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L'homme est-il un être social ?

Publié le 22/07/2004

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Le cas de la « polis « est différent. « Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre. « Dans la « polis « se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivre mais le bien vivre. Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphère économique pour atteindre la sphère morale. « Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité. « Seule la cité, la « polis «, transcende les simples nécessités vitales et animales et permet à l'homme d'accéder à sa pleine humanité. Elle naît de la mise en commun de ce qui est spécifiquement humain : la raison et les sentiments moraux. Ainsi les modernes ont-ils tort de parler « d'animal social « : ce qu'Aristote désigne est moins l'appartenance à une communauté quelconque, ou encore régie par des intérêts « économiques «, que l'accès à une sphère autre, seulement  politique, et qui permet à l'homme de s'épanouir en tant qu'homme, de viser le bonheur, d'entretenir avec les autres hommes des liens libres, libérés de tout enjeu vital. Plus étranges peuvent paraître les deux autres thèses, liées, d'Aristote, affirmant que la cité est une réalité naturelle, et surtout, qu'elle est antérieure par nature à l'individu.

« L'individu et la société La question est de savoir lequel de l'individu ou de la société vient en premier.

Si l'individu est antérieur au social,alors la vie en société ne lui est pas essentielle.

L'homme est entièrement homme avant toute association politique,et c'est volontairement qu'il décidera de vivre en société.

En revanche, affirmer l'antériorité du social sur l'individu,c'est intégrer la vie sociale à l'essence même de l'homme, c'est faire de l'individu une partie se définissant commemembre d'une collectivité.

En ce sens, nul homme ne peut être complètement lui-même sans appartenir à unesociété. La réponse de Aristote L'homme est destiné à vivre en société " L'homme est par nature un animal politique.

" Aristote, Les Politiques (IVe s.

av.

J.

- C.), I, 2. Problématique La vie politique est-elle naturelle ou artifcielle ? Explication Logos et polis C'est au second chapitre du premier livre de la « Politique » que l'on retrouve en substance la formule d'Aristote.

On traduit souvent mal endisant : l'homme est un « animal social », se méprenant sur le sens du mot « politique », qui désigne l'appartenance de l'individu à la « polis », la cité, qui est une forme spécifique de la vie politique, particulière au monde grec. En disant de l'homme qu'il est l'animal politique au suprême degré, et enjustifiant sa position, Aristote, à la fois se fait l'écho de la tradition grecque,reprend la conception classique de la « cité » et se démarque des thèses deson maître Platon . Aristote veut montrer que la cité, la « polis », est le lieu spécifiquement humain, celui où seul peut s'accomplir la véritable nature de l'homme : la« polis » permet non seulement de vivre mais de « bien vivre ».

Il affirme de même que la cité est une réalité naturelle antérieure à l'individu : thèseextrêmement surprenante pour un moderne, et que Hobbes & Rousseau voudront réfuter, puisqu'elle signifie que l'individu n'a pas d'existenceautonome et indépendante, mais appartient naturellement à une communautépolitique qui lui est « supérieure ».

Enfin Aristote tente de différencier les rapports d'autorité qui se font jour dans la famille, le village, l'Etat, et enfin lacité proprement dite. La cité est la communauté politique au suprême degré et comme elle est spécifiquement humaine, « L'homme est animal politique au suprême degré ».

En effet la communauté originaire est la famille : c'est l'association minimale qui permet la simple survie, la reproduction « biologique » de l'individu et de l'espèce.

Composée du père, de la mère, des enfants et des esclaves, elle répond à des impératifs vitaux minimaux, à une sphère « économique » comme disent les Grecs.

« D'autre part, la première communauté formée en vue de la satisfaction de besoins qui ne sont pas purement quotidiens est le village. » Il faut comprendre que famille et village sont régis par le besoin, par la nécessité naturelle de la vie, et ne sont paspropres à l'humanité. Le cas de la « polis » est différent.

« Ainsi, formée au début pour satisfaire les besoins vitaux, elle existe pour permettre de bien vivre.

» Dans la « polis » se réalise tout autre chose que la simple satisfaction des besoins : sa fonction initiale (satisfaire les besoins vitaux) découvre autre chose de beaucoup plus important : non plus le vivremais le bien vivre.

Non plus la simple vie biologique mais l'accès à la vie proprement humaine, qui dépasse la sphèreéconomique pour atteindre la sphère morale. « Car c'est le caractère propre de l'homme par rapport aux autres animaux d'être le seul à avoir le sentiment du bienet du mal, du juste et de l'injuste, et des autres notions morales, et c'est la communauté de ces sentiments quiengendre famille et cité. ». »

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