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Husserl: La perception de cette table.

Publié le 28/03/2005

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husserl
La perception de cette table est, avant comme après, perception de cette table. Ainsi, tout état de conscience en général est, en lui-même, conscience de quelque chose, quoi qu'il en soit de l'existence réelle de cet objet et quelque abstention que je fasse, dans l'attitude transcendantale qui est la mienne, de la position de cette existence [...] Le mot intentionnalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'a la conscience d'être conscience de quelque chose. Husserl

On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes « (1929). Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l’on nomme l’existentialisme.

Le mot d’ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes. Il s’agit de se battre contre une conception positiviste de la science et contre les faux savoirs, pour s’interroger à nouveaux frais sur la façon dot les choses nous apparaissent.

Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques «. Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences. Mais il tente aussi, dans ce qu’il nomme « les temps de détresse «, de fonder une véritable science de l’esprit, en se battant à la fois contre le « psychologisme « et contre le modèle des sciences objectives de la nature.

 

husserl

« Le but et l'ambition de la phénoménologie sont le retour aux choses mêmes.

Parlant de la révolution d' Einstein , Husserl déclare : « Ainsi Einstein ne réforme pas l'espace et le temps où se déroule notre vie d'être vivant ». Loin de comprendre ceci comme une attaque contre les sciences (auxquelles fut formé Husserl ), il faut le comprendre et comme une attaque contre le scientisme, et comme la nécessité d'un retour aux questions centralesdu sens : « De simples sciences de faits forment une simple humanité de faits.

Dans la détresse de notre vie cette science n'a rien à nous dire.

Les questions qu'elles excluent par principe sont précisément les questions qui sont lesplus brûlantes à notre époque malheureuse ce sont des questions qui portent sur le sens ou l'absence de sens detoute existence humaine. » L'ambition de la phénoménologie est donc de questionner le sens, de retrouver le sol où se déroule notre vie d'êtrevivant, de fonder une science de l'esprit en tant qu'esprit.

Celle-ci commence par la découverte de cette propriétéparticulière de la conscience d'être toujours présence et rapport au monde, et non intimité fermée sur elle-même.

Ence ses, la pensée existentialiste en est l'héritière, et la leçon de Husserl vaut toujours. HUSSERL (Edmond).

Né à Prossnitz (Moravie) en 1859, mort à Fribourg-en-Brisgau en 1938. Il fit des études de mathématiques, fut le disciple de Franz Brentano et fut professeur à Halle en 1887, à G6ttingen,de 1906 à 1916, et à Fribourg-en-Brisgau de 1916 à 1933, date à laquelle il fut chassé de l'Université, en tantqu'israélite.

Il fit, en 1929, une série de conférences à la Sorbonne.

— Husserl combattit le psychologisme.

Leproblème de la connaissance n'est plus primordial ; dans l'ordre cognitif, c'est la perception qui domine, de mêmeque, dans l'ordre objectif, c'est le perçu.

Pour Husserl, « la philosophie est une science » ; elle doit être descriptive.Son but est une description exhaustive de l'existence.

— Le critère décisif de l'existence, c'est la présence d'unesignification à la conscience qui la vise.

La conscience est contemplation, intentionnalité et ouverture.

Elle existe«selon un mode d'être qui l'épuise dans la visée de l'autre qu'elle- même».

— La phénoménologie est une méthode :«Elle est un effort pour appréhender, à travers des événements et des s empiriques, des « essences », c'est-à-diredes significations idéales.

Celles-ci sont saisies directement par intuition à l'occasion d'exemples singuliers, étudiésen détail et d'une manière très concrète.

» (Lalande.) Cette méthode comporte deux caractéristiques : l'époché,c'est-à-dire la suspension du jugement, la mise entre parenthèses du problème de l'existence ou de l'inexistence deschoses, de l'existence substantielle du monde extérieur.

« Quand il neutralise le monde, le phénoménologues'aperçoit qu'il n'est pas placé « devant un pur néant ».

Son opération dégage une sphère nouvelle d'existence quepeut atteindre une expérience nouvelle, l'expérience transcendantale.

» (Husserl.) L'autre caractéristique est laréduction éïdétique, c'est-à-dire l'élimination des éléments empiriques du donné pour ramener à leurs pures essencesobjectives les phénomènes donnés à la conscience.

La réduction éïdétique est la substitution de la considérationdes essences à celle de l'expérience au sens usuel.

— La phénoménologie est aussi un système, et on la désigne dunom de phénoménologie transcendantale.« Elle cherche alors à mettre en lumière le principe ultime de toute réalité.Comme elle se place au point de vue de la signification, ce principe sera celui par lequel tout prend un sens, l'« egotranscendantal», extérieur au monde, mais tourné vers lui.

Ce sujet pur n'est d'ailleurs pas unique, car il appartient àla signification du monde de s'offrir à une pluralité de sujets.

L'objectivité du monde apparaît ainsi comme une «intersubjectivité transcendantale ».

La reconnaissance du domaine transcendantal et sa description demandentqu'onadopte une attitude difficile à prendre et très différente de l'attitude naturelle : le moment essentiel en est ce queHusserl désigne du nom de « réduction phénoménologique transcendantale ».

(G.

Berger.) — Dans la terminologiehusserlienne, le noème est l'objet visé par l'intention connaissante ; c'est le sens qui habite la réalité psychique ; lanoèse est l'acte de la conscience tourné vers l'objet ; c'est la réalité psychique concrète.

— Husserl, qui n'eutguère le temps d'achever l'élaboration complète de son système philosophique a eu une influence considérable surtoute la philosophie moderne.. »

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