirs.

En effet :– L'amour est essentiellement désir de ce qui nous manque, aspiration à une satisfaction, mais totale, parfaite,absolue.– On comprend alors que l'amour, par exemple d'un beau corps, devienne si rapidement source de souffrance et dedéceptions.

A travers tous les objets désirables, l'amour vise une perfection qu'aucun d'entre eux ne peut donner.C'est pourquoi l'inquiétude du désir, si l'on sait en faire un bon usage, anime une dialectique philosophique : « Enpassant comme par échelons d'un beau corps à deux, de deux à tous, puis des beaux corps aux belles actions, puisdes belles actions aux belles sciences », celui qui désire est conduit peu à peu jusqu'à «la science de la beautéabsolue», la contemplation de l'Idée du Beau.

«de laquelle participent toutes les autres belles choses» (Le Banquet,211 a-b).En ce sens, selon Platon, le philosophe souhaiterait si ardemment satisfaire tous ses désirs qu'il serait soulevé pareux et conduit jusqu'à l'absolu, jusqu'à la perfection dont la contemplation comblerait enfin son attente.

«Si la viemérite d'être vécue [...], c'est à ce moment où l'homme contemple la Beauté en soi» (ibid.). « L'appétit n'est rien d'autre que l'essence même de l'homme.

» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) L'appétit est l'un des affects primitifs de l'homme ; conçu comme désir d'autoconservation (effort de l'homme pour «persévérer dans son être »), il est constitutif de son essence. « Il n'y a qu'un seul principe moteur : la faculté désirante.

» Aristote, De l'âme, Ive s.

av.

J.-C. « Il faut savoir qu'il y a dans chacun de nous deux principes qui nous gouvernent et nous dirigent [...] : l'un est ledésir inné du plaisir, l'autre l'idée acquise qu'il faut rechercher le bien.

» Platon, Phèdre, ive s.

av.

J.-C.. »

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