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Hume et la connaissance

Publié le 11/01/2004

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hume
Tout ce qui est peut ne pas être. Il n'y a pas de fait dont la négation implique contradiction. L'inexistence d'un être, sans exception, est une idée aussi claire et aussi distincte que son existence. La proposition, qui affirme qu'il n'existe pas, même si elle est fausse, ne se conçoit et ne s'entend pas moins que celle qui affirme qu'il existe. Le cas est différent pour les sciences proprement dites. Toute proposition qui n'est pas vraie y est confuse et inintelligible. La racine cubique de 64 est égale à la moitié de 10, c'est une proposition fausse et l'on ne peut jamais la concevoir distinctement. Mais César n'a jamais existé, ou l'ange Gabriel, ou un être quelconque n'ont jamais existé, ce sont peut-être des propositions fausses, mais on peut pourtant les concevoir parfaitement et elles n'impliquent aucune contradiction. On peut donc seulement prouver l'existence d'un être par des arguments tirés de sa cause ou de son effet ; et ces arguments se fondent entièrement sur l ‘expérience. Si nous raisonnons a priori, n'importe quoi peut paraître capable de produire n'importe quoi. La chute d'un galet peut, pour autant que nous le sachions, éteindre le soleil ; ou le désir d'un homme gouverner les planètes dans leurs orbites. C'est seulement l'expérience qui nous apprend la nature et les limites de la cause et de l'effet et nous rend capables d'inférer l'existence d'un objet de celle d'un autre.

Hume construit ici une problématique autour de la croyance en l'existence d'un être, en montrant que l'ordre des faits est irréductible à celui des idées.  Il veut ainsi dénoncer une illusion. Nous croyons pouvoir passer d'une idée non contradictoire à l'affirmation de l'existence de son objet.  La vérité est que seule l'expérience, c'est à dire un autre fait, peut prouver l'existence.  Que penser de cette limitation de l'ordre des idées ? L'expérience est-elle le seul fondement en matière de connaissance de l'existence ?  

hume

« Ceci a des conséquences sur l'ordre des idées.

Car celui-ci se fonde sur la non contradiction.

Or Hume affirme queles propositions concernant l'existence ne peuvent pas prouver cette dernière.

Une proposition doit être cohérente.Elle sera dans ce cas " claire et distincte " mais la clarté et la distinction restent des critères FORMELS. Ils déterminent la VÉRITÉ OU LA FAUSSETÉ THÉORIQUE mais laissent en suspens la réalité ou l'irréalité de ce qu'ilsqualifient.

Une vérité de raison n'est donc pas forcément une vérité de fait. 2) De " la cas est différent " à " contradiction " Hume tempère son raisonnement par l'examen des sciences mathématiques.

Dans ce domaine, les idées sontdéterminantes car on peut prouver théoriquement que le résultat d'un calcul est faux, c'est-à-direNECESSAIREMENT IMPOSSIBLE.

Mais cette réserve ne sert qu'à mieux montrer la particularité des questionsd'existence.

Les objets mathématiques sont des réalités intelligibles.

Ils n'existent pas hors de l'esprit.

Ce ne sontpas des faits à la différence de l'existence de César. Or une proposition peut affirmer clairement et distinctement que César a existé ou qu'il n'a jamais vécu.

La décisionest impossible à prendre au niveau de la proposition elle-même. Il faut donc un autre critère : Ce n'est peut être que l'expérience. 3) De " on peut donc " à " d'un autre " Hume établit la suprématie totale de l'expérience sur les questions de fait.

Il dévalorise fortement le " raisonnementa priori " en donnant des exemples de propositions extravagantes mais logiquement irréfutables.

On en déduit queseul le contrôle de l'expérience nous empêche de former des propositions correctes grammaticalement mais quiusent arbitrairement de la relation de la cause à l'effet. L'expérience gouverne car elle seule donne un fondement VÉRIFIABLE à la relation de causalité.

Or cette relationcommande les questions d'existence car je dis qu'un phénomène existe ou non à cause d'un autre.

C'est donc bienpar l'expérience que les questions d'existence peuvent être tranchées. B - POINT DE VUE CRITIQUE Hume limite la vérité théorique à la cohérence formelle des propositions.

Mais est-il vrai de dire que l'affirmationselon laquelle la chute d'un galet peut éteindre le soleil soit une idée claire et distincte ? De plus, la physique en construisant ses objets montre que la raison n'est pas une simple constatation.

L'existencede l'objet est produite. On peut donc se demander si la thèse selon laquelle l'expérience est le seul fondement de connaissance est bienjustifiée.

C'est la question que reprendra Kant dans La critique de raison pure et qui appelle un dépassement de laposition strictement empiriste de Hume. IV - DES REFERENCES UTILES Kant, Critique de la raison purePréface de la deuxième édition V - LES FAUSSES PISTES Ne pas saisir la nature et la portée de la séparation de l'idée et du fait, croire par exemple que les idées sontinutiles. VI - LE POINT DE VUE DU CORRECTEUR Texte très classique, ce qui ne signifie pas qu'il soit facile. HUME (David). Né et mort à Edimbourg (1711-1776).. »

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