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l'ignorance est-elle un mal ?

Publié le 25/11/2005

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Car Platon part de la thèse que si tout homme est naturellement bon il ne peut pas vouloir faire de mal. De plus, il souligne le fait que l'on ne peut pas vouloir faire à autrui ce que l'on ne veut pas qu'il nous fasse. On ne peut donc pas désirer faire souffrir quelqu'un dans la mesure où l'on ne souhaite pas souffrir nous-même. Celui qui est donc capable de barbarie et d'exercer sa force comme un droit sur autrui est donc dépourvu de tout savoir et de toute connaissance. Il faut donc se méfier de l'homme ignorant. C'est en vue de la crainte de la tyrannie que Platon suggère que le dirigeant d'un État doit avant toute autre chose être savant et donc être un philosophe. Car l'homme instruit saura faire la différence entre le Mal et le Bien et saura protéger la Cité. Il mettra son intelligence au service du peuple. Alors que l'homme ignorant est égoïste et ne pense qu'à son intérêt au détriment du bien de la cité. IL faut donc se méfier de celui qui ne sait pas.

Une telle interrogation peut prendre deux acceptions différentes : en effet le sens de mal peut appartenir au langage courant, et, dans ce cas l’idée est banale (le manque de connaissance est compris comme dommageable), ou le Mal appartient au registre moral et s’oppose alors au Bien, signifiant que l’ignorance est condamnable au nom d’une certaine éthique. La philosophie a toujours opposé le Bien et le Mal du point de vue de la morale. On ne peut pas penser l’un des deux termes sans l’autre, aussi bien dans la philosophie antique que moderne. "Et il est certain que ce sont nos sentiments, et non la raison, qui distinguent le bien et le mal en morale […]." D. Hume. Il apparaît qu’aucune perspective spécifiquement rationnelle ne parvienne à approcher les notions, et qu’en fait nous en ayons une perception plutôt intuitive, profondément déterminée en outre par notre appartenance culturelle.

« mal.

De plus, il souligne le fait que l'on ne peut pas vouloir faire à autrui ce que l'on ne veut pas qu'il nous fasse.

Onne peut donc pas désirer faire souffrir quelqu'un dans la mesure où l'on ne souhaite pas souffrir nous-même.

Celui quiest donc capable de barbarie et d'exercer sa force comme un droit sur autrui est donc dépourvu de tout savoir etde toute connaissance.

Il faut donc se méfier de l'homme ignorant.

C'est en vue de la crainte de la tyrannie quePlaton suggère que le dirigeant d'un État doit avant toute autre chose être savant et donc être un philosophe.

Carl'homme instruit saura faire la différence entre le Mal et le Bien et saura protéger la Cité.

Il mettra son intelligenceau service du peuple.

Alors que l'homme ignorant est égoïste et ne pense qu'à son intérêt au détriment du bien de lacité.

IL faut donc se méfier de celui qui ne sait pas. C'est dans le « Gorgias » de Platon que l'on trouve exposé le paradoxe socratique : « Nul n'est méchant volontairement ».

Cette thèse surprenante de prime abord doit être reliée aux deux autres : « Commettre l'injustice est pire que la subir » ; « Quand on est coupable il est pire de n'être pas puni que de l'être ».

L'injustice est un vice, une maladie de l'âme, c'est pourquoi, nul ne peut vraiment la vouloir (on ne peut vouloir être malade), et lapunition, qui est comparable à la médecine, est bénéfique à celui qui la subit. L'attitude commune face à la justice est résumée par Polos dans « Gorgias » et Glaucon au livre 2 de la « République ».

Les hommes souhaiteraient être tout-puissants et pouvoir commettre n'importe quelle injustice pour satisfaire leurs désirs.

Il vaut donc mieux, selon eux, commettre l'injustice que la subir.

Cependant, commesubir l'injustice cause plus de dommage que la commettre de bien, les hommes se sont mis d'accord pour faire deslois en vue de leur commune conservation.

Nous ne sommes donc justes, en vérité, que par peur du châtiment.

Sinous pouvions être injustes en toute impunité, comme Gygès qui possède un anneau le rendant invisible, nous agirions comme lui : nous ne reculerions devant aucune infamie pour nous emparer du pouvoir, devenir tyran.

Bref,nous serions injustes pour satisfaire nos désirs. Platon réfute inlassablement cette thèse, cette hypocrisie qui consiste à ne vouloir que l'apparence de la justice, l'impunité, pour pouvoir accomplir n'importe quelle injustice. Le nerf de l'argument consiste à montrer que, en réalité, « Commettre l'injustice est pire que la subir ».

C'est par une ignorance du bien réel que les hommes souhaitent pouvoir être injustes.

Parce que nous confondons le bienapparent (le plaisir, la satisfaction immédiate des désirs les plus déréglés) avec le bien réel, la santé de l'âme.

Nouscroyons vouloir commettre l'injustice, alors que c'est impossible, que « nul n'est méchant volontairement », parce que nous voulons.

Etre injuste est faire son malheur en croyant se faire plaisir. L'antagonisme entre le point de vue habituel et la position de Socrate est magnifiquement exposé par le débat entre Calliclès et Socrate , dans le « Gorgias ».

Calliclès prétend : « Voici, si l'on veut vivre comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer .

» Socrate pense, lui, que l'accès au bonheur, au Bien, « cela veut dire être raisonnable, se dominer, commander aux plaisirs et aux passions qui résident en soi-même ». Pour tenter de réfuter Calliclès , Socrate lui montrera que son idéal de mode de vie ressemble bien à une « passoire ».

L'intempérance consiste à accumuler des plaisirs qui n'ont aucune consistance, à ne pas savoir se mesurer, se satisfaire, mais au contraire à être habité par des désirs tels que pour les combler il faut « s'infliger les plus dures peines ».

L'erreur fondamentale de Calliclès est de confondre l'agréable et le bon, de confondre la démesure des désirs déréglés et irrationnels avec l'équilibre de la satisfaction véritable. C'est que l'injustice est une maladie de l'âme, et plus précisément encore la subversion d'un ordre.

Le magnifiquemythe de l'attelage ailé dans le « Phèdre » décrit d'une façon imagée ce qu'est l'âme.

Elle est comparée à un attelage composé d'un cocher et de deux chevaux.

L'un est blanc, docile, l'autre est noir, à les oreilles poilues et semontre sourd aux injonctions du cocher ; il menace ainsi l'équilibre de l'attelage.

Il y a donnc trois instance dansl'âme.

Le cocher figure la raison, qui a pour tâche de diriger.

Le « cheval blanc » représente le siège de l'honneur, de la colère.

Le « cheval noir » symbolise l'âme concupiscible, siège des désirs, et plus précisément des désirs liés au corps.

Or ces désirs ont pour caractéristiques d'être multiples, tyranniques, de ne rien respecter ( Platon anticipe dans certaines descriptions sur tous les cas cliniques décrits par Freud ). Or, la justice consiste d'abord dans le respect de la hiérarchie naturelle des trois instances, qui doivent s'ordonnersous la conduite de la raison.

Se dominer, être maître de soi, tenir en bride le « cheval noir », c'est faire régner l'ordre.

L'injustice consiste au contraire dans la subversion de cet ordre, dans la prédominance que l'on accorde àl'âme concupiscible.

C'est une maladie, une perversion, qui remet en cause la totalité de l'individu.

Dans cettetyrannie du supérieur par l'inférieur, l'homme devient esclave des désirs sans frein ; c'est pourquoi il estnécessairement malheureux.

Il devient incapable de jugement, d'honneur, et, au lieu d'être maître de soi, il estsoumis à ce qu'il y a de plus bestial en lui. Céder aux passions, au désir, rêver d'être tyran est donc en fait rêver d'être impuissant, confondre ce qui estagréable avec ce qui est bon.

Nul ne peut être véritablement maître des autres sans être d'abord maître de soi.

Leprojet d'hommes comme Calliclès est contradictoire : on ne peut à la fois être soumis à ses propres désirs et libre, être maître et serviteur. Le « Grogias » filait la métaphore des deux tonneaux.

L'homme maître de lui-même, ordonné, est celui qui sait. »

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