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L'homme peut-il être objet de science ?

Publié le 24/03/2004

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L'homme peut-il être objet de science ? A ces difficultés liées à l'interprétation, s'en ajoutent d'autres liées à l'objet de l'interprétation. L'homme est-il objet de science ? - Y a-t-il tout d'abord une nature humaine? Toute science présuppose l'universalité de son objet. Faire une science de l'inconscient suppose que l'inconscient a des structures universelles, qu'il n'est pas différent suivant les individus, les civilisations... Il est frappant de voir comment notre époque, si sceptique sur l'idée d'une nature humaine, est si prompte à croire que le complexe d'OEDIPE est universel, qu'il s'applique aussi bien aux anciens Grecs qu'aux Européens d'aujourd'hui ! - Le problème qui se pose pour la nature humaine se repose pour l'individu. Si la liberté de l'individu implique qu'il puisse rompre avec son passé, qu'il puisse opérer des transformations sur lui-même, peut-on dégager des structures explicatives de son existence entière? Ces remarques ne rendent pas impossible la psychanalyse et les sciences humaines en général, mais en limitent d'emblée la portée. Celles-ci ne sauraient prétendre expliquer l'homme, en montrer les ressorts, car l'homme ne se laisse pas réduire à un objet de science.

Si l'homme est avant tout esprit, il s'agit non pas d'expliquer par les causes mais de comprendre des significations, comme le note DILTHEY: les faits humains expriment un univers de sens qu'il faut interpréter. Une telle approche n'est pas scientifique mais herméneutique, cad interprétative. Si l'on peut encore parler de sciences, c'est uniquement au sens où il s'agit de connaître en vérité.

Le mot "science" n'a le même sens à propos de l'homme et à propos de la nature que pour une humanité oublieuse d'elle-même, ce qu'est peut-être devenue notre humanité moderne, prisonnière d'un objectivisme dont Husserl soulignait déjà les dangers.

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