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L'indépendance suffit elle à la liberté

Publié le 09/03/2005

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Car comment vivre sans se soucier des répercussions de son propre comportement sur autrui? Ce serait le considérer uniquement comme un simple moyen ou comme un instrument de jouissance personnelle. Or comme le montre Kant dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, cela est incompatible avec notre dignité d'hommes.* La liberté d'indépendance est par ailleurs inenvisageable pratiquement. Car si chacun a « droit sur toutes choses » (c'est « l'état de nature », qui se caractérise par l'absence de lois, notamment chez Hobbes), alors chacun risque à tout moment d'être lésé ou tué. ■ Hobbes veut être le Galilée de la science politique, par l'application des principes de la physique à la société. Il ne considère que les forces en présence, portées par les individus. L'état de nature - fiction théorique et non description historique - représente l'état des forces individuelles en l'absence de tout pouvoir politique. ■ Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par trois passions fondamentales : la peur de la mort violente, la soif de pouvoir et la défiance à l'égard d'autrui (possible agresseur). Pour assurer sa sécurité, chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.

« Hobbes veut être le Galilée de la science politique, par l'application desprincipes de la physique à la société.

Il ne considère que les forces enprésence, portées par les individus.

L'état de nature – fiction théorique etnon description historique – représente l'état des forces individuelles enl'absence de tout pouvoir politique.

Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par troispassions fondamentales : la peur de la mort violente, la soif de pouvoir et ladéfiance à l'égard d'autrui (possible agresseur).

Pour assurer sa sécurité,chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.

C'est ledroit de nature.

Tout est permis, jusqu'au meurtre.

L'état de nature, c'est la guerre.

Maistous y sont égaux, car la force est instable : celui qui domine aujourd'hui peutêtre surpassé demain par une alliance ou par une ruse.

Rien n'est sûr, lacrainte est générale. La conception de la liberté comme indépendance est contradictoire parce quesi on l'étend à tous les hommes, elle met à mal la possibilité même del'exercice de la liberté : « Si chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce quidéplaît à d'autres, et cela ne s'appelle pas un état libre » (Rousseau, VllleLettre écrite de la montagne). "On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté.

Ces deuxchoses sont si différentes que même elles s'excluent mutuellement.Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît àd'autres, et cela ne s'appelle pas un État libre.

La liberté consistemoins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui ; elleconsiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la nôtre.Quiconque est maître ne peut être libre, et régner c'est obéir.

(...)Dans la liberté commune nul n'a le droit de faire ce que la liberté d'unautre lui interdit, et la vraie liberté n'est jamais destructrice d'elle-même.

Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ;car comme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volontédésordonnée.Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessusdes lois : dans l'état même de nature, l'homme n'est libre qu'à la faveurde la loi naturelle qui commande à tous.

Un peuple libre obéit, mais ilne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois,mais il n'obéit pas aux hommes." ROUSSEAU Jean-Jacques Rousseau, philosophe du siècle des Lumières est l'auteur del'ouvrage Lettres écrites de la montagne, dont est extrait notre texte.

Ilessaye d'y démontrer que la liberté suit toujours le sort des lois.

Pour arriverà ses fins, il commence par démonter l'idée souvent reçue que l'indépendanceet la liberté sont deux concepts semblables ce qui l'amène à définir la liberté.

c'est une étape primordiale pour faireadmettre sa thèse au lecteur pour qui, n'ayant qu'une vision superficielle de la situation, les deux concepts sontidentiques.

Il poursuit son raisonnement en nous exposant les conditions nécessaires pour qu'il yait liberté, puis iltermine en nous montrant comment cette liberté doit être appliquée.

Son objectif final étant de faire prendreconscience aux lecteurs contemporains que le régime en vigueur, à savoir la monarchie absolue, nie leur liberté.Jean-Jacques Rousseau, dans sa première phrase, dénonce une idée fausse: l'indépendance et la liberté sont deuxnotions semblables.

Il va jusqu'à dire que ce sont deux notions opposées.

Il démontre donc ses dires dans la phrasesuivante.

La première partie de celle-ci ("Quand chacun fait ce qu'il lui plaît") revient à une définition del'indépendance.

Dans la deuxième partie de la phrase, ("on fait ....

libre"), l'auteur nous donne par définition del'indépendance, les conséquences de celle-ci; à savoir que si on l'applique, "on fait souvent ce qui déplait auxautres" donc on leur impose une contrainte.

Or la liberté désigne une absence de contraintes: elle est parconséquent niée.

L'auteur a donc avec une seule phrase réussi à prouver la non similitude des deux concepts etmême leur opposition.

Mais il poursuit tout de même la première phrase de son raisonnement en nous précisant cequ'est la liberté: "La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'a n'être pas soumis à celle d'autrui: elle consisteencore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la notre.".

C'est donc un concept à double sens: il ne faut pas êtregêné par l'autre, mais il ne faut pas non plus gêner l'autre.

La présence de l'adverbe "moins" montre que la notion deliberté s'exerce dans un cadre aux limites assez floues.

La troisième phrase de cette première partie aboutit à laconséquence que le maître qui croit être libre et indépendant n'est ni l'un ni l'autre.

Il n'est pas libre car il donne desordres arbitraires, il impose sa volonté personnelle donc d'après ce qui a été dit précédemment, une des règlesdéfinissant la liberté n'a pas été respectée; et il n'est pas non plus indépendant car même s'il ne l'est pas enapparence, il est tout de même dépendant de ses esclaves (sans eux il n'est rien).

Rousseau amène ici l'idée quedans le régime contemporain même le roi, le personnage le plus haut placé pourtant, n'est pas libre ni indépendantet que sans des hommes qui lui obéissaient il ne serait plus ce qu'il est alors.

Il veut nous dire que cela arrange unpeu tout le monde de ne pas s'efforcer à ouvrir les yeux sur la distinction entre la notion de liberté etd'indépendance comme le montre l'expression: "on a beau vouloir confondre" tout au début du texte.

chacun dans lerégime croit ainsi être libre.. »

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