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L'idée de liberté est-elle compatible avec le concept d'inconscient ?

Publié le 14/03/2004

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La réponse à ces questions est du plus grand intérêt pour le problème qui nous occupe, car elle conditionne l'idée que l'on se fait de la place du moi dans l'appareil psychique. Si l'on admet que le moi conscient garde une autonomie par rapport à l'inconscient, ce dernier n'apparaît plus comme une fatalité, mais comme un obstacle à la libre expression du moi. b) L'inconscient comme déterminisme Dans ce cas, la liberté n'est plus niée par l'existence de l'inconscient. Celle-ci devient un obstacle à franchir, un déterminisme supplémentaire qui limite l'autonomie de l'individu, mais ne la supprime pas. Or, l'existence de déterminismes ne fait pas disparaître la liberté, elle l'oblige seulement à se redéfinir. Bien mieux, la connaissance des déterminismes accroît la capacité d'action des individus, en permettant la maîtrise de l'obstacle. Savoir est toujours un auxiliaire de pouvoir. La découverte de l'inconscient peut, en ce sens, être un facteur de libération. En prenant conscience des origines de son trouble, le patient retrouve son équilibre et se libère d'un fardeau. Dans cette perspective, l'inconscient n'exclut pas l'idée de liberté, il contribue au contraire à étendre, et préciser son domaine.
Le concept d'inconscient n'est pas incompatible avec l'idée de liberté. La conscience de l'homme est totalement libre. L'inconscient est ce qui pousse l'homme à désirer la liberté. Mais, l'inconscient nous détermine à être ce que l'on est, à faire ce que l'on fait. Face à lui, nous ne sommes pas libres. Notre seule liberté est de l'accepter tel qu'il est.

« Comment l'activité consciente peut-elle obtenir ce résultat si elle ne dispose d'une certaine autonomie ? Il faudraitalors en conclure que la conscience n'est pas entièrement dominée par les pulsions ou les instincts, et qu'elle gardeune certaine autonomie.

L'hésitation des psychanalystes, voire les contradictions que l'on peut relever dans leursdifférentes conceptions, ne font que souligner l'importance de l'enjeu.

Quel est en effet le but de la curepsychanalytique ? Comment peut-on apprécier la guérison d'un patient ? Et plus profondément, quelle est la fonctionde la psychanalyse ? La réponse à ces questions est du plus grand intérêt pour le problème qui nous occupe, carelle conditionne l'idée que l'on se fait de la place du moi dans l'appareil psychique.Si l'on admet que le moi conscient garde une autonomie par rapport à l'inconscient, ce dernier n'apparaît plus commeune fatalité, mais comme un obstacle à la libre expression du moi. b) L'inconscient comme déterminismeDans ce cas, la liberté n'est plus niée par l'existence de l'inconscient.

Celle-ci devient un obstacle à franchir, undéterminisme supplémentaire qui limite l'autonomie de l'individu, mais ne la supprime pas.

Or, l'existence dedéterminismes ne fait pas disparaître la liberté, elle l'oblige seulement à se redéfinir.

Bien mieux, la connaissance desdéterminismes accroît la capacité d'action des individus, en permettant la maîtrise de l'obstacle.

Savoir est toujoursun auxiliaire de pouvoir.

La découverte de l'inconscient peut, en ce sens, être un facteur de libération.

En prenantconscience des origines de son trouble, le patient retrouve son équilibre et se libère d'un fardeau.

Dans cetteperspective, l'inconscient n'exclut pas l'idée de liberté, il contribue au contraire à étendre, et préciser son domaine.Mais on voit bien que le mot liberté n'est plus porteur de la même signification.

Dans le premier cas, il renvoyait àune essence de l'homme ; ici, il réfère seulement à son pouvoir d'agir. 3 - L'enjeu philosophique a) L'exemple de SartreLa philosophie sartrienne a su concilier liberté et acquis de la psychanalyse.Les déterminations inconscientes ne sont pas niées : les biographies deGenêt, Flaubert ou Baudelaire écrites par Sartre les prennent en compte.

Maiselles sont intégrées dans la liberté fondamentale de tout être existant.

Lanotion de projet qui unifie le comportement individuel permet de surmonter lacontradiction.

Flaubert ou Baudelaire peuvent bien avoir été déterminés à secomporter d'une certaine manière, il arrive toujours un moment où ils adhèrentà ce qu'on a fait d'eux (ou le refusent).

L'individu ne devient pleinement lui-même que par cet acte qui reprend, intègre et dépasse la détermination dansune intention. b) Reich : un contre-exempleL'optique de Reich est différente ; il reproche à Freud de n'être pas alléjusqu'au bout de sa découverte.

Après avoir mis à jour la puissance etl'importance du désir, sous la forme des tendances refoulées, Freud auraitcontribué à leur répression en affirmant la nécessité de leur contrôle par lesforces de censure de l'appareil psychique.

Pour Reich, au contraire, la liberténe sera,complète que si l'on libère les forces de l'inconscient que l'ordre socials'efforce de réprimer.

Le cas limite de Reich est intéressant parce qu'il met enlumière l'ambiguïté de la découverte psychanalytique.

Devant la difficulté depréciser la nature exacte de l'inconscient, des rapports qu'il entretient avec lereste de l'appareil psychique, il n'est pas possible de dire quelle conséquence exacte découle de sa découverte. c) Vers une théorie nouvelle de l'inconscient ?Enfin, une réflexion comme celle de Deleuze et Guattari dans l'Anti-Oedipe ou Mille plateaux s'efforce aujourd'hui demontrer que la théorie psychanalytique est, en quelque sorte, la dernière ruse de la répression qui accepte dereconnaître l'existence initiale du désir, sa force vitale, pour, aussitôt la censurer.

Telle serait la fonction de lastructure œdipienne, nullement fatale et inscrite dans l'évolution de notre psychisme, mais instrument de contrôlesocial, et enfermement du désir.

Cela suppose donc que l'inconscient ne soit pas considéré comme ce qui doit êtresurmonté, mais ce qui doit être libéré. Conclusion De quelque côté que l'on se tourne, l'inconscient paraît donc n'être pas exclusif de la liberté.. »

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