L'imaginaire n'est-il qu'un refuge ?

« Poséidon chez les Grecs, Dieu de la mer, Ra chez les Egyptiens, Dieu du soleil, Venus chez les Romains, Déesse de la beauté… A l'antiquité les civilisationsont inventé des Dieux : elles ont divinisé ce qu'elles ne comprenaient pas, tout ce qui leur échappait.

D'où ces dieux sont-ils issus ? Il faut bien quecertains hommes les aient inventés, et dans quel but ? Reléguer au divin ce qu'ils ne pouvaient pas maîtriser pour se rassurer.

L'imagination permet decréer par l'esprit, par la réflexion, et les mondes imaginaires sont des lieux de représentation fictifs, des créations de l'esprit.

Les mondes imaginaires sont-ils des refuges ? Un refuge sert à se protéger, s'abriter contre un quelconque danger, il peut être à la fois moral, à l'intérieur de l'esprit, mais aussi physique,c'est-à-dire qu'il protège le corps d'un individu.

Est-ce qu'un individu peut se protéger de ce qu'il craint grâce à son imagination ? Un monde créé de toutepièce par l'esprit d'une personne est-il un abri face à une menace quelconque ? Outre le fait que les mondes imaginaires peuvent rassurer, trouver refugeparmi eux peut avoir des conséquences parfois négatives pour les individus.

Les hommes considèrent-ils la nature si oppressante ? En quoi les mondes imaginaires constituent-ils des refuges ? Tout d'abord on doit considérer les hommes comme des individus qui réfléchissent.

Or on considère aujourd'hui que la réalité leur est sensible.Tellement sensible que les personnes peuvent ressentir de l'appréhension vis-à-vis de la vie quotidienne, de leur environnement.

Ce stress de la viequotidienne peut amener les gens à vouloir se reposer dans un lieu où ils se sentiraient moins « agressés » parla réalité : ils peuvent ainsi choisir la voie del'imagination et se constituer mentalement un monde fictif où ils se sentiraient bien.

La solitude également amène les gens à penser : un enfant peut secréer un ami imaginaire parce qu'il se sent seul et aller dans ce monde où vit son ami chaque fois qu'il se sent seul.

Un monde imaginaire est par définitionun endroit autre que celui dans lequel on vit et que l'on crée soi-même, par conséquent toutes les raisons sont acceptables pour que les hommes seconstruisent un monde meilleur.

Cette vision n'est pas pessimiste : même les gens qui se sentent bien dans le monde réel peuvent s'imaginer un mondeautre. De plus, on peut mettre en parallèle avec un monde imaginaire une certaine vision, une mentalité épicurienne.

En effet puisque les personnes créent leur monde, qui n'est en général ni mauvais ni désagréable, les mondes imaginaires peuvent être considérés comme une manière d'obtenir du plaisir.Pourquoi refuser de se faire plaisir, s'il ne s'agit que de penser ? Dans l'imagination il n'y a pas de contraintes, alors que dans la réalité l'homme estcontraint de faire certaines choses.

En l'absence de contrainte et par la procuration de plaisir, le monde imaginaire est un bon moyen de décoller du présentet d'atterrir un peu plus tard. Par ailleurs, on sait que « l'homme est un roseau, mais c'est un roseau pensant », selon Pascal.

Puisqu'il a la faculté de penser, il peut le faire à son aise et sans la moindre difficulté.

A partir de là on peut dire que le roseau représente la contrainte de la vie réelle, et la pensée le moyen de s'évader decette contrainte.

On revendique et on aspire à plus de liberté.

Pouvoir s'évader dans un monde imaginaire et se sortir de ses contraintes en est une. Mais à trop vouloir s'envoler, s'évader, peut-on considérer qu'il y a un quelconque danger qui plane sur la création de ces mondes imaginaires ? Quelles sont les conséquences de trouver refuge dans un lieu fictif ?On peut tout d'abord se sentir bien, serein, et ainsi profiter de la vie.

Cette vision optimiste est vraie : si l'on considère que s'imaginer dans un autre monde procure du plaisir, même éphémère, le plaisir procuré ne peut pas d'un instant à l'autre disparaître.

Si l'on sait que penser à autre chose fait du bien,alors on va mieux profiter de la vie, on va pouvoir affronter le quotidien.

Les mondes imaginaires peuvent être un remède à l'insécurité, au mal-être, à l'ennuiqu'on ressent. En revanche, on peut se sentir tellement bien là où on se trouve que la personne ne va plus vouloir retourner à la réalité : lorsqu'on dit que des malades sont dans un autre monde, cela signifie qu'ils sont enfermés dans leur bulle.

Dans ce cas là c'est pareil.

Retourner à la réalité peut être une penséetellement insupportable qu'on veut rester dans le cocon de l'imagination.

Les malades mentaux sont dans ce cas là, du moins certains.

Freud a expliqué quela réalité état tellement insupportable que le seul moyen pour certains individus était de la refouler, et de se créer un monde meilleur, dan l'imaginaire.

Ilscroient alors qu'ils se trouvent ailleurs, comme dans un rêve.

On peut citer l'exemple des gens qui se prennent pour des héros et qui veulent sauver laplanète à l'image de Superman.

Dans une moindre mesure, c'est le développement et sa diffusion au Japon de la culture « manga » : les jeunes s'habillentcomme leur héros du manga, de bande dessinées et croient réellement que c'est l'avenir, que cette mode représente ce qui doit être. Encore plus important, ce sont les individus qui veulent concrétiser leur idéologie, qui peut être apparentée à un monde imaginaire qui représenterait l'avenir.

Ce qui provoquer beaucoup de dégâts : Hitler par exemple a imaginé un monde dans lequel seule une « race » de personne serait présente etrègnerait, en éliminant toutes les autres.

D'un autre point de vue le clonage reproductif peut être considéré comme la concrétisation d'un monde imaginaire,celui d'Aldous Huxley (« le meilleur des mondes »), car le clonage reproductif consiste à reproduire à l'identique un être vivant.

Qui n'a pas rêvé de sesubstituer au créateur ? Peut-être que ce n'est pas si dangereux que cela parait être mais de nombreuses considérations morales l'ont condamné commetel. Peut-on se sentir tellement oppressé par la réalité que le seul moyen est de se protéger en se réfugiant dans son esprit ? La réalité est elle tellement insupportable que les hommes se replient sur leur sphère personnelle, dans le sens où personne ne peut y pénétrer, à part celui qui pense ? Dans une vision cartésienne, on doute de tout, sauf que l'on pense.

A partir de là il peut naître une angoisse de ne pas savoir exactement où se situer.

Si la seule certitude que l'on a est sa faculté de penser, la seule preuve de son existence est la réflexion.

S'imaginer un monde nécessite de penser,le monde que l'on croit réel ne l'est peut-être pas, on se sent frustré, pas sûr de soi, alors pour se rassurer on s'évade dans un autre monde qui nous permetde nous assurer qu'on existe.

On existe en tant que penseur, donc on se rasure.

Les mondes imaginaires peuvent servir de preuve de l'existence : créer,c'est se sentir exister. Seulement tout le monde n'est pas cartésien.

Comment, alors, pouvoir se sentir en sécurité ? Être sur d'être pris en considération ? S'évader dans un monde imaginaire est une solution, mais est-ce la seule dans l'existence ? On peut trouver d'autres alternatives pour se protéger des menaces del'extérieur, il y a les institutions publiques, la police, la justice, qui assurent certains droits aux individus.

Il y a également le cercle de connaissances, lesmédecins, des gens à qui on peut parler sans crainte, qui nous confère l'assurance d'être entouré, car un individu est un être social avent tout.

Laconjugaison de l'être social et de l'être penseur forme l'existence de l'homme au quotidien. Les hommes sont avant tout des êtres sociaux qui vivent en communauté.

Au quotidien ils sont confrontés à des situations parfois désagréables, mais aussi à des moments de bonheur et de plénitude.

Mais les hommes pensent, c'est là leur particularité.

Puisqu'ils pensent, ils peuvent aussi penser àce qui n'est pas et s'inventer des mondes fictifs où ils peuvent imaginer autre chose que leur vie quotidienne.

Mais ce monde imaginaire doit rester commetel, il ne faut pas vouloir le réaliser, le rendre réel, qu'il devienne celui dans lequel on vit, car les risques sont trop grands.

Les hommes doivent assumer leréel, et cela même s'il est frustrant et qu'on peut le mettre en doute.

Il faut trouver des alternatives également dans la vie quotidienne et réelle quipermettent d'améliorer le présent.

La peur permet d'avancer, il ne faut pas à tout prix chercher refuge.

Le progrès est la pour nous aider : on a peur detomber malade, on met des vêtements plus chauds ; la maîtrise du vertige s'apprend ; l'aquaphobie se soigne… et la peur de ne pas être en sécurités'accompagne aujourd'hui et ne nécessite pas forcément le recours à l'enfermement dans une bulle imaginaire, celle-ci ne doit servir que pendant untemps ; puis la bulle éclate pour que les individus trouvent leur voie.

Par exemple les enfants qui ont un ami imaginaire le font disparaître quand ils n'en ontplus besoin.. »