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Intertextualité dans La petite fille qui aimait trop les allumettes

Publié le 18/05/2012

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Lorsqu’il se décide à écrire un texte, une histoire, une œuvre tout droit sorti de son imaginaire, l’écrivain s’adonne souvent à la recherche afin de rendre plausible ce qu’il tente de publier. Parfois, les découvertes faites, lors de ces séances de recherche d’informations, l’amènent à plonger tête première dans l’univers loufoque d’un ou plusieurs auteurs qui ont raisonné de manière semblable à la sienne. Il est possible, alors, que des thèmes, des idées ou carrément des extraits d’un livre déjà existant puissent se glisser, de façon autant volontaire qu’involontaire, entre les pages du roman en devenir. Ce phénomène est récurrent dans la littérature et il a amené les plus célèbres théoriciens du milieu à lui créer un terme lui étant spécifique : l’intertextualité, c’est-à-dire l’étude de l’intertexte qui est, en bref, l’ensemble des écrits reliés entre eux, dans un texte donné, par des méthodes variées. Il existe différents types d’intertextualité : la microstructurale, qui correspond à certaines brides de textes qui font référence ou qui donnent l’impression de faire référence à une œuvre déjà connue; la macrostructurale, qui tient plus compte du style d’écriture de l’auteur, 

« a été abandonnée au profit de la folie, un monde peuplé de personnages ambigus et inquiétants. 2 Tous les points, présentés ci -haut, peuvent être comparés à certains autres qui font une apparition remarquée dans le roman de Soucy.

Une apparition remarquée pour tout lecteur qui s’est délecté, auparavant, de la littérature enfantine tirée du géni e de Lewis Carroll.

Dans La Petite Fille qui aimait trop les allumettes , le personnage héro se prénomme lui aussi Alice.

Ce petit détail nous met la puce à l’oreille quant au lien qui pourrait être éventuellement établi entre les deux protagonistes homonym es.

Bien que prononcé très tard dans le roman de Soucy, et de façon assez subtile pour tout être non attentif, il n’en reste pas moins que, pour une personne qui travaille à partir de la théorie de l’intertextualité, le prénom apparait brillant comme une é toile illuminée à la cime d’un sapin de Noël .

« Du calme, Alice » (p.172) , comme quoi de simples mots peuvent revêti r de lourdes significations.

L’ Alice de Soucy vit, elle aussi, des changements physiques importants qu’elle relate dans son satané testament : « — Oui je sais mon ventre est enflé.

Et plus ça enfle, depuis bientôt au- delà de deux saisons, et plus j’ai l’impression que la perte de mes couilles est cicatrisée dans mon corps, sinon dans mon âme qui me distingue des pauvres soldats de mon frère, parce que je ne saigne plus depuis bientôt plus de deux saisons.

Mon ventre enfle et, ce qui est curieux, c’est que j’ai le s entiment qu’il y a quelqu’un d’autre que moi en- dedans, comme si je commençais à être quelque chose et demi.

» (p.154) Ces derniers changements physiques, même s’ils ne sont pas de l’ordre de la métamorphose (ils font plutôt partie de l’ordre naturel des choses lorsque l’on enfante) , peuvent être comparés à ceux de l’ Alice de Carroll.

Ils ne l’amènent peut- être pas à une crise identitaire aussi forte que celle d’Alice Liddell, mais ils ébranlent ses cert itudes à un certain moment dans l’ histoire.

Nous y re viendrons tout à l’heure.

À l’instar de l’Alice du pays des merveilles, l’Alice de Saint- Aldor possède de nombreuses connaissances, qu’elle a apprises dans ses différents dictionnaires, mais, même si elle les utilise lors de sa visite au village, elles ne lui sont pas d’une grande aide.

En fait, elle mélange plusieurs notions (qui ne sont pas aussi modernes que celles connues du reste des marioles) qui ne sont pas nécessairement reliées.

Cela embrouille les habitants du village et donne naissance à de petit s événements cocasses : « — Et ta maman? Est- ce qu’il n’y a pas ta mère qui vit avec toi? — Il n’y a jamais eu de putes à la maison, dis -je.

À voir leur tête, je me suis dit que cela appelait des éclaircissements et j’ai ajouté : — Toutes les mères so nt des putes mais on peut aussi dire saintes vierges si ça nous chante, la nuance est infime.

Je reçus de l’homme en soutane deux horions très rapides, un avec le plat de la main, l’autre avec le revers, tout cela en se servant de la dextre et en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.

» (p.70) Du côté de l’apparence physique, l’héroïne de Gaétan Soucy est tout le contraire de celle de Carroll pour au moins une caractéristique : la couleur et la texture des cheveux.

La « sauvage a une frange sur le front » et « le reste de [s]es cheveux est très long et très noir et très abondan t […] » (p.82) L’aventurière des pays des merveilles, elle, a de beaux cheveux frisés très blonds et de longueur moyenne si l’on se fie à un élément du paratexte : la page couverture.

Il est aussi 2 Wikipédia, Alice au pays des merveilles , page consultée le 26 avril 2010, [En ligne], adresse URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Aventures_d%27Alice_au_pays_des_merveilles. »

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