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l'homme peut-il etre indifférent a l'art ?

Publié le 27/02/2005

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En un sens, cette beauté idéale est hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité. Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'il culminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes, soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits. L'Idéal ne peut plus s'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle. On peut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par les aspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité. Nous vivons dans l'ère du nihilisme que Nietzsche avait diagnostiquée à la fin du XIXe siècle. II. Peut-on, cependant, individuellement, vivre sans art ? a. Satisfaire les besoins vitauxBoire, manger, dormir, respirer sont nécessaires à la vie. Beaucoup d'hommes dans le monde peuvent à peine subvenir à ces besoins.
  1. Les mots

   • être indifférent : c'est ne pas être concerné, ne ressentir ni plaisir ni douleur, ni crainte ni joie, ni désir. L'indifférent est détaché, n'éprouve aucun intérêt. On peut dire qu'être indifférent c'est, en quelque sorte, être insensible.  

  1. Les idées

   On sait que l'animal ne fait pas d'art. L'art semble ainsi être le propre de l'homme. Peut-on alors imaginer qu'un homme reste insensible à ce qui lui est propre : la création ? N'y a-t-il pas des circonstances où, pour un homme, il s'agit d'abord de rester en vie ? L'art semble alors la dernière des préoccupations.  

  1.  La problématique

   L'activité artistique est l'une des toutes premières manifestations de la culture humaine. L'animal ne crée pas, n'invente pas de formes nouvelles. Comment alors penser qu'un homme puisse être insensible à ce phénomène universel ? L'art se rencontre dans toutes les cultures, passées ou présentes. Un individu peut-il vivre à côté de ce phénomène culturel universel et ne pas s'y intéresser ?

« Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

Lacontemplation de la belle nature accordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'unêtre naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art,tout au plus un exercice d'habileté, par lequel on imite le Créateur.

Il y a plusde plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrachede la nature en la niant.

Au moyen de l'art, l'homme se sépare de la nature etse pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire del'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faitepour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sensqui veut se rendre matériel.

On ne peut le condamner pour son apparence,car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à lareligion : la religion grecque est l'art grec lui-même.

Ce sont Homère etHésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegeldéfinit comme "classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparitiondu christianisme.

La religion chrétienne est essentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et qui est morte encroix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique a été fugitif, etsi l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualité chrétienne ne suffitplus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en estl'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il estnaturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettrel'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.

En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du XIXe siècle. II.

Peut-on, cependant, individuellement, vivre sans art ? a.

Satisfaire les besoins vitauxBoire, manger, dormir, respirer sont nécessaires à la vie.

Beaucoup d'hommes dans le monde peuvent à peinesubvenir à ces besoins.

Il s'agit avant tout de rester en vie.

Penser à l'art semble alors indécent. b.

L'homme a d'autres aspirationsMais, même dans ces circonstances extrêmes, l'homme n'a-t-il que des aspirations biologiques, physiologiques ?L'homme ne peut pas se contenter du monde à l'état brut.

Il lui faut ajouter de la beauté, un certain ordre, et avanttout du sens.

L'homme, par l'art, s'émancipe des contingences, des contraintes.

L'art est le signe de la liberté del'homme face aux multiples servitudes (on sait que dans les camps de concentration, des hommes s'efforçaientd'écrire, de faire de la musique, et que les peuples les plus démunis font de l'art). III.

Un homme indifférent à l'art ne l'est que par manque d'éducation a.

Les fonctions de l'art• Il initie au jeu.• Il émancipe et permet le dépassement de soi.• Il reflète aussi, comme le souligne Marx, la situation socio-économique de son temps.• Il permet donc une connaissance non seulement de soi mais de la réalité. b.

La nécessité de l'éducationL'art est cet acte humain désintéressé qui exprime le monde.

L'art fixe donc ce qui fuit ou dévoile l'invisible.

Maissans doute faut-il apprendre à apprécier une oeuvre d'art.

L'art est le signe d'un homme à un autre homme.

L'art est. »

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