L'île des mots

L'histoire commence par la phrase « Il était une fois «, amorce habituelle du conte connue par les enfants ce qui permet de leur donner envie de connaître la chute de l'histoire. Cette histoire se passe sur une île habitée par des mots. Le premier habitant de cette île fut « S'il te plaît «, c'est ainsi qu'il fut tout désigné pour accueillir et guider tous les nouveaux arrivants. Ce personnage est de nature généreuse et aide volontiers tous ses amis à résoudre leurs problèmes. Toutefois, une fois que ses amis n'ont plus besoin de son aide, ils le délaissent. « S'il te plaît « se rend compte qu'il est seul, après cette prise de conscience, il décide de penser à lui et de ne plus répondre aux appels des habitants. Ces derniers, ne comprennent pas ses agissements, ils s'énervent jusqu'à n'avoir plus rien à dire, un lourd et long silence s'installe alors. Pendant ce temps, une nouvelle venue arrive sur l'île, ne trouvant personne pour l'accueillir elle décide de visiter l'île toute seule. Ce personnage est décrit comme un personnage doux et se nomme « Merci «. Lors de sa visite de l'île, elle arrive face à la porte d'une maison. Elle décide alors d'appeler l'habitant de cette maison. Il s'agit de la maison de « S'il te plaît «, ce dernier n'étant pas habitué à autant de douceur et gentillesse, il est alors curieux de découvrir qui se trouve à sa porte. A ce même moment, les habitants sur l'exemple d'un des leurs se rendent compte qu'ils peuvent résoudre leurs soucis par eux-mêmes. Ils prennent alors conscience à leur tour qu'ils ont mal agi envers leur ami « S'il te plaît « et décident donc de fêter leur ami. Pour cela, ils se rendent chez lui et découvre qu'il n'est pas tout seul. « S'il te plaît « leur présente sa nouvelle amie, « Merci « puis avant de faire la fête « S'il te plaît « et « Merci « se promettent de ne plus jamais se quitter.  Lors de la lecture de l'histoire, on se rend compte que les noms des personnages sont écrits en gras, ceci dans le but de donner un repère visuel aux enfants. En effet, les noms des personnages sont des mots et donc ils sont difficiles à isoler à l'intérieur des phrases bien qu'ils soient en rapport avec leur comportement. Le personnage « S'il te plaît « est serviable, « Merci « est douce et agréable et enfin « Etourdi « est distrait et perd ses affaires.  Le déroulement de l'histoire se fait selon le schéma quinaire. La vie quotidienne des habitants de l'île et l'aide apportée à chacun d'eux dans la résolution de leurs problèmes par « S'il te plaît « pose la situation initiale. L'élément perturbateur est le moment où « S'il te plaît « se rend compte qu'il se retrouve seul une fois que plus aucun habitant n'a de soucis. Les péripéties débutent dès lors que s'il te plaît se refuse à sortir de chez lui pour aider les habitants et se finissent au moment où un habitant nommé « Etourdi « explique aux autres habitants qu'il a réussi à résoudre son souci seul sans l'aide de « S'il te plaît «. Toutefois, on peut également voir l'arrivée de « Merci « dans la vie de « S'il te plaît « comme un début de phase de résolution. Enfin la situation finale est posée par le serment de l'union symbolique de « S'il te plaît « et « Merci «.  La narration est en focalisation externe puisque le narrateur ne rapporte que les apparences extérieures de l'histoire, et qu'il ne parait pas connaitre la suite des évènements. Ou La narration est en focalisation interne puisqu'en plus de décrire précisément les décors et les personnages, le narrateur raconte tout ce que le personnage voit, tout ce qu'il sait et tout ce qu'il pense.  Finalement cette histoire vise l'apprentissage de la politesse, du respect et de l'échange en nous amenant à réfléchir sur la façon de demander un service ou de l'aide à quelqu'un mais également en nous faisant nous interroger sur le réel besoin de demander de l'aide. En effet, il ne faut pas appeler systématiquement à l'aide, il faut tout d'abord essayer par soi même de résoudre le problème.  Les illustrations sont dessinées au crayon de couleur ce qui apparaît comme la manière idéale pour illustrer ce texte où le désordre et les enfantillages font place à la sagesse et la raison. Les illustrations prennent la double page et décrivent à chaque fois le décor et l'histoire sans apporter d'informations supplémentaires. Les personnages quant à eux sont dessinés de façon à ne pas ressembler réellement aux hommes ce qui va dans le sens du registre de l'imaginaire amené par la phrase d'amorce du conte. En ce qui concerne les couleurs elles suivent le déroulement de l'histoire, elles sont claires pour la situation initiale, elles s'assombrissent au moment de l'élément perturbateur puis deviennent chaudes à partir des éléments de résolutions.