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l'ignorance est-elle une excuse ?

Publié le 26/11/2005

Extrait du document

Si l'on juge l'ignorant irresponsable _en droit on dit qu'il est excusé_  on ne peut lui reprocher ces actes.  Ce qui nous oblige à réfléchir sur le problème du mal. Faut-il, pour rendre compte du mal, nécessairement  invoquer  l'hypothèse d'un mal radical et d'une intention mauvaise? Dans la Constitution française on dit que nul ne doit ignorer la loi. Le citoyen français qui est en infraction sans le savoir ne pourra invoquer l'ignorance comme excuse. Ce qui nous apprend que l'ignorance peut expliquer l'erreur mais elle ne peut l'excuser, car l'on considère que si la faculté de connaissance est effectivement limitée, certaines choses cependant doivent être connues de tous, notamment dans le domaine de la morale.    

II.                  L'ignorance ne peut excuser l'erreur de jugement  

C'est parce que nous sommes des êtres éthiques que nous avons des devoirs et que nous devons les connaître. Nous exerçons notre droit à être des individus libres, nous devons donc respecter nos devoirs et surtout, nous ne pouvons les ignorer. Il faut comprendre que nous ne devons pas les ignorer _c'est une injonction_ mais aussi il est impossible qu'ils soient ignorés.

L’ignorant ne sait pas ce qu’il fait : il n’a pas conscience des tenants et des aboutissants de ses actes. Peut-on condamner pour ses actes un sujet qui agit dans l’ignorance ? Peut-on toujours accepter l’idée que l’ignorance rend irresponsable ? Que devons nous savoir pour être conscient de nos actes et être jugé responsable ? L'igonrant a-t-il toujours le droit à l' excuse ?

[L'ignorance est un non-savoir excusable.]

[L'homme est en droit toujours coupable de ne pas chercher à s'instruire et à progresser. L'ignorance ne peut servir d'excuse.]

[Ignorance et mauvaise foi.]    

« L'ignorant est quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il fait (au sens où il ne veut pas ce qu'il fait).

Dans ce cas, il n'est pas totalement responsable, on dit qu'il est excusé.

En outre, l'ignorant ne sait pas qu'il est dans l'erreur.

Dèslors peut-on lui reprocher ses erreurs ? Cependant, on peut se réfugier dans l'ignorance pour tout excuser ( fautes,échecs et erreurs) ; tout devient alors excusable.

Mais ceci revient à nier le fait que l'homme est capable depenser, de connaître.

On peut donc lui reprocher de se complaire dans l'ignorance au point d'en oublier ses devoirs.Si l'ignorance n'est pas toujours excusable, elle ne peut que rarement servir d'excuse.

Alors l'ignorance est-elle uneexcuse ?Nous verrons d'abord comment, pour un être capable de connaissance, l'ignorance ne peut être entièrementexcusable puis en quoi l'ignorance peut tout de même excuser nos erreurs et nos fautes et enfin qu'il parait évidentde penser que l'ignorance ne peut tout excuser tout simplement car l'ignorance elle-même n'est pas excusable.

Tout d'abord, l'homme a le devoir de connaître car il est doué de raison, il ne peut se contenter de l'ignorance car celle-ci serait une solution de facilité.

S'il naît ignorant, il a tout de même le pouvoir de connaître (lepouvoir de sortir de son ignorance en quelque sorte).

Même si la connaissance ne lui a pas été transmise, il a lepouvoir de réflexion.

L'homme n'est pas fait pour rester dans l'ignorance.

De plus, l'inconscience ne peut pas être une excuse.

La conscience est psychologique ( prendre conscience dequelque chose) mais aussi morale ( conscience qui juge).

Posséder la conscience, c'est être capable de se jugersoi-même ; Alain disait « toute conscience est implicitement morale ».

Dire que l'on pense, c'est pouvoir sedemander ce que l'on doit penser (c'est être capable de se réfléchir quant à la valeur de ses actes).

Pour Alain,immoralité, c'est le refus de la conscience, c'est l'inconscience.

L'inconscience est ce qui n'est pas excusable carl'homme ne doit pas se subir lui-même, il doit au contraire soumettre ses émotions à sa volonté.

On ne peut en touscas excuser un homme qui refuse de penser.

Il est également non légitime de se réfugier derrière l'ignorance : l'homme est libre donc responsable.

Lamauvaise foi pour nier sa liberté dans le but de ne pas vouloir assumer ses responsabilités n'est pas en soi unesolution.

Dans le cas de l'ignorance simulée ou volontaire, on se pense ainsi soi-même comme une chose incapablede penser (et donc soumise à des nécessités).

L'ignorance n'est dont pas une excuse au premier abord mais si elle est prise comme prétexte, elle peutêtre une excuse légitime et ainsi atténuer la responsabilité.

Toute ignorance n'est pas coupable.

En effet, l'ignorance fait partie de la nature humaine.

Exemple del'enfant qui découvre le monde, manque d'expérience.

On retrouve cette situation également dans le cas d'uncommencement de carrière...Parce que la connaissance humaine est limitée, on ne peut pas tout connaître.

On nepeut pas reprocher à un savant de ne pas tout savoir (exemple des extra-terrestres où l'on manque d'expérience).En ce sens, toute compétence est nécessairement spécialisée, on ne peut alors savoir tout sur tout.

Lacompétence impose obligatoirement la limitation.

Un médecin ne connaît pas forcément l'astronomie.

L'ignorant est en quelque sorte prisonnier de son ignorance.

Il est le jouet de son ignorance car il ignore en faitqu'il est ignorant.

Il tombe ainsi dans l'erreur ; contrairement à Socrate qui disait « Je ne sais qu'une chose, c'estque je ne sais pas » et qui par le doute et la discussion (car « de la discussion jaillit la lumière »), parvenait à nepas se tromper.

Mais dans le cas évoqué précédemment, l'ignorant est excusé.

On peut reprendre l'imageplatonicienne pour expliciter cette idée : Un homme né dans l'ignorance est enchaîné dans une caverne (il n'a alorsvu que des ombres) ; par suite, il va prendre les ombres pour la réalité et l'apparence pour l'être.

Peut-on dès lorslui reprocher de n'avoir vu que des ombres ? Il faut alors impliquer le fait que se tromper, c'est aussi être trompé.

Si l'ignorant n'est pas responsable, il est pas responsable non plus de ses erreurs.

S'il ne sait pas, il ne peut passavoir ce qu'il fait.

Comme le disait Platon « On ne fait le mal que par ignorance du bien ».

Le plaisir n'est quel'apparence du bien : l'ignorant fait le mal car il y trouve une satisfaction (du plaisir) et il croît alors que ce plaisirest son bonheur.

Le plaisir peut très bien nous tromper et la satisfaction immédiate de ses passions ainsi que leplaisir immédiat du corps ne constituent pas toujours notre bonheur réel.

Mais, ici, on peut se demander si toute ignorance est excusable et si l'ignorance peut tout excuser.

L'ignorance n'excuse pas l'erreur, notamment l'erreur du jugement.

Le jugement est libre car on peut. »

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