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Interdire, est-ce limiter la liberté ?

Publié le 26/02/2004

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interdire

[Sans interdit, l'homme devient l'esclave et la victime de ses propres désirs. Limiter et contrôler les volontés de chacun, c'est garantir la liberté de tous. Aucune société ne peut se passer d'interdits.]

L'homme est un être insatiable L'homme, par nature, ignore la tempérance. En l'absence de lois limitant ses désirs, il peut devenir un animal redoutable, tant pour lui-même que pour ses semblables. La liberté, entendue comme pouvoir de tout faire, conduit immanquablement au chaos et à la violence. Or, là où règne le désordre, la guerre de chacun contre chacun, il n'existe plus un seul espace de liberté. La culture cède la place à la barbarie. Hobbes montrera avec acuité que: « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun. « Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causes sont à la fois religieuses et politiques.

  • I) Interdire, c'est limiter la liberté.

a) L'homme libre est un homme affranchi. b) La raison n'a pas besoin d'interdits. c) L'histoire est une quête de liberté contre les interdits.

  • II) Interdire n'est pas limiter la liberté.

a) L'interdit met de l'ordre. b) Interdire, c'est garantir la liberté. c) L'interdit de l'inceste est le signe de la culture.

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interdire

« D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement,artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait lamétaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.

Ce qui relèvedu corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux àdes machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La« philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, jecrois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher. » La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. La raison n'a pas besoin d ' interdictionAgir conformément à la raison, c'est agir de façon morale.

Ma raison est libre, et c'est librement que je mesoumets à ses commandements.

Pour Rousseau, l'homme raisonnable n'a aucunement besoin de lois, sinoncelles qu'il se donne lui-même.

Interdire n'a qu'un aspect négatif.

L'interdiction brime la raison ou bien prouveque l'homme n'a pas encore réussi à s'élever au niveau de la conscience morale. L'histoire est une quête continuelle de la libertéLe bonheur, écrit Kant, «est la satisfaction de tous nos penchants» (Critique de la raison pure).

L'interdictionlimite cette satisfaction.

C'est la raison pour laquelle les hommes, au cours de leur histoire, ont bien souventappliqué ce principe: «vivre libre ou mourir».

Être libre, c'est pouvoir réaliser ses aspirations.

Que l'on songe àMai 68 est à son slogan : "Il est interdit d'interdire". [Sans interdit, l'homme devient l'esclave et la victime de ses propres désirs.

Limiter et contrôlerles volontés de chacun, c'est garantir la liberté de tous. Aucune société ne peut se passer d'interdits.] L'homme est un être insatiableL'homme, par nature, ignore la tempérance.

En l'absence de lois limitant ses désirs, il peut devenir un animalredoutable, tant pour lui-même que pour ses semblables.

La liberté, entendue comme pouvoir de tout faire,conduit immanquablement au chaos et à la violence.

Or, là où règne le désordre, la guerre de chacun contrechacun, il n'existe plus un seul espace de liberté.

La culture cède la place à la barbarie.

Hobbes montreraavec acuité que: « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoircommun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est laguerre de chacun contre chacun.

»Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causes sont à la fois religieuses etpolitiques.

Le principe même de la monarchie est critiqué et le roi atteint dans sa personne.

En Angleterre,Charles Ier est exécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688.Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.

Il s'agit de soutenir la monarchie au pouvoir ;ce soutien prend la forme d'un ouvrage théorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place.L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autorité politique, puissance de l'Etat, pouvoir. »

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