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L'infinie liberté

Publié le 27/02/2004

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Sentiment qui en lui-même est toujours imprécis, diffus, et qui ne peut aboutir qu'à un repérage dont la conceptualité n'est pas la qualité principale : que signifient exactement des actes « émanant » de la personnalité ou l'" exprimant » ? Comment la personnalité est-elle ainsi « traduite » en acte ? On a du mal à le savoir.Mais de telles remarques feraient le jeu de Bergson lui-même, qui se garde bien ici, à propos de la liberté, de céder à la rigueur conceptuelle, et qui indique même que c'est précisément lorsqu'on pratique des distinctions conceptuelles trop raffinées que l'on se condamne à ne plus rien comprendre de la nature vécue de la liberté. [II - Réponses à deux objections]Une analyse du repérage proposé par Bergson pourrait en effet souligner que, si la personnalité colore l'acte, c'est bien que ce dernier est alors déterminé par ce qui est nommé « caractère ».La réplique à une telle objection est simple : la distinction entre un moi qui agit et un moi qui sent ou qui pense n'est qu'un artifice de présentation, résultant d'une analyse nous éloignant par définition de ce qui a lieu dans l'existence. Admettre que le moi qui pense (le caractère) aurait ainsi le pouvoir de « peser » sur le moi qui agit est une illusion « puérile »en fait les «deux moi » n'en font qu'un, c'est leur mélange qui compose ce que Bergson nomme « personnalité », à l'intérieur de laquelle le caractère se trouve intégré de telle façon qu'il ne risque pas de s'en extraire pour exercer la moindre « pesée » sur un aspect différent du moi. Il y a ainsi va-et-vient constant entre la pensée et l'action, on ne peut isoler sérieusement l'une de l'autre, ni concevoir que l'une soit « cause » de l'autre.C'est encore une puérilité de penser que les modifications de notre caractère nous seraient étrangères, venant ainsi contester la possibilité même de notre liberté dès lors que nous n'obéirions qu'à des déterminations extérieures. Bergson admet évidemment que le caractère subit quotidiennement des modifications, mais il souligne que celles-ci ne viennent pas se greffer, comme des corps hétérogènes, sur le moi : elles sont destinées à fusionner avec lui.

« Mais de telles remarques feraient le jeu de Bergson lui-même, qui se garde bien ici, à propos de la liberté, de céder àla rigueur conceptuelle, et qui indique même que c'est précisément lorsqu'on pratique des distinctions conceptuellestrop raffinées que l'on se condamne à ne plus rien comprendre de la nature vécue de la liberté. [II - Réponses à deux objections]Une analyse du repérage proposé par Bergson pourrait en effet souligner que, si la personnalité colore l'acte, c'estbien que ce dernier est alors déterminé par ce qui est nommé « caractère ».La réplique à une telle objection est simple : la distinction entre un moi qui agit et un moi qui sent ou qui pense n'estqu'un artifice de présentation, résultant d'une analyse nous éloignant par définition de ce qui a lieu dans l'existence.Admettre que le moi qui pense (le caractère) aurait ainsi le pouvoir de « peser » sur le moi qui agit est une illusion «puérile »en fait les «deux moi » n'en font qu'un, c'est leur mélange qui compose ce que Bergson nomme « personnalité », àl'intérieur de laquelle le caractère se trouve intégré de telle façon qu'il ne risque pas de s'en extraire pour exercer lamoindre « pesée » sur un aspect différent du moi.

Il y a ainsi va-et-vient constant entre la pensée et l'action, on nepeut isoler sérieusement l'une de l'autre, ni concevoir que l'une soit « cause » de l'autre.C'est encore une puérilité de penser que les modifications de notre caractère nous seraient étrangères, venant ainsicontester la possibilité même de notre liberté dès lors que nous n'obéirions qu'à des déterminations extérieures.Bergson admet évidemment que le caractère subit quotidiennement des modifications, mais il souligne que celles-cine viennent pas se greffer, comme des corps hétérogènes, sur le moi : elles sont destinées à fusionner avec lui.

Dèsque cette fusion est effectuée, ces modifications deviennent donc miennes, au même titre que ce qui mecaractérisait antérieurement à leur apparition : elles constituent désormais des aspects du moi qu'il n'y a plus lieu dedistinguer d'un moi antérieur, puisque la nature de celui-ci consiste à s'enrichir et à se transformer en permanence(on peut opérer un rapprochement avec des conceptions de Sartre, qui affirmera de son côté que c'est bien moi quidonne sens aux événements qui surviennent et les intériorise dans un pour-soi par définition ouvert).C'est sur ce point que l'on doit comprendre que le caractère, loin d'être fixe et défini une fois pour toutes, doit aucontraire être pensé comme mouvant par essence, puisqu'existant dans une durée, un vécu, qui sont synonymesd'innovation constante du point de vue de Bergson. Sartre : l'homme, un être totalement libre et responsable • Pour Sartre, l'être de l'homme se confond avec son "être libre".

Rien ne nousdétermine, c'est nous qui déterminons tous les déterminismes à nousdéterminer.

Il n'ya, pour Sartre, que déterminisme sur fond de liberté.

Notreliberté est totale, nous rendant ainsi totalement responsables. • Être pleinement conscient et absolument libre, l'homme est doncfondamentalement "projet", tension vers l'avenir, anticipation vers le futur.

Ilse fait lui-même par ses choix, ses actes, il s'invente et en même tempsinvente l'homme.

En tant que nous sommes, nous sommes libres ; et en tantque projet, nous sommes désir d'être, donc désir de liberté: "L'homme n'estrien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, iln'est donc rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie."Nous nous choisissons dans le monde : nous pouvons à tout instant devenirautre que ce que nous sommes: Une soudaine métamorphose de notre projetexistentiel, une autre version de nous-même et de nos fins est toujourspossible: "Cette crise mystique de ma quinzième année, qui décidera si elle «a été » pur accident de puberté ou au contraire premier signe d'uneconversion future ? Moi, selon que je déciderai - à vingt ans, à trente ans -de me convertir.

Le projet de conversion confère d'un seul coup à une crised'adolescence la valeur d'une prémonition que je n'avais pas prise au sérieux.Qui décidera si le séjour en prison que j'ai fait, après un vol, a été fructueux ou déplorable? Moi, selon que jerenonce à voler ou que je m'endurcis.

Qui peut décider de la valeur d'enseignement d'un voyage, de la sincérité d'unserment d'amour, de la pureté d'une intention passée, etc.

? C'est moi, toujours moi, selon les fins par lesquelles jeles éclaire." (L'Être et le Néant) Nous sommes condamnés à être libres (Sartre). « Dostoïevsky avait écrit : « Si Dieu n'existait pas, tout serait permis ».

C'est là le point de départ del'existentialisme [...].

Autrement dit, il n'y a pas de déterminisme, l'homme est libre, l'homme est libéré.

Si, d'autrepart, Dieu n'existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notreconduite.

Ainsi, nous n'avons ni devant nous, ni derrière nous, dans le domaine lumineux des valeurs, desjustifications ou des excuses.

Nous sommes seuls, sans excuse.

C'est ce que j'exprimerai en disant que l'homme estcondamné à être libre.

» SARTRE. Dans « L'existentialisme est un humanisme », tirant les conséquences « morales » du principe existentialiste : «L'existence précède l'essence », Sartre en conclut que nous sommes radicalement libres, et par suite radicalement. »

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