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Qu'est-ce que l'idéalisme ?

Publié le 13/04/2004

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- ARGUMENTS. 1° Le premier de ces arguments, bien qu'il ne conclue pas directement à l'idéalisme, est celui du cogito : la seule réalité que nous saisissions de façon immédiate et certaine est celle de la pensée. L'affirmation de toute autre réalité, quelle qu'elle puisse être, est suspendue à celle-là. - 2° Aussi bien l'analyse psychologique de la perception sensible que l'analyse épistémologique de la connaissance expérimentale nous montrent que toute notre représentation du monde extérieur est, dans une très large mesure, construite par l'esprit : les objets perçus sont construits en fonction de l'expérience acquise; le fait scientifique lui-même est pour une si large part construit qu'un savant a pu écrire : « Les faits sont des idées «. - 3° La théorie de la connaissance a été amenée à éliminer de plus en plus la notion de chose en soi ou d'objet pur et à faire une place de plus en plus large au sujet connaissant.B. - SIGNIFICATION. Nous touchons ici au point essentiel. La véritable signification de l'idéalisme, c'est d'exprimer l'exigence d'intelligibilité qui est à la base de toute connaissance valable. Il y a de l'intelligible; le monde extérieur se laisse pénétrer par la pensée et la connaissance n'est possible qu'à cette condition : voilà le fait auquel correspond l'idéalisme, et c'est pourquoi il est devenu surtout depuis Kant une théorie, non plus seulement de la pensée, mais de la pensée claire, de l'idée.

 

  • Idéalisme:

 

   Doctrine qui accorde un rôle prééminent aux idées : on peut ainsi parler de l'idéalisme de Platon, qui accorde plus de réalité et de dignité aux idées qu'aux réalités sensibles.

   L'idéalisme allemand désigne les philosophies de Kant, Hegel, Fichte et Schelling. Il s'oppose au matérialisme.

 

Nos pensées et nos perceptions n’existent pas en dehors de l’esprit. La sensation ne prouve pas l’existence d’une extériorité, car elle n’a lieu qu’en moi. La réalité est une somme de représentations mentales.

« instant l'incommunicabilité des idées visuelles et des idées tactiles.

L'illusion selon laquelle il y aurait une idéecommune à la vue et au toucher, une idée abstraite d'étendue vient de l'emploi de mots.

Le langage nous fait croire,à tort, à l'existence d'entités abstraites, mais il n'y a pas de réalité en dehors de la perception.

Mais alors, si lamatière comme substrat, comme réalité indépendante, est une pure illusion, qu'est-ce qui fait que les objets quitombent sous nos sens demeurent là, même quand nous fermons les yeux, même quand nous ne sommes plus là ?Berkeley va alors faire appel à l'existence de Dieu, c'est-à-dire un esprit qui soutient le tout, et qui permet depenser l'unité du monde. D.

— Avec KANT, l'idéalisme prendra une nouvelle orientation.

Le problème central est, pour lui, le problème de laconnaissance.

Les seules réalités connaissables sont les « phénomènes », et ceux-ci sont « de simplesreprésentations, et non des choses en soi ».

Mais ces représentations ne sont nullement subjectives : elles ontvaleur d'objectivité et sont liées entre elles par des lois qui résultent de l'application au donné des formesuniverselles et a priori de la pensée. Désormais l'idéalisme sera la doctrine qui ramène l'être, non plus seulement à la pensée, au sens le plus général duterme, mais à l'idée.

Idée qui devient chez HEGEL l'être en soi, « unité de l'existence et du concept », et dont ledéveloppement « dialectique » engendre tout ce qui est ou sera.

HAMELIN définira l'idéalisme comme la doctrinepour laquelle « l'objet de la pensée consiste en idées », ces idées n'existant pas, d'ailleurs, en elles-mêmes, maiscomme notions de rapports, et l'on peut dire que l'objet de la dialectique idéaliste est de « constituer les chosesavec des rapports ».

En un sens un peu différent, mais convergent, pour L.

BRUNSCHVICG, « l'univers de l'idéalisme,ce n'est pas celui qui se dissout dans la subjectivité de la conscience individuelle; c'est celui dont la réalité s'imposeà la conscience intellectuelle ». II.

Les arguments et la portée de l'idéalisme. Ces thèses peuvent paraître, à première vue, paradoxales.

Mais l'idéalisme repose sur un certain nombred'arguments qui ne sont pas sans solidité, et surtout il faut bien comprendre quelle est la portée ou la significationde la doctrine. A.

— ARGUMENTS.

1° Le premier de ces arguments, bien qu'il ne conclue pas directement à l'idéalisme, est celui ducogito : la seule réalité que nous saisissions de façon immédiate et certaine est celle de la pensée.

L'affirmation detoute autre réalité, quelle qu'elle puisse être, est suspendue à celle-là.

— 2° Aussi bien l'analyse psychologique de laperception sensible que l'analyse épistémologique de la connaissance expérimentale nous montrent que toute notrereprésentation du monde extérieur est, dans une très large mesure, construite par l'esprit : les objets perçus sontconstruits en fonction de l'expérience acquise; le fait scientifique lui-même est pour une si large part construit qu'unsavant a pu écrire : « Les faits sont des idées ».

— 3° La théorie de la connaissance a été amenée à éliminer deplus en plus la notion de chose en soi ou d'objet pur et à faire une place de plus en plus large au sujet connaissant. B.

— SIGNIFICATION.

Nous touchons ici au point essentiel.

La véritable signification de l'idéalisme, c'est d'exprimerl'exigence d'intelligibilité qui est à la base de toute connaissance valable.

Il y a de l'intelligible; le monde extérieur selaisse pénétrer par la pensée et la connaissance n'est possible qu'à cette condition : voilà le fait auquel correspondl'idéalisme, et c'est pourquoi il est devenu surtout depuis Kant une théorie, non plus seulement de la pensée, maisde la pensée claire, de l'idée.

Son postulat fondamental, c'est, selon HAMELIN qu' « il n'y a point d'inconnaissableabsolu, point de mystère au fond des choses ».

De même, pour L.

BRUNSCHVICG, « une chose qui serait au-delà dela connaissance, serait, par définition, l'inaccessible, l'indéterminable : elle équivaudrait pour nous au néant ».

Oncomprend ainsi qu'A.

LALANDE (La Raison et les normes) ait pu définir l'idéalisme la doctrine selon laquelle « lamatière de la connaissance est totalement réductible à l'acte de connaître ». III.

Les limites de l'idéalisme. Est-ce à dire cependant que les arguments de l'idéalisme soient parfaitement concluants et que la signification quenous venons de lui découvrir nous oblige à l'accepter sans réserve? A vrai dire, ces arguments et cette significationnous montrent qu'il exprime surtout une tendance, une orientation nécessaires dans l'acte du connaître — de mêmed'ailleurs peut-être que dans l'agir.Il se heurte en effet à certaines difficultés qui n'ont pu être surmontées que de façon plus ou moins artificielle. A.

— La première, c'est qu'il existe une pluralité d'esprits et que l'accord entre les esprits est une conditionfondamentale de l'objectivité de la connaissance.

Pour expliquer cet accord, Leibniz est obligé de recourir àl'hypothèse de l'harmonie préétablie, BERKELEY à celle d'une action directe de Dieu sur les esprits finis; mais il esttrop évident que ce ne sont là que des solutions de fortune.

L'idéalisme recèle en effet une ambiguïté, quand ilaffirme que la seule réalité immédiatement donnée est la pensée.

A vrai dire, ce qui m'est donné dans le cogito(DESCARTES disait : ego cogito), c'est la pensée sous la forme de ma conscience individuelle.

De là l'hésitation quel'on relève dans certaines définitions de l'idéalisme.

LALANDE (Vocabulaire) en distingue « deux formes : 1° celle quitend à ramener l'existence à la pensée individuelle; 2° celle qui tend à réduire l'existence à la pensée, en général ».LACHELIER dit que l'idéalisme « consiste à croire que le monde se compose exclusivement de représentation etmême de mes représentations".

BERGSON (L'Énergie spirituelle) écrit : « Pour l'idéaliste, il n'y a rien de plus, dans laréalité, que ce qui apparaît à ma conscience ou à la conscience en général.

» D'où ce dilemme : si l'on pose laconscience individuelle comme réalité fondamentale, il paraît difficile d'échapper au subjectivisme; si l'on part de laconscience intellectuelle avec ses catégories (KANT) ou son système de relations (HAMELIN), on ne peut plus la. »

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