Devoir de Philosophie

L'injustice provient-elle de la nature humaine ?

Publié le 01/03/2004

Extrait du document

L'art d 'établir et de maintenir les républiques repose, comme l'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées, et non comme le jeu de paume, sur la seule pratique. » L'expérience cruciale de la guerre civile, la montée de l'individualisme, la rupture des anciennes solidarités sociales, invitent Hobbes à penser qu'en dehors d'un pouvoir commun fort, les hommes vivent en rivalité, défiants les uns vis-à-vis des autres, dans un état de suspicion, sinon de guerre. Cherchant les fondements d'une autorité légitime, et les causes de la vie sociale, Hobbes reconstitue ce que l'on nomme l'état de nature. L'état de nature est un état fictif, correspondant à ce que vivraient les hommes si chacun jouissait de sa liberté naturelle. Hobbes en effet accepte l'idée que les hommes sont naturellement libres, c'est-à-dire pourvus d'une volonté autonome dont ils ont le droit d'user. La question est alors de savoir pourquoi, étant donné qu'ils sont libres, les hommes acceptent un pouvoir commun. Si j'ai le droit naturel de décider pour moi-même de mes actions, pourquoi est-ce que j'accepte de me soumettre à la loi ? Pour quel motif est-ce que je donne aux lois une partie au moins de ce droit naturel que j'ai de décider de mes actes ? Rechercher ces motifs demande de reconstruire par la pensée l'état de nature, pour comprendre ce que seraient les hommes sans un pouvoir commun, et examiner pourquoi et comment ils en sortent. Hobbes considère que les hommes sont égaux.

« vivent dispersés et sans lois pour les gouverner, les inégalités physiques et intellectuelles sont réduites à rien: la mort constituant pour tous la grande peine, la possibilité donnée à chacun de tuer l'autre établit entre leshommes une égalité rigoureuse.

Une fois posée l'égalité dans l'état de nature, Hobbes va montrer comment lejeu naturel des passions entraîne la nécessité d'une guerre incessante.

Première passion : l'orgueil.

Chacun vaaffirmant sa supériorité sur l'autre ; pour en décider, il viendra vite le moment de l'affrontement.

Deuxièmepassion : le désir.

Quand deux désirs portent sur le même objet, seul le combat départagera celui qui enjouira.

Les occasions de conflit sont donc multiples et créent un état d'insécurité permanent.Mais la lutte à mort peut surgir entre deux êtres sans qu'il y ait matière à se battre : la nature donne àl'individu le droit, pour sauver sa vie, d'employer tous les moyens qu'il jugera bons.

Qui me dira que cet hommeque je rencontre n'a pas l'intention de me tuer.

Je m'en protégerai en attaquant le premier : l'état de natureest un état de guerre généralisée où l'homme est un loup pour l'homme. L'état de nature est une guerre de chacun contre chacunHobbes est considéré, avec Machiavel, comme le fondateur de la politique moderne.

Contemporain de laRévolution anglaise du XVII ième siècle, Hobbes sera frappé de la violence de la guerre civile et desconséquences désastreuses de la vacance du pouvoir.

Au chapitre XII du « Léviathan », il écrit : « Il apparaîtclairement par là, qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous enrespect, ils sont dans cette condition que l'on nomme guerre, et que cette guerre est guerre de chacuncontre chacun.

»L'expérience inédite qu'est la Révolution va amener Hobbes à se faire le théoricien d'un pouvoir fort, del'absolutisme.Hobbes appartient au courant dit du « droit naturel » qui rompt avec les conceptions politiques traditionnelles.L ‘héritage antique affirmait avec Aristote que « l'homme est un animal politique » et assurait la prééminencede la communauté sur l'individu.

L'héritage chrétien, le droit divin, interdisaient toute contestation de l'autoritépolitique, laquelle était censée venir de Dieu.La Réforme religieuse de Martin Luther au XVI ième ébranle la tradition catholique et rejette le pouvoirqu'exerçait le pape non seulement sur les Eglises, mais aussi sur les Etats.

La philosophie de Descartes fait dupassé table rase et place la conscience, l'homme conçu comme volonté autonome, au centre de l'univers.Hobbes est en un sens l'héritier politique de cette double fracture religieuse et métaphysique.

La Révolutionanglaise, qui l'obligera à se réfugier à la cour de Louis XIV, l'assure que les fondements traditionnels de lapolitique sont vermoulus, et qu'il faut accomplir en politique ce que Descartes a accompli en métaphysique :une contestation radicale de la tradition et de l'histoire, et une nouvelle fondation, rationnelle, cette fois, del'Etat : «De toute manière, un argument tiré de la pratique des hommes est sans valeur [...] En effet, même sien tous les endroits du monde les hommes établissaient sur le sable les fondements de leurs maisons, on nepourrait inférer de là qu'il doit en être ainsi.

L'art d ‘établir et de maintenir les républiques repose, commel'arithmétique et la géométrie, sur des règles déterminées, et non comme le jeu de paume, sur la seulepratique.

»L'expérience cruciale de la guerre civile, la montée de l'individualisme, la rupture des anciennes solidaritéssociales, invitent Hobbes à penser qu'en dehors d'un pouvoir commun fort, les hommes vivent en rivalité,défiants les uns vis-à-vis des autres, dans un état de suspicion, sinon de guerre.Cherchant les fondements d'une autorité légitime, et les causes de la vie sociale, Hobbes reconstitue ce quel'on nomme l'état de nature.

L'état de nature est un état fictif, correspondant à ce que vivraient les hommessi chacun jouissait de sa liberté naturelle.

Hobbes en effet accepte l'idée que les hommes sont naturellementlibres, c'est-à-dire pourvus d'une volonté autonome dont ils ont le droit d'user.

La question est alors de savoirpourquoi, étant donné qu'ils sont libres, les hommes acceptent un pouvoir commun.

Si j'ai le droit naturel dedécider pour moi-même de mes actions, pourquoi est-ce que j'accepte de me soumettre à la loi ? Pour quelmotif est-ce que je donne aux lois une partie au moins de ce droit naturel que j'ai de décider de mes actes ?Rechercher ces motifs demande de reconstruire par la pensée l'état de nature, pour comprendre ce queseraient les hommes sans un pouvoir commun, et examiner pourquoi et comment ils en sortent.Hobbes considère que les hommes sont égaux.

C'est-à-dire que les différences de force ou de ruse ne sontpas si grandes que l'un d'entre nous puisse s'approprier une chose et en exclure les autres : Hobbes emploiepour le montrer un argument très étrange ; tout homme a toujours assez de force pour en tuer un autre.

Leshommes sont donc égaux en aptitude et en droit : chacun a un droit égal sur toute chose : « De cette égalitédes aptitudes découle une égalité dans l'espoir d'atteindre nos fins.

C'est pourquoi, si deux hommes désirent lamême chose alors qu'il ne leur est pas possible d'en jouir tous les deux, ils deviennent ennemis ; et dans leurpoursuite de cette fin (qui est, principalement, leur propre conservation, mais parfois seulement leur plaisir),chacun s'efforce de détruire et dominer l'autre.

» Le simple désir de se maintenir en vie, mais aussi parfois l'agrément, nous rend naturellement ennemis, rivaux,défiants.

Je ne suis jamais assuré, dans l'état de nature, qu'un autre ne cherchera pas à s'emparer des biensnécessaires à ma vie, du terrain que j'ai cultivé, etc.

Les hommes sont donc méfiants et cette rivalité naît larecherche de la domination, l'offensive : la meilleure défense, c'est l'attaque.

Il faut se mettre à l'abri endominant les autres.

La recherche du profit, de la sécurité, voire de la réputation nous font prendre les armes.Or, en l'absence d'un pouvoir commun, l'égalité des hommes fait que ce combat ne peut connaître nivainqueur, ni vaincu définitif, qu'à chaque moment chacun craint pour sa vie, que l'état de nature est un étatmisérable d'insécurité et de peur de la mort violente.Cet état catastrophique, où nulle activité agricole, industrielle ou sociale n'est possible, où chacun craintconstamment pour sa vie, correspond à l'expérience de la guerre civile.

A ceux qui refusent d'admettre que «L'homme est un loup pour l'homme », Hobbes répond et par l'exemple de la guerre civile, et par celui des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles