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Y a-t-il de l'intolérable pour un esprit tolérant ?

Publié le 04/02/2004

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La dangerosité d’une attitude doit déterminer qu’on ne la tolère pas. Faut-il ne pas tolérer les Eglises parce qu’elles croient détenir la vérité ? Non, car nous vivons en une heureuse époque et en un heureux pays où les Eglises ont cessé d’être dangereuses. Peut importe au fond les Eglises, car la valeur (le bien) et la vérité (le vrai) sont de deux ordres différents : la valeur procède du désir alors que la vérité procède de la connaissance. Cette distinction est une raison supplémentaire d’être tolérant, car si la vérité démontrée s’impose à tous, elle n’impose rien. Si elle est la même pour tous, les valeurs sont différentes pour chacun, elles sont portées par le désir et par la volonté. A quel titre devrais-je imposer mes désirs, ma volonté à ceux qui ne les partagent pas ? Contre la pesanteur des dogmes, ou contre la splendeur de la vérité, il nous reste la douceur de la tolérance.

■ Analyse du sujet

- Comment définir un esprit « tolérant « ? - La tolérance à laquelle on fait allusion est-elle une attitude spontanée ? - La tolérance doit-elle, et peut-elle, être sans limite ?

■ Pièges à éviter

- Sous prétexte de montrer qu'il demeure de l'intolérable, ne pas tomber dans un européocentrisme brutal. - Sous prétexte de mettre en valeur la diversité des cultures (et éventuellement, des normes morales), ne pas tomber dans un relativisme complet.

  • La tolérance consiste à respecter les idées et les actions d’autrui.
  • Mais la tolérance, ce n’est pas le laisser faire.
  • La tolérance inclut l’idée que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres, elle est le moteur du respect.

 

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« représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent [...] comme l'émanation directe deleur comportement matériel ».Là gît le fond du désaccord avec Feuerbach : si celui-ci affirme bien la nécessité de faire commencer la philosophieavec et dans la « non-philosophie », dans la vie réelle, il réduit celle-ci à l'existence individuelle d'un homme penséde manière abstraite, coupé des rapports sociaux (et par suite restreint à sa dimension sensible).L'opération critique effectuée ici par Marx consiste à redéfinir la réalité humaine.

Il s'agit de rejeter la thèse del'existence d'une nature humaine et de lui substituer l'analyse d'une réalité sociale complexe et structurée, où leshommes édifient historiquement leur individualité en « produisant leurs conditions d'existence ».Il s'agit donc de récuser une vue abstraite et éloignée du réel pour s'attacher à ce que sont les hommes concrets etleur évolution historique.La sixième thèse énonce que « L'essence humaine n'est pas une abstraction inhérente à l'individu pris à part, danssa réalité, c'est l'ensemble des rapports sociaux.

» Il ne s'agit aucunement, contrairement à ce que maintes lectureshâtives ou prévenues affirment, de réduire l'individu aux rapports sociaux, mais d'affirmer que l'essence humaine n'apas la forme du sujet pensé par la psychologie.Autrement dit, que la clé de la compréhension de la personnalité concrète ne se trouve pas dans la conscienceindividuelle.

Mais, à l'inverse, celle-ci ne se détermine singulièrement que dans le cadre de rapports sociaux qui luipréexistent et qui constituent de ce fait ses « présuppositions réelles », base de sa formation effective et point dedépart de son intelligence véritable.On ne peut donc pas comprendre l'individu en l'isolant de la société dans laquelle il s'insère, travaille, etc.

Il faut aucontraire, pour saisir l'individu dans sa singularité, ne pas prendre pour base les illusions qu'il peut se faire sur lui-même, en ce sens qu'il est victime des préjugés de son temps et que « les idées dominantes sont les idées de laclasse dominante ».Par suite, l'activité individuelle est essentiellement, constitutivement, sociale et ne peut en aucun cas être réduite àl'ensemble des perceptions sensibles de l'individu isolé et des représentations qui en dérivent : « La véritablerichesse des individus réside dans la richesse de leurs rapports réels.

»Par suite encore, les formes de conscience, que Marx désigne du terme d'idéologie, n'ont pas d'autonomie mais bienune spécificité.

Car, si « ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience », ilreste à expliquer historiquement l'apparente séparation et opposition entre la réalité matérielle et les représentationsque l'on s'en fait.Le problème n'est donc pas tant de récuser une philosophie qui s'invente un monde séparé et dédaigne les hommesréels, que de mettre au jour les conditions de possibilité d'une telle méprise, que de dégager les prémissesmatérielles d'une telle conclusion.

La réponse proposée dans « L'idéologie allemande » est la notion de division dutravail, plus précisément la division entre travail intellectuel et travail manuel.

Celle-ci permet aux « penseurs »d'oublier ou de méconnaître les conditions réelles de leur propre activité.

Il s tendent à justifier ce qui est, et àentraver le processus d'une véritable transformation du monde, tout en croyant à l'autonomie de leur pensée.L'idéologie, monde à l'envers, « camera obscura », est donc le résultat d'un processus historique.Il s'agit donc de partir, véritablement cette fois, du « monde réel », et de fonder la science de l'histoire : « Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s'imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu'ilssont dans les paroles, la pensée, l'imagination et la représentation d'autrui, pour aboutir ensuite aux hommes enchair & en os ; non, on part des hommes dans leurs activités réelles, c'est à partir de leur processus de vie réel quel'on représente aussi le développement des reflets ou des échos idéologiques de ce processus vital.

» C'est de cette nouvelle position du rapport de la théorie à la pratique que découle la question du statut de laphilosophie.

Celle-ci a-t-elle une pérennité par-delà la figure historiquement désuète de son autonomie proclamée ?Survit-elle à la mise à jour de ses fondements véritables ? Et si c'est le cas, peut-on lui accorder une indépendancerelative, une efficace propre, ou faut-il, au contraire, l'assujettir aux besoins d'une pratique qui lui imposerait sesexigences et la convoquerait selon son bon plaisir ?. »

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