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l'homme peut-il se contenter de travailler en vue du seul gain ?

Publié le 24/11/2005

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Il y a de la joie dans l'argent, du plaisir dans la circulation de la monnaie. L'argent est possibilité d'obtenir tout un monde de choses belles, utiles, que nous n'avons pas le droit de dédaigner. S'il est raison, l'argent est aussi circulation joyeuse de valeurs. Il est médiation bénéfique à l'existence.Et d'ailleurs, le seul gain, l'unique profit en lui-même nous permettent de vivre, d'entretenir notre existence et notre force de travail. Donc, le gain est denrée précieuse puisqu'il me permet d'exister. Oui, je puis travailler pour le seul gain, et indépendamment d'une autre finalité, puisque le gain assure la survie de l'existence.Toutefois, on peut faire ici deux remarques. Tout d'abord, si l'on travaille en vue du seul gain, il est bien vrai que l'on introduit dans sa vie un projet raisonnable, que l'on évacue une force violente, irrationnelle, liée au désir, à la mort, etc.. Mais travailler pour le seul argent, n'est-ce pas alors travailler pour l'accès à la raison et au projet raisonnable ?

« n'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité. Il semble donc légitime de travailler en vue du seul gain, puisque l'argent et le profit donnent une forme raisonnableà notre existence.

D'ailleurs, pourquoi ne travaillerait-on pas en vue de la seule rémunération ? La question poséesous-entend un certain mépris à l'égard de l'argent, ce moyen qu'ont les hommes d'échanger entre eux leur travail.Mais, après tout, pourquoi le gain, le profit, la monnaie seraient-ils dédaignés ? Il y a de la joie dans l'argent, duplaisir dans la circulation de la monnaie.

L'argent est possibilité d'obtenir tout un monde de choses belles, utiles, quenous n'avons pas le droit de dédaigner.

S'il est raison, l'argent est aussi circulation joyeuse de valeurs.

Il estmédiation bénéfique à l'existence.Et d'ailleurs, le seul gain, l'unique profit en lui-même nous permettent de vivre, d'entretenir notre existence et notreforce de travail.

Donc, le gain est denrée précieuse puisqu'il me permet d'exister.

Oui, je puis travailler pour le seulgain, et indépendamment d'une autre finalité, puisque le gain assure la survie de l'existence.Toutefois, on peut faire ici deux remarques.

Tout d'abord, si l'on travaille en vue du seul gain, il est bien vrai que l'onintroduit dans sa vie un projet raisonnable, que l'on évacue une force violente, irrationnelle, liée au désir, à la mort,etc..

Mais travailler pour le seul argent, n'est-ce pas alors travailler pour l'accès à la raison et au projet raisonnable?L'argent lui-même se trouve finalisé par rapport à quelque chose d autre, qui est la rationalité.D'autre part, si l'homme se contente de travailler en vue du seul gain, ne se trouve-t-il pas arraché, par certainsaspects, à la réflexion et à la pensée ? Quand le travail est subordonné au seul profit, l'homme n'est-il pas conduit,comme l'a bien montré Nietzsche, à être privé de méditation, de réflexion ? Paradoxalement, la rationalitérecherchée se transmute souvent en une satisfaction médiocre et sans pensée.

« Dans les pays de la civilisation,presque tous les hommes se ressemblent maintenant en ceci qu'ils cherchent du travail à cause du salaire ; poureux, tout le travail est un moyen et non le but lui-même ; c'est pourquoi ils mettent peu de finesse au choix dutravail, pourvu qu'il procure un gain abondant.

» (Nietzsche, le Gai Savoir).Dès lors, il faut reprendre l'examen de la question et le problème. B.

Travailler pour s'humaniser. Travailler pour le seul argent ? pour le seul profit ? À la réflexion, cette position paraît bien réductrice, et bienpartielle.

Elle ne prend nullement en compte les données de l'anthropologie, la signification du travail dansl'élaboration de la personnalité humaine.

En vérité, on ne saurait travailler pour le seul profit ; au contraire, peut-être bien nous faut-il travailler...

pour travailler, c'est-à-dire pour nous édifier véritablement.

Ici, le travail acquiertune autre signification : il devient une construction de formes signifiantes, une édification de nous-mêmes unegenèse de la personnalité.L'homme ne saurait se contenter de travailler en vue du seul gain.

Qu'est-ce qui, en effet, le rend véritablementheureux ? C'est la contemplation objective de lui-même dans le monde.

Quand l'homme aperçoit, dans les chosesobjectives, sa propre conscience extériorisée, il expérimente une forme de liberté qui l'arrache à son immédiatetébiologique.

Il accède à la véritable humanité.

L'homme est, en effet, un être pensant.

Or, en travaillant et enchangeant les choses extérieures, il retrouve sa pensée dans le monde.

Il ôte aux choses leur caractèrefarouchement étranger et les marque du sceau de la pensée.

Travailler pour le seul gain ? Non point, mais pourcontempler la pensée inscrite dans les choses.

C'est ce que Hegel nous a magnifiquement montré, en particulierdans La Phénoménologie de l'Esprit.

L'homme, en transformant la nature et les choses, se construit et se réalise lui-même.

Il façonne la nature à son image et accède ainsi à la liberté.

Dès lors, travaille-t-il en vue du seul gain ? Nonpoint, mais pour se retrouver libre, dans un réel, qui le reflète.

C'est par le travail que l'homme se réalise en tantqu'homme et se définit : il est la structure même de la réalité humaine, non point un accident qui se surajoute à elle.. »

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