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Y a-t-il une intelligence animale ?

Publié le 21/02/2004

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a) Des animaux enfermés dans une cage parviennent, en tâtonnant ou en se débattant, à faire jouer fortuitement le dispositif qui commande l'ouverture de la porte et conditionne leur libération; après quelques expériences, ils ne tâtonneront plus et actionnent immédiatement le levier ou la targette dont le déplacement les libérera. N'y a-t-il pas là une perception du rapport de cause à effet ? b) Plus frappant le recours à des instruments, assez commun chez les singes qui, pour atteindre un fruit hors de leur portée, s'aident d'un bâton ou d'un râteau, d'un escabeau ou d'une caisse,-et même superposent plusieurs caisses pour obtenir la hauteur voulue. Leur comportement ne nous suggère-t-il pas qu'ils ont le sentiment d'un rapport de moyen à fin ? De cette revue rapide et très incomplète, il résulte que l'animal n'est pas un pur automate : son comportement dénote un pouvoir de discrimination et de choix caractéristique de l'intelligence. III. - L'ANIMAL N'A QU'UNE INTELLIGENCE ANIMALE. Il ne s'ensuit pas pour autant que l'animal puisse être mis sur le même pied que l'homme. A. Pourquoi l'animal nous paraît intelligent.

« B.

L'adaptation et le langage, a) Pour DESCARTES, tandis que l'intelligence ou la raison est un « instrument universelqui peut servir en toutes sortes de rencontres », parce qu'elle s'adapte, l'animal ne serait qu'une machine, capabled'exécuter mieux que l'homme l'opération pour laquelle elle a été construite, mais incapable de servir à autre chose.Il faut être aveuglé par des idées préconçues pour réduire à un savant mécanisme l'oiseau ou l'écureuil qui sautillede branche en branche, mesurant son élan avec précision.

On pourrait dire, il est vrai, qu'il n'a qu'une adaptationsensori-motrice qui ne suppose pas l'intervention de l'intelligence proprement dite.

Mais des expériencesméthodiques faites sur des animaux supérieurs, en particulier chez les singes, semblent bien nous montrer parfoisune adaptation vraiment intelligente : ainsi, lorsque l'animal est séparé de l'appât qu'il convoite par un grillage, aulieu de se buter à celui-ci comme l'oiseau ou la mouche, il semble étudier la situation et, lorsqu'il découvre le détourqui lui permettra de parvenir au but, il s'engage sans tâtonnements dans la voie découverte.

Il y a bien làadaptation à des circonstances imprévues.b) En ce qui concerne le langage, il est indiscutable que les animaux émettent des signes qui font connaître à leurscongénères et à l'homme instruit de leurs moeurs leurs sentiments et leurs désirs.

Nous savons aussi que les chienscomprennent les signes que nous leur faisons et même un certain nombre de mots.

Si les animaux ne parlent pas, ausens ordinaire de ce verbe, nous découvrons du moins chez eux les éléments du langage : l'utilisation etl'intelligence de signes. C.

La perception des rapports. — Les opérations mentales que nous venons de passer en revue supposent une certaine perception de rapports.

Mais les rapports les plus importants dans l'activité intellectuelle de l'homme sontceux de causalité et de finalité.

Sont-ils perçus par l'animal ? a) Des animaux enfermés dans une cage parviennent, en tâtonnant ou en se débattant, à faire jouer fortuitement ledispositif qui commande l'ouverture de la porte et conditionne leur libération; après quelques expériences, ils netâtonneront plus et actionnent immédiatement le levier ou la targette dont le déplacement les libérera.

N'y a-t-il paslà une perception du rapport de cause à effet ? b) Plus frappant le recours à des instruments, assez commun chez les singes qui, pour atteindre un fruit hors de leurportée, s'aident d'un bâton ou d'un râteau, d'un escabeau ou d'une caisse,-et même superposent plusieurs caissespour obtenir la hauteur voulue.

Leur comportement ne nous suggère-t-il pas qu'ils ont le sentiment d'un rapport demoyen à fin ?De cette revue rapide et très incomplète, il résulte que l'animal n'est pas un pur automate : son comportementdénote un pouvoir de discrimination et de choix caractéristique de l'intelligence. III.

— L'ANIMAL N'A QU'UNE INTELLIGENCE ANIMALE. Il ne s'ensuit pas pour autant que l'animal puisse être mis sur le même pied que l'homme. A.

Pourquoi l'animal nous paraît intelligent. — Si nous prêtons si facilement aux animaux une intelligence de même nature que l'intelligence humaine, c'est que nous cédons à l'anthropomorphisme, expliquant sescomportements extérieurs par les actes mentaux qui, chez nous, sous-tendent des comportements analogues.

Ainsinous sommes portés à croire que le chien qui reconnaît le box où se trouve l'os convoité au triangle qui le surmontea une certaine notion de triangle.

En réalité, il ne perçoit qu'un triangle-sur-la-porte-du-box-où-il-y-a-un-os.

Letriangle reste essentiellement associé à son contexte; il n'y a pas d'abstraction véritable.Sans doute, nous ne pouvons pas pénétrer dans la conscience du chien pour constater que les choses ne s'ypassent pas comme chez nous; nous en sommes réduits à observer son comportement.

Mais cette observationsuffit à nous révéler des différences essentielles entre son intelligence et celle de l'homme. B.

Les limites de l'intelligence de l'animal. — Les animaux possèdent quelque chose des opérations caractéristiques de l'activité intelligente de l'homme, mais quelque chose seulement. a) L'abstraction animale en reste au degré le plus élémentaire qui consiste à considérer séparément une qualitésensible; elle ne s'élève pas jusqu'au concept véritable dégagé de l'impression sensorielle et sans lequel il peut yavoir associations d'images mais point liaison d'idées. b) C'est l'association et le jeu des images qui expliquent les faits d'adaptation et de langage observés chez l'animal.Celui-ci perçoit les situations concrètes dans lesquelles il se trouve et le souvenir de ses expériences passées luipermet de voir d'un seul coup comment obtenir le résultat désiré.

Faute de cette vue intuitive, il ne se livrera pascomme l'enfant à un examen ou à une expérimentation méthodique; il tâtonnera et si ses tâtonnements aboutissentpar hasard au but désiré, il saura, après un certain temps, y parvenir du premier coup; néanmoins, son acte resterainintelligent, car il ne parviendra pas à comprendre le jeu des causes et des effets.Il n'y a pas davantage d'intelligence véritable dans le langage des animaux, qui n'a qu'un rapport lointain avec celuides hommes.

Même le chien le plus intelligent manque de compréhension véritable : comprendre, pour lui, se réduit àévoquer la représentation ou à déclencher le geste auxquels un signe est associé; jamais, à travers le signe, il neparvient jusqu'à la conscience de celui qui lui parle, alors que le langage véritable établit une réelle communicationdes consciences.

De plus, il semble bien que l'animal n'émet pas de signes intentionnels, c'est-à-dire dans le but defaire connaître sa pensée ou des sentiments : ceux-ci s'expriment; il ne les exprime pas plus que le mouvement desfeuilles n'exprime la pression du vent qu'elles subissent; autant dire qu'il ne parle vraiment pas.ci Les prétendues perceptions de rapports de causalité et de finalité chez les animaux supérieurs et en particulier. »

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