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L'homme fait-il la beauté de ce qu'il aime ?

Publié le 19/02/2004

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Position de la question. L'art a été souvent défini comme une imitation de la nature, et tout l'art dit « réaliste » s'est présenté lui-même comme une copie, une reproduction objective et quasi expérimentale du réef. Dans une telle conception, le beau serait donc déjà donné dans la nature. I. L'art et la nature. Nous montrerons bientôt que cette conception exprime très mal la fonction et l'essence même de l'art. Mais il nous faut d'abord faire la part des éléments de vérité qu'elle contient. A. — On a parfois présenté l'art comme une pure expression de la subjectivité, comme un « phénomène exclusif du moi » (R. BAYER, Traité d'Esthétique, p. 120). On a insisté sur le rôle de la rêverie, de l'inspiration, de l'intuition, des facteurs irréfléchis dans la création esthétique. Par réaction contre ce subjectivisme, il est bon de marquer que l'oeuvre d'art exige toujours un objet, qu'elle s'incarne dans une matière, toujours plus ou moins empruntée à la nature. B. — Reconnaissons aussi que certaines époques ou certaines formes d'art semblent s'être complu soit dans l'imitation, soit dans la contemplation passive de la nature. On sait que BERGSON a soutenu que le propre de l'art est « d'endormir les puissances actives ou plutôt résistantes de notre personnalité »; les procédés de l'art se rapprocheraient de ceux « par lesquels on obtient ordinairement l'état d'hypnose » (Données immédiates..., p. 11). — Mais on va voir que ces thèses appellent pas mal de réserves et de limitations.

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