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L'homme peut-il être inhumain ?

Publié le 15/01/2004

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Lorsque nous traitons tel ou tel peuple de « sauvage », lorsque nous qualifions ses coutumes et ses rites d'« habitudes de sauvages », nous faisons certes comme si nous le rejetions hors de la culture, dans un « pur état de nature ». Mais, en réalité, le sauvage « pur » n'existe pas, car tout homme est toujours d'emblée inscrit dans une culture déterminée. Par ces expressions, nous voulons signifier en réalité que nous rejetons la culture de l'autre, comme si elle n'était pas digne d'être une manifestation culturelle de l'homme, et devait être abaissée au rang de grossière nature. Ainsi, c'est comme si on refusait d'admettre le fait même de la diversité culturelle, affirmant implicitement ou ouvertement que seule la culture à laquelle nous appartenons est vraie, « normale », modèle et expression de la norme, donc supérieure. Lévi-Strauss précise, à la suite de cet extrait, que le véritable «barbare» est celui qui applique à l'autre ce qualificatif, et se montre ainsi incapable d'accepter la diversité culturelle et la relativité de sa propre culture.   Ce à quoi s'oppose cet extrait: L'expression « c'est un sauvage » cache donc en réalité, selon Lévi-Strauss, une forme plus ou moins déguisée de racisme, de peur et de refus de la différence culturelle. C'est dans son texte Race et histoire que Lévi-Strauss développera ces analyses pour montrer que ce refus a habité le mouvement du colonialisme européen depuis le XVe siècle et lui a même apporté ses plus puissants alibis. C'est, en effet, en raison même de ce rejet que l'on proclamait la nécessité, par la colonisation, de « civiliser les sauvages ». C'était en réalité un prétexte, nous dit-il, pour détruire les formes de civilisation qui ne correspondaient pas aux normes et aux idéaux de celle de l'Occident. Mais le texte de Lévi-Strauss s'oppose aussi à une certaine manière de concevoir le travail de l'ethnologue,manière qui prédominait au début du siècle.

 

Le mot « humain « possède un double sens. En tant que nom, il désigne l’espèce de l’homme, la race humaine. En tant qu’adjectif, c’est une notion beaucoup plus délicate a définir, regroupant l’ensemble des valeurs, des caractéristique permettant de différencier un homme de tout autre chose.

C’est ce double sens qui permet de poser le problème. Ainsi l’homme peut il s’écarter de ces valeurs, a en devenir inhumain ? Dans un premier temps, nous verrons que l’homme naît attacher a celles ci. Puis nous verrons qu’il peut néanmoins s’en détacher. Enfin, nous verrons en quoi ce détachement est lié à l’environnement de l’individu.

 

« «personnalité», c'est-à-dire qu'il a les caractères d'une personne ainsi définie comme valeur inconditionnelle.— Explication de cette valeur absolue : l'homme est une fin en soi, non un simple moyen.— En conséquence, position de la personne par rapport aux autre êtres : la valeur de l'homme dépassant cellede tous les autres êtres, ces derniers sont des « choses », qu'il peut légitimement utiliser comme moyens auservice de ses propres fins. 3) Conséquence morale de l'homme conçu comme « personne » : sa dignité implique que chaque homme agisseen tenant compte de la valeur absolue de chaque homme.— Première application de ce devoir (le respect de soi) : nulle personne n'a le droit de s'aliéner (se vendre àune autre).— Seconde application (le respect des autres) : je dois reconnaître en chaque autre personne cette mêmevaleur absolue en m'abstenant de tout ce qui pourrait lui porter atteinte. II.

Le sentiment définit l'humanité, au-delà de la raison a.

L'homme reconnaît l'autre comme son semblable à travers le sentiment (voir le rôle de la pitié chez Rousseau). 1.

La pitiéLa réflexion sur la sociabilité de l'homme conduit Rousseau à insister sur le rôle des sentiments.

Ainsi, le sentimentnaturel de la pitié pour nos semblables (Discours sur l'origine de l'inégalité), qui nous pousse à nous identifier à celuiqui souffre, est une manière de nous unir aux autres par affection plutôt que par intérêt.

La pitié est à l'origine desvertus sociales. 2.

La sincérité du coeurLe sentiment n'est pas limité au caractère sociable de l'homme.

Il est aussi bien ce qui nous révèle notre spiritualité,la foi naturelle en une intelligence divine à laquelle invite l'ordre de l'univers, que ce qui nous permet de décider dubien ou du mal, du vrai et du faux.

Ainsi, les connaissances évidentes sont, pour Rousseau, celles auxquelles, dansla sincérité de mon coeur, je ne peux refuser mon consentement (Profession de foi du vicaire savoyard). « Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérantdans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à laconservation mutuelle de toute l'espèce.

C'est elle qui nous porte sansréflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c'est elle qui, dansl'état de nature, tient lieu de lois, de moeurs et de vertu, avec cet avantageque nul n'est tenté de désobéir à sa douce voix : c'est elle qui détourneratout sauvage robuste d'enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sasubsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver la sienneailleurs ; c'est elle qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée,Fais à autrui comme tu veux qu'on te fasse, inspire à tous les hommes cetteautre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais plus utile peut-êtreque la précédente, Fais ton bien avec le moindre mal d'autrui qu'il estpossible.

C'est en un mot dans ce sentiment naturel, plutôt que dans desarguments subtils, qu'il faut chercher la cause de la répugnance que touthomme éprouve à mal faire, même indépendamment des maximes del'éducation.

Quoiqu'il puisse appartenir à Socrate et aux esprits de sa trempe,d'acquérir de la vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain neserait plus, si sa conservation n'eût dépendu que des raisonnements de ceuxqui le composent.

» Rousseau. MODELE. Dans ce texte, Rousseau fait l'apologie de la pitié.1) La pitié est définie tout d'abord comme le sentiment naturel.2) Puis, la pitié est décrite en ses différentes fonctions.3) Rousseau indique la supériorité de la maxime qu'elle inspire.4) Il ait de cette maxime le fondement de la morale. 1) Dans la forme d'une argumentation qui s'achève (« donc ») Rousseau affirme que « la pitié est un sentimentnaturel ».

On sait que Rousseau opposera constamment ce qui est de l'ordre de la nature et ce qui est de l'ordre dela société (du social, ou du civil).Cette succession historique (supposée) a son équivalent à l'intérieur de l'homme.

Il y a en lui ce qui est de l'ordre dela nature (inné) et ce qui a sa source dans la société (l'acquis).

Rousseau estime que ce qui est de l'ordre dusentiment (la pitié) est déjà là, en l'homme, au niveau de l'homme naturel, et donc premier (et par là mêmeantérieur) à la raison qui, elle, est seconde (et par là même postérieure), de l'ordre de l'homme civilisé.Ainsi, Rousseau, au niveau de l'homme « naturel », distingue-t-il un sentiment égoïste (« l'amour de soi ») et unsentiment altruiste (« la pitié »).

Il les comprend comme antagonistes, et s'équilibrant l'un l'autre (« la pitié [...]modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même »).. »

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