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L'homme peut-il vivre tout en sachant qu'il va mourir ?

Publié le 31/01/2004

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Pour Luther, le libre arbitre n'existe pas. C'est Dieu qui détermine et crée tout par sa volonté. Son omnipotence ne laisse pas de place à la volonté humaine. Pour Calvin, seul un petit nombre d'élus ont reçu la grâce. NOTE SUR LE JANSÉNISME Le jansénisme est une forme particulièrement rigoureuse de pensée et de vie chrétienne. Il se propose de revenir à l'enseignement de Saint Augustin par réaction contre le laxisme des molinistes et des jésuites qui accordaient tant de pouvoir à la liberté de l'homme que plus rien ne restait à la puissance de Dieu.. Le jansénisme et son austérité morale constituèrent une véritable machine de guerre contre les jésuites et leur système rhétorique qui leur permettait de tout justifier y compris les actions morales les plus condamnables. La conception augustinienne de la grâce est aussi reprise par Jansénius et par les jansénistes. Dans les Provinciales, Pascal, proche des jansénistes, attaque Molina et les jésuites, en accusant leur théologie d'être trop accommodante. Accorder trop d'importance à la volonté humaine revient à nier la toute-puissance de Dieu.

« La conception augustinienne de la grâce est aussi reprise par Jansénius et par les jansénistes.

Dans les Provinciales,Pascal, proche des jansénistes, attaque Molina et les jésuites, en accusant leur théologie d'être tropaccommodante.

Accorder trop d'importance à la volonté humaine revient à nier la toute-puissance de Dieu.

S'il suffitde quelques oeuvres pour assurer leur salut, les hommes n'ont plus besoin de craindre Dieu. Il ne faut rien espérer ici-basIl est parfaitement vain de croire que les oeuvres humaines, qu'elles soient oeuvres de piété, de charité, puissentpermettre d'obtenir le salut.

La foi en Dieu est bien le contraire du péché, elle délivre bien l'homme de l'angoissed'obtenir le pardon par les actions qu'il pense être bonnes, mais elle ne le garantit absolument pas d'être sauvé. il existe une double prédestinationSelon Calvin, qui s'inspire de saint Augustin, Dieu, avant notre naissance et de toute éternité, sait qui il a décidé desauver et qui ne le sera pas (double détermination).

Aussi, même si notre foi est grande, même si l'on a renoncé àagir de telle sorte que l'on puisse espérer le salut, l'on reste dans l'incertitude.

Cette incertitude fait que l'homme nepeut pas croire en un bonheur possible ici-bas. [II.

Un sens sans vie posthume] - Si l'on ne tient pas compte d'une éventuelle immortalité de l'âme, la mort ne signifie pas pour autant la privation detoute orientation pour l'existence, ni la disparition de toute signification.- Dans l'Antiquité, le matérialisme absolu des épicuriens ne supprime pas le sens de l'existence : celle-ci demeure aucontraire orientée par ce qu'indique la nature (le plaisir, l'ataraxie).- Le matérialisme moderne (Marx par exemple) ne nie pas davantage la possibilité du sens de l'existence.

Il ledéplace plutôt de l'individuel au collectif : c'est en participant à l'histoire (au déploiement de la liberté qui doit s'yaccomplir) que l'existence trouve sa signification et sa portée.- Lorsque l'existence est conçue immédiatement comme dénuée de sens.

ou absurde (dans l'existentialismesartrien), ce n'est pas à cause de la mort, c'est parce qu'elle apparaît, dans l'absolu, comme sans justification. [III.

La mort fonde le sens] - Quel « sens » peut avoir une existence sans (conscience de) la mort ? Dans l'animalité, la vie, entièrementdéterminée (par les instincts et le milieu), ne produit aucune signification.- Par hypothèse, une existence humaine privée de fin demeurerait sans projet (celui-ci implique la temporalité) :n'entreprenant rien, elle ne pourrait manifester ni intention ni signification ; elle serait condamnée au sur-place, àl'absence d'histoire.- C'est donc la mort et sa conscience comme fin de la temporalité individuelle qui fondent pour l'homme la nécessitéd'entreprendre, de travailler, de transformer son milieu.- Or c'est par ces pratiques et qualités que l'homme confirme sa séparation du milieu naturel (cf.

Hegel) et, donc,qu'il existe authentiquement.

La conscience de la mort fournit ainsi le cadre à l'intérieur duquel l'action humaine sedéploie (à l'échelle de l'histoire aussi bien que d'une vie) pour donner à l'homme une définition de l'existence - pourlui permettre de faire surgir du sens. Prenons l'exemple d'un roman policier.

Les épisodes s'enchaînent ménageant un suspens de plus en plus intense,ouvrant des fausses pistes, laissant planer le soupçon sur tel personnage puis sur tel autre, et ce jusqu'au dernierchapitre où tout enfin s'éclaire.

En lisant les dernières pages, nous comprenons enfin le sens d'une attitudeéquivoque de celui qui s'est révélé être le coupable ; des détails auxquels nous n'avions prêté qu'une attentiondistraite s'éclairent brusquement et prennent tout leur relief.

Bref la fin donne son sens à tout le livre.

N'est-ce pasde la même manière que la mort donne sa signification à notre vie ? Examinons l'hypothèse. 1 / L'analogie du roman policier est éclairante sur un point essentiel : la mort est révélatrice.

Reprenons l'exemple denotre soldat aspirant à l'héroïsme et imaginons que au moment de monter à l'assaut, la panique le paralyse et qu'aulieu de mourir en héros il soit fauché par une balle perdue, alors qu'il était sur le point de s'enfuir.

De proche enproche, cette mort reflue sur ce que furent les moindres événements de sa vie tout entière.

Elle projette sur elleune lumière définitive.

Les proclamations d'héroïsme deviennent des fanfaronnades, les médailles militaires desbreloques ; l'uniforme, l'allure martiale rétrospectivement font sourire.

Bref, ce qui aurait pu être une tragédie semue, à la lumière de la mort « ratée », en une farce ou une comédie. 2 / Comme dans un roman, c'est donc la fin qui éclaire les épisodes de la vie.

Mais en quel sens la mort est-elle unefin ? Même si on laisse de côté la question de savoir s'il y a une vie après la mort (la question est sans réponse),reste l'ambiguïté fondamentale attachée à la notion de fin.Il y a la fin qui parachève, qui conclut et qui donne leur signification, leur orientation et leur raison d'être aux étapesqui la précèdent, les rassemblant en une totalité animée vers une seule et même direction.

Même si, au détour duchemin, un virage a pu faire perdre de vue la direction empruntée, celle-ci se révèle rétrospectivement une fois quenous sommes parvenus à bon port.

Et puis il y a la fin qui interrompt, qui casse un processus en cours.

La route demontagne que j'ai empruntée pour me rendre au village voisin peut être brusquement bloquée par une avalanche.

Mapromenade est finie non parce qu'elle est parvenue à son terme naturel, mais parce qu'un accident l'interrompt.

Etce que j'avais projeté comme une promenade de santé peut brusquement virer au cauchemar.. »

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