Devoir de Philosophie

l'imagination, maîtresse d'erreur ?

Publié le 18/03/2004

Extrait du document

erreur
Mais à peine mariée, elle connaît la déception : en vain, elle cherche l'ivresse de la passion, bientôt elle sombre dans le morne ennui, se suicide en absorbant de l'arsenic. On le comprend aisément: Pascal épris de rigueur et de vérité ne pouvait voir dans l'imagination qu'une « puissance trompeuse et ennemie de la raison ». IIMais n'est-elle que la folle du logis ? Pour Baudelaire, elle apparaît, au contraire, comme la « reine des facultés ». Elle permet, en effet, au poète de pénétrer dans le monde mystérieux des correspondances. Pour cela, elle s'avère d'abord une force de «.néantisation », comme dirait Sartre, c'est-à-dire de négation de la perception vulgaire, de l'existence banale. Le poète est appelé à communiquer avec l'Esprit ; mais il lui faut d'abord renier ce monde des bassesses, renier en lui les forces du péché, sa postulation vers le mal qui le retient prisonnier comme un boulet. Cette néantisation ne saurait se faire sans souffrance ; mais le poète la conjure :« Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi tranquille ; Tu réclamais le soir, il descend, le voici ! »Dès lors, l'imagination peut s'élancer à la recherche des mystérieux symbole qui régissent le monde, créer l'univers où toute aspiration se trouve comblée. Le poète reconnaît familièrement les significations cachées, les correspondances de la Nature :La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles.

Liens utiles