L'homme n'est-il qu'un être de désir ?
Publié le 16/03/2004
Extrait du document
- Bien définir les termes du sujet :
- Construction de la problématique :
- I) L'homme est un être de désir.
- II) L'homme ne se réduit pas au désir.
«
B.
Le manque est commun à tout le règne vivant, le besoin à tout le règne animé et le désir est le propre del'homme.
Seul un être capable de se représenter le bien, c'est-à-dire seul un être doué de raison, peut s'efforcerd'atteindre la perfection.
Or l'homme, et l'homme seul, est doué de raison.
C.
Le désir n'est pas seulement le propre de l'homme, mais aussi ce qui le définit : c'est dans l'ascension vers laperfection que se révèle pleinement l'humanité.
Le désir fondamental : l'aspiration à la perfection du Bien
La philosophie de Platon ne peut être confondue avec les sagesses qui n'invitent qu'à limiter, voire à supprimer lesdésirs, pour fuir l'inquiétude dont ils sont porteurs.
Dans Le Banquet, Diotime de Mantinée révèle à Socrate le sensphilosophique du désir, toujours déçu et toujours renaissant, de satisfaire tous nos désirs.
En effet :– L'amour est essentiellement désir de ce qui nous manque, aspiration à une satisfaction, mais totale, parfaite,absolue.– On comprend alors que l'amour, par exemple d'un beau corps, devienne si rapidement source de souffrance et dedéceptions.
A travers tous les objets désirables, l'amour vise une perfection qu'aucun d'entre eux ne peut donner.C'est pourquoi l'inquiétude du désir, si l'on sait en faire un bon usage, anime une dialectique philosophique : « Enpassant comme par échelons d'un beau corps à deux, de deux à tous, puis des beaux corps aux belles actions, puisdes belles actions aux belles sciences », celui qui désire est conduit peu à peu jusqu'à «la science de la beautéabsolue», la contemplation de l'Idée du Beau.
«de laquelle participent toutes les autres belles choses» (Le Banquet,211 a-b).En ce sens, selon Platon, le philosophe souhaiterait si ardemment satisfaire tous ses désirs qu'il serait soulevé pareux et conduit jusqu'à l'absolu, jusqu'à la perfection dont la contemplation comblerait enfin son attente.
«Si la viemérite d'être vécue [...], c'est à ce moment où l'homme contemple la Beauté en soi» (ibid.).
« L'appétit n'est rien d'autre que l'essence même de l'homme.
» Spinoza, Éthique, 1677 (posth.) L'appétit est l'un des affects primitifs de l'homme ; conçu comme désir d'autoconservation (effort de l'homme pour «persévérer dans son être »), il est constitutif de son essence.
« Il n'y a qu'un seul principe moteur : la faculté désirante.
» Aristote, De l'âme, Ive s.
av.
J.-C.
« Il faut savoir qu'il y a dans chacun de nous deux principes qui nous gouvernent et nous dirigent [...] : l'un est ledésir inné du plaisir, l'autre l'idée acquise qu'il faut rechercher le bien.
» Platon, Phèdre, ive s.
av.
J.-C..
»
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