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L'Humanisme (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 14/11/2018

Extrait du document

humanisme

LES GRANDES DATES DU XVe ET DU XVIe SIÈCLE

1453 Chute de Constantinople. Érudits, savants et nobles reviennent en Europe.

 

1456 Gutenberg imprime la Vulgate (Bible commune traduite en latin).

 

1492 Christophe Colomb découvre l'Amérique. Érasme est ordonné prêtre.

 

1494-1498 Savonarole dirige la Réforme morale de Florence. Il propose de déposer Alexandre Borgia. Il est brûlé après l’abandon de ses partisans.

 

1500 Première édition des Adages d'Érasme

 

1503 Le Manuel du soldat chrétien (Érasme)

 

est imprimé à Anvers.

 

1509 Éloge de la folie (Érasme).

 

1513 Histoire de Richard III, de Thomas More, premier ouvrage historique en langue anglaise.

 

1516 Utopia de Thomas More. Première édition du Novum Testamentum et Institution du prince chrétien

 

par Érasme.

 

1517 Affichage des Quatre-vingt-quinze thèses de Luther contre les indulgences.

 

1517 Le Prince de Machiavel.

 

1530 The King's great matter : Henri VIII d'Angleterre divorce de Catherine d'Aragon malgré l'opposition de Rome.

 

1532 Pantagruel roi des Dipsodes de Rabelais.

 

1535 Exécution de sir Thomas More et

 

de John Fisher.

 

1536 Mort d'Érasme. Première parution de l'institution chrétienne de Jean Calvin.

 

1540 Mort de Guillaume Budé.

 

1546 L'imprimeur lyonnais Étienne Dolet est

 

condamné à mort et exécuté pour hérésie.

1549 Défense et illustration de la langue française de Joachim Du Bellay.

 

1550-1560 Les cours de grec de Dorat forment toute une génération d'écrivains français dont Ronsard, Baff et Du Bellay. Création de la Pléiade.

 

1553 Mort de François Rabelais.

 

1571 Montaigne se retire pour écrire ses Essais.

 

1572 Massacre de la Saint-Barthélemy

 

L'optimisme humaniste français a vécu.

 

1580 Parution des Essais de Montaigne

 

(livres I et II).

 

1592 Mort de Michel de Montaigne.

 

Le pape Clément VII réaffirme l'autorité du texte de la Vulgate.

1595 Édition complète des Essais à titre posthume.

 

1598 Fin des guerres de religion. Édit de Nantes. 1613 Traduction anglaise des Essais de Montaigne. 1618-1648 Guerre de Trente Ans.

UN MOUVEMENT DE PENSEE

Le terme Humanisme désigne un mouvement de pensée fondamental aux xve et xvie siècles, et les convictions philosophiques et religieuses qui l'animent. Humanus, en latin signifie « humain, qui concerne l'homme » : le monde savant de cette époque manipule cette langue morte avec une dextérité dont nous n'avons plus idée; humanior, adjectif comparatif (« plus humain ou qui rend plus humain ») qualifie l'étude de la littérature gréco-latine, les Humaniores Litterae. Les humanistes entretiennent avec les textes anciens un rapport plus direct, plus critique mais plus confiant. Les schémas de pensée médiévaux sont à bout de souffle : la scolastique, grand effort médiéval théorique de compréhension du monde, a recours à des exercices intellectuels inadaptés et se fonde sur un corpus de textes désuet (ainsi sa compilation des problèmes théologiques date du xiie siècle). L'approfondissement du patrimoine antique, déterminant pour les savants de cette époque, en est entravé. La philologie des humanistes met à mal le principe d'autorité, si fort au Moyen Âge : les textes profanes ou sacrés sont discutés hors du cadre conventionnel et soumis à d'autres questionnements. La tradition vivante de l’analyse doit prévaloir désormais contre les approximations scolastiques. Les effets de cette révolution sont considérables : la science y trouve des modes de pensée nouveaux, les littératures en langue nationale un enrichissement et une légitimité, la philosophie et l'art de nouvelles représentations.

LA PLÉIADE

 

« Il me souvient d'avoir autre-fois accomparé sept poètes de mon temps à la splendeur de sept estoilles de la Pleiade. » Ronsard, Epistre au lecteur (1564). Initialement nommée la Brigade, en hommage aux sept poètes d'Alexandrie (ni' siècle av. J.-C.), la Pléiade a vu le jour en 1533 et se compose de sept grands noms de la poésie française : Ronsard, Joachim Du Bellay, Jean Antoine de Baif, Étienne Jodelle, Rémi Belleau, Pontus de Tyard et Jean Dorai S'inspirant et « se nourrissant » des œuvres de grands auteurs antiques comme Pindare, Homère ou Virgile, ils renouvellent le registre poétique et écrivent en langue française.

 

La défense de la langue française

 

Joachim Du Bellay rédige le manifeste de la Pléiade : Défense et illustration de la langue française. Cet ouvrage revendique le fait que le français au même titre que le latin ou le grec peut être dédié aux arts et aux sciences. Plus pauvre que les deux langues antiques, il convient de lui apporter un souffle nouveau tant au niveau du vocabulaire que de la syntaxe. Les sept membres du groupe se donnent alors le nom de la constellation de la Pléiade (le nom de Pléiade fait référence aux sept filles d'Atlas, ce géant grec révolté contre les dieux et condamné par Zeus à soutenir sur ses épaules la voûte céleste).

Ronsard et Du Bellay Ronsard (1524-1585) est le chef de file de ce mouvement.

 

Prince des poètes, Ronsard a pratiqué toutes les formes de poésie. C'est aujourd'hui le poète

le plus connu de la Renaissance. En 1550, il publie les quatre premiers livres d'Odes.

 

C'est une poésie inspirée de Pindare et des grands auteurs antiques qui fait de lui une figure incontournable des auteurs de sa génération. La carrière de Du Bellay (1522-1560) est plus courte. Son œuvre est marquée par un séjour de cinq ans à Rome, que le poète considère comme un arrachement à sa terre natale.

Ce séjour lui inspire ses deux principaux recueils de poèmes : les Antiquités de Rome et les Regrets.

La forme littéraire

 

La Pléiade rejette les formes médiévales de la poétique (rondeau, ballade), lui préférant des modèles antiques comme l'ode, l'épopée, l'élégie ou l'hymne.

 

Elle se base sur les mètres, les strophes et les rimes.

humanisme

« théologien optimiste inspiré par Pic de La Mirandole et un homme de foi se réclamant de saint Augustin.

Son œuvre est imposante.

Il initie le courant de pensée évangéliste: son Manuel du soldat chrétien {1503) prône une charité sans ambages à l'imitation du Christ et défend la primauté de la religion intérieure sur le cérémonial.

Il consacre une partie de sa vie à l'édition des pères de l'Église, une autre à la traduction et à l'écriture: dès les premières années, Euripide, les dialogues satiriques de Lucien de Samosate (avec More), ouvrage le plus singulier reste Éloge de la Folie, un divertissement d'écrivain qui résume la profondeur de sa pensée: étonner, surprendre pour instruire; faire à la fois la critique et l'éloge de son sujet et révéler au lecteur la duplicité des apparences.

hautes fonctions, T11om11s More fait ses humanités au Canterbury College d'Oxford, puis des études de droit, devient avocat, juge, maitre des requêtes et chancelier du roi en 1529.

Grand érudit fin analyste historique, il soutient le retour à la littéralité et au sens historique des textes.

Il subit en cela l'influence de l'humaniste John Colet (1466-1519), doyen de Saint-Paul.

Sa rencontre avec Érasme en 1499 marque le début d'une fructueuse collaboration: tous deux sont partisans d'une piété positive (la devotio maderna) qui concilie la vie contemplative, l'action et l'esprit critique.

En 1516, il fait parvenir à son ami hollandais une parabole sur la condition humaine, Utopia (néologisme grec signifiant « pays de nulle part>> ) qui fait le tour de l'Europe.

A la parution des premiers pamphlets luthériens, More attaque la nouvelle théologie protestante.

Mais sa rupture publique avec Henri VIII lui est fatale: il refuse de reconnaître l'autorité de ce dernier sur la future Église anglicane, signant ainsi son arrêt de mort.

Il est emprisonné à la Tour de Londres comme son ami John Fischer, et exécuté en juillet 1535.

Galien et d'Hippocrate, très inspiré de la philosophie d'Érasme, Rabelais s'inscrit pleinement dans son époque.

Chaud partisan de l'évangélisme, il a la sympathie de François 1" et Marguerite de Navarre.

Les histoires horrifiques de Pantagruel, Gargantua et Panurge prônent un rapport confiant entre Dieu et sa créature, entre l'Homme et le monde.

Leur thérapie par le rire est un emprunt au Corpus médical d'Hippocrate.

Rabelais, grâce à ses paraboles drolatiques, instruit le procès de l'esprit de sérieux et du dogmatisme sous toutes ses formes.

Son humanisme est forgé au coin de la Chrétienté et de l'Antiquité: sa pédagogie vient d'Érasme et de Cicéron, sa philosophie du corps est empruntée à Aristote et aux fêtes de Carnaval, ses conceptions de la sagesse et du dialogue sont platoniciennes, jusqu'à ses analyses juridiques extraites de Guillaume Budé.

Ses charges contre l'enseignement médiéval, les ratiocinations scolastiques, les excès des ordres monastiques lui attireront des inimitiés.

Chacune de ses parutions sera interdite par la Sorbonne et ne pourra se poursuivre qu'avec l'appui de puissantes amitiés.

Le bord protestant n'aura guère plus d'indulgence: C111vin une œuvre '• � prodigieuse, sorte de « décoction >> verbale unique qui mêle le grec, le latin, le français châtié ou vulgaire.

GUILLAUME 8UDt, L'ÉRASME FRANÇAIS (1468-1540) Né à Paris, spécialiste éminent de grec ancien (les Commentarii linguil! graecil! de 1529 sont une référence pour le XVI' et le XVII' siècle), Guillaume Budé laisse une œuvre difficile d'accès.

bifurque vers la philologie et le commentaire du droit romain.

Il élabore une approche exigeante des textes anciens pour en dégager le contexte et le caractère concret (d.

le traité De asse consacré au déchiffrage des mesures dans l'Histoire naturelle de Pline).

Sa méthodologie jette les bases de l'histoire et de l'encyclopédie.

Méfiant envers Louis Xli, il est séduit par la culture de François 1".

Il est élu en 1522 prévôt des marchands de Paris et crée le futur Collège de France grâce à l'appui du roi.

Il défendra sans discontinuer ses collègues savants contre l'amalgame périlleux entre exégèse des textes bibliques et protestantisme.

En 1532, son Études des Lettres sépare prudemment le don de Dieu Oa religion) du don des hommes (les cultures grecque et latine) mais invoque une forme de mysticisme humaniste.

l'humanisme qui avait vocation à réformer le monde politique et religieux.

Avec ses Essais apparaît un discours intime que ses prédécesseurs humanistes avaient peu pratiqué.

Les rapport avec le nombre et l'audace de leurs imprimeurs.

Ceux-ci se constituent des dynasties (les Manuce à Venise, les Estienne à Paris, les Elzévir à Leyde, les Froben à Bâle).

Depuis les incunables (premiers livres imprimés d'avant 1500), ils créent la nouveauté pratique et intellectuelle: Alde Manuce (1449-1515), précepteur de Pic de La Mirandole, réédite Platon et Aristote.

Il met à la disposition des lecteurs les versions originales dans un format portatif in-odavo: la pratique médiévale est bouleversée, car on ne lisait pas jusque-là le texte grec directement, encore moins dans un format de cette taille.

Son fils Paul Manuce (1512-1574) assurera la publication de 600 ouvrages et dirige l'imprimerie papale en 1561.

L'imprimeur est aussi un éditeur.

A Bâle, Johan Froben (1460-1527) publie de En quête de manuscrits de toutes sortes, Henri Estienne (1528-1598), parcourt l'Europe.

Les bibliothèques personnelles sont une manière de fuir la censure pratiquée dans les ordres monastiques et ne cessent de se développer.

La commercialisation des livres atteint :d e 1517 reproduits environ un million de fois.

Tout cela fait dire à Rabelais que la« commodité d'études>> n'a jamais connu une telle prospérité que de son temps.

En 1540, la France se targue de compter les meilleurs relieurs d'Europe.

La ville de Lyon est au carrefour des influences nouvelles: elle diffuse les idées philosophiques et religieuses de Ficin, les traductions inédites de poètes latins, celles des psaumes et le pétrarquisme italien.

L'affaire des Placards en 1534 (placards protestants apposés dans Paris et certaines villes de province condamnant la conduite de l'Église catholique) et le massacre des Vaudois par les soldats catholiques en 1544 (communauté protestante du Luberon fondée par Pierre Valdo), annoncèrent le début des guerres de religion et sonnèrent le glas du mouvement humaniste en France.

auteurs anciens restent pour cet immense f--------------....1..-------------­ lecteur une source d'inspiration intarissable mais ses inquiétudes l'éloignent de l'humanisme radieux.

Son style lui-même est précurseur du baroque.

Les E S $'}\ 1 S Essais sont u'�.�! �� �� ..

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' répartis sur trois :..:z;.;.�.,,__ livres qui totalisent 110 chapitres de taille variable, dont la seule unité est la parole de l'auteur '------..l (on distingue trois éditions correspondant aux retouches successives).

Sa réflexion ne s'arrête jamais: toujours prêt à se contredire lui-même, Montaigne engage le lecteur à « essayer » la souplesse de ses opinions comme ille fait lui-même.

La question n'est plus de chercher l'harmonie entre Dieu et sa créature, mais célie de l'Homme avec lui-même.

Conciliateur actif pendant les guerres de religion, Montaigne constate l'échec de l'idéalisme humaniste en politique (Érasme, Thomas More): il distingue nettement le citoyen et l'individu.

Sa liberté de réflexion sur des sujets comme la torture, la pauvreté, les peuples colonisés d'Amérique est remarquable.

Très inspiré d'Érasme, ille rejoint sur le terrain pédagogique et prône lui aussi l'abandon des méthodes brutales et l'apparition d'un nouveau type de maitre.

i!U!.I!Ji!!.I!Jiiàj Les imprimeurs du "fit au xvr siècle sont éditeurs, correcteurs, parfois grammairiens, lexicographes ou écrivains.

Ce sont d'authentiques humanistes.

Les foyers culturels européens (Venise, Lyon, Bâle, Paris, Bruxelles, Londres, etc.) prospèrent en LA PLÉIADE «JI me souvient d'avoir autre-fois accomparé sept poëles de mon temps à la splendeur de sept estai/les de la Pleiade.

» Ronsard, Epistre au ledeur (1564).

Initialement nommée la Brigade, en hommage aux sept poètes d'Alexandrie (ur siècle av.

J.-C.), la Pléiade a vu le jour en 1533 et se compose de sept grands noms de la poésie française : Ronsard, Joachim Du Bell a y , Jean Antoine de Ba"1l, Étienne Jodelle, Rémi Belleau, Pontus de Tyard et Jean Dorat S'inspirant et« se nourrissant >> des œuvres de grands auteurs antiques comme Pindare, Homère ou Virgile, ils renouvellent le registre poétique et écrivent en langue française.

La défense de la langue française Joachim Du Bellay rédige le manifeste de la Pléiade : Défense et illustration de la langue française.

Cet ouvrage revendique le fait que le français au même titre que le latin ou le grec peut être dédié aux arts et aux sciences.

Plus pauvre que les deux langues antiques, il convient de lui apporter un souffle nouveau tant au niveau du vocabulaire que de la syntaxe.

Les sept membres du groupe se donnent alors le nom de la constellation de la Pléiade (le nom de Pléiade fait référence aux sept filles d'Atlas, ce géant grec révolté contre les dieux et condamné par Zeus à soutenir sur ses épaules la voûte céleste).

Ronsard et Du Bellay Ronsard (1524-1585) est le chef de file de ce mouvement.

Prince des poètes, R-..d a pratiqué toutes les formes de poésie.

C'est aujourd'hui ••îiiloliiioliiîiiiiiiil• le poète le plus connu de la Renaissance.

En 1550, il publie les quatre premiers livres d'Odes.

C'est une poésie inspirée de Pindare et des grands auteurs antiques qui fait de lui une figure incontournable des auteurs de sa génération.

La carrière de Du Bellay (1522-1560) est plus courte.

Son œuvre est marquée par un séjour de cinq ans à Rome, que le poète considère comme un arrachement à sa terre natale.

Ce séjour lui inspire ses deux principaux recueils de poèmes : les Antiquités de Rome et les Regrets.

La forme littéraire La Pléiade rejette les formes médiévales de la poétique (rondeau, ballade), lui préférant des modèles antiques comme l'ode, l'épopée, l'élégie ou l'hymne.

Elle se base sur les mètres, les strophes et les rimes.. »

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