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Un homme peut-il renoncer à sa liberté ?

Publié le 26/03/2004

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Ayant librement renoncé à leur liberté naturelle, les hommes ne sont plus libres de revendiquer d'autres libertés ; mais ils ont la liberté de faire ce à quoi la loi ne s'oppose pas, ce qu'il n'est pas nécessaire d'interdire pour maintenir la paix civile.Une libre renonciation ? Pour Hobbes, l'État tient sa légitimité de ce contrat inaugural par lequel chacun renonce définitivement à une liberté naturelle ruineuse. Mais cette renonciation peut-elle être considérée comme libre ? N'est-ce pas d'abord contraint par la nécessité, la violence naturelle, qu'on renoncerait à sa liberté ? Une des assises de la pensée de Hobbes est alors la violence naturelle : ce n'est pas par hasard que Rousseau refuse cette idée. Pas d'humanité sans libertéRenoncer à sa liberté est impossible.Toujours à l'intérieur d'une problématique politique, Rousseau conteste d'abord l'idée selon laquelle les hommes auraient remis leur liberté à des souverains absolus en échange de leur sécurité.

- Un tel échange les placerait « dans une condition pire que l'anarchie de nature, puisque, devenus les sujets d'un roi absolu, ils n'[auraient] aucune sauvegarde contre les abus de pouvoir ou les folies de leur souverain « (Derathé, Rousseau et la Science politique de son temps, Vrin, 1971).- De plus, " renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa condition d'homme."

Vous vous garderez bien ici de penser que la réponse qui s'impose à la question est nécessairement « non «. Si la question se pose, c'est surtout le signe que des arguments valables nous poussent à penser que l'on peut avoir de bonnes raisons de renoncer à la liberté. L'écueil à éviter ici est donc d'escamoter la partie du plan consacrée à l'idée de ce possible renoncement, sous prétexte qu'affirmer cela serait soit ridicule, soit proprement scandaleux. Il s'agira de ne pas caricaturer la thèse selon laquelle on peut renoncer à la liberté.

  • I) On peut renoncer à sa liberté.

a) On doit renoncer à la liberté de faire n'importe quoi. b) On peut avoir peur de la liberté.

  • II) Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa dignité.

a) La liberté de l'homme est inaliénable. b) Mieux vaut se révolter que consentir à la servitude. c) renoncer à la liberté nous transforme en moutons.

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« rechute dans la guerre civile. B.

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ou libéralisme ? On peut parler ici d'absolutisme dans la mesure où, passé le premier contrat, l'État est omnipotent et dicte la loi auxindividus, devenus des sujets.

Mais l'État ne doit pas oublier son devoir et sa fin : la paix civile.

On ne saurait lui désobéir légalement mais la rébellion peut être, de fait, une sanction.

Ce n'est pas un droit derévolte, mais la possible autodestruction du corps politique, si son fondement ultime est violé.

Le souverain ne peuty être indifférent.

Bien plus, les individus peuvent à tout moment reprendre leur droit naturel.

L'État doit alors les écraser.

Mais il nedoit pas oublier que la force d'un souverain dépend aussi du bonheur des sujets, qui sont libres « dans les silencesde la loi ».

Au fond, l'État ne doit être que l'instrument de la société libre. Céder sa liberté pour assurer sa vie. Comment l'humanité ne serait-elle pas menacée jusque dans son existence par le choc violent des libertés naturelles? Hobbes imagine que la raison ou la crainte de la mort donnent aux hommes l'idée d'un état de paix.

L'idée restetoutefois sans effets tant qu'ils n'ont pas cédé volontairement la totalité de leurs droits et liberté naturels à unepuissance supérieure.

C'est ce qu'ils font finalement, par calcul.

Tel est l'État légitime, puissance sans limites,constituée par l'abandon, librement consenti, de toute la liberté naturelle de chacun à un Souverain absolu, dontl'unique devoir, mais essentiel, est de rendre impossible le chaos de l'état de nature, donc d'assurer paix civile etsécurité.

Hobbes nomme « Léviathan » cet État légitime, parce que la Bible donne le même nom à un monstre d'uneprodigieuse puissance. Hobbes: Le Léviathan, l'État est le garant de la sécurité de tous En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue,tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à unenécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de saliberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droitillimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à lamenace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une société civile, seul le pouvoirde l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, degarantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de fairerégner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empiredes passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État estune puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens."Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pourprotéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paixet la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confientleur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites àune seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule etmême personne. Des libertés sans risque. Pour jouer son rôle, le Souverain de l'État ainsi constitué (un monarque est, selon Hobbes, préférable) utilisecertains moyens.

D'abord la force, le glaive, ce qu'on appellerait aujourd'hui le monopole de la violence légitime(police, armée).

Ensuite, des lois.

Celles-ci tiennent toute leur légitimité du Souverain, lui seul est autorisé à définirle juste et l'injuste.

Ces lois ne visent que le maintien de la sécurité, ce pour quoi l'État existe.

Leur silencedétermine les libertés des citoyens : ils peuvent faire tout ce qu'elle n'interdit pas et elle n'interdit que ce quipourrait ruiner la paix.

Ayant librement renoncé à leur liberté naturelle, les hommes ne sont plus libres de revendiquerd'autres libertés ; mais ils ont la liberté de faire ce à quoi la loi ne s'oppose pas, ce qu'il n'est pas nécessaired'interdire pour maintenir la paix civile. Une libre renonciation ? Pour Hobbes, l'État tient sa légitimité de ce contrat inaugural par lequel chacun renonce définitivement à une liberténaturelle ruineuse.

Mais cette renonciation peut-elle être considérée comme libre ? N'est-ce pas d'abord contraintpar la nécessité, la violence naturelle, qu'on renoncerait à sa liberté ? Une des assises de la pensée de Hobbes estalors la violence naturelle : ce n'est pas par hasard que Rousseau refuse cette idée. Pas d'humanité sans liberté Renoncer à sa liberté est impossible. Toujours à l'intérieur d'une problématique politique, Rousseau conteste d'abord l'idée selon laquelle les hommes. »

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