L'île : mythe et réalité. À partir des cinq documents suivants, vous ferez une synthèse concise, ordonnée et objective ; puis, dans une conclusion personnelle, vous donnerez votre point de vue sur ce sujet.

« [ II.

Les aspects de la réalité ] [ 1.

L'île dans l'Histoire : la réalité rattrape le mythe ] Tout mythe a évidemment son revers.

La lucidité de Diderot, ainsi que celle de Lévi-Strauss, nous le prouve.

MêmeTheureau, à la fin de son article, est obligé de nuancer son propos.

En effet, derrière le mythe, il y a à la fois lechoc des cultures et la réalité inexorable de l'Histoire. Theureau note que nos conditionnements d'occidentaux ne nous prédisposent pas à goûter le bonheur insulaire.Nous n'avons pas, ou peu, le sens de la fête qui selon lui est le propre des Polynésiens.

Mais il y a plus grave.

Enintroduisant des éléments de notre civilisation dans l'insularité, nous avons, d'après Lévi-Strauss, infesté le paradis,tué le mythe.

Toujours selon lui, le mythe est devenu mensonge, il n'est plus que l'illusion de ce qui n'existe plus.Diderot ne dit pas autre chose, même s'il le dit de façon prophétique.

Son sage vieillard, homme de la nature, sentbien qu'avec la rencontre de deux mondes si différents l'un de l'autre, le plus faible, celui de l'insulaire, perdra soniden-dité et son innocence.

Ce choc des cultures, c'est à terme, pour Diderot, la corruption, la maladie, ladégénérescence et la mort.

L'histoire a rattrapé le mythe. [ 2.

L'île et le choc des cultures ] En effet, l'île paradisiaque est forcément une île hors du temps.

Si elle entre dans l'Histoire, comme le montre Lévi-Strauss, elle perd sa virginité pour subir une souillure que nous lui infligeons.

Notre propre harmonie implique quenous détruisions celle des autres, en transformant leurs paradis en poubelle.

Inexorablement, ils ne sont plus descassettes à rêves, mais le réceptacle des rebuts de notre civilisation de masse.

La civilisation, au fil de l'Histoire agagné sur la nature en imposant sa flétrissure.

C'est ce qu'a compris le vieillard de Diderot.

Le futur des Tahitiensest désormais sombre.

Ce que promet l'Histoire aux îles, c'est la guerre, l'asservissement, le froid et la faim : malheurà tous les Tahitiens à venir. [ Conclusion ] Ce dossier constitue une excellente synthèse des différentes perceptions que nous pouvons avoir de l'île.

D'une partil nous présente le mythe, et d'autre part la mort du mythe, c'est-à-dire la réalité d'aujourd'hui. On peut certes penser comme Lévi-Strauss que le mythe est devenu menteur et, en même temps, s'indigner desravages que notre civilisation a pu imposer à d'autres, en se gardant néanmoins de tomber dans un écologismefacile.

La conclusion qui selon nous s'impose le plus, c'est la puissance et la permanence du mythe : nous nepouvons pas nous empêcher de rêver, et les îles, Tournier et Theureau sont là pour le prouver, engendrent sanscesse des rêves paradisiaques.. »