Devoir de Philosophie

L'irrespect est-il contraire au devoir ?

Publié le 19/01/2004

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Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelque autre chose, à titre d'équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n'admet pas d'équivalent, c'est ce qui a une dignité. » Enfin, si l'être humain a une dignité, une valeur absolue et non pas relative, l'une des formules qui dicte l'action à la volonté se délivre ainsi : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. » Je ne peux considérer ni mon propre individu, ni autrui comme un simple moyen à mon usage, mais chaque humain est digne de respect. Kant commence par remarquer que rien ne peut être dit absolument bon, bon sans restriction, si ce n'est une volonté bonne. En effet, l'intelligence, la persévérance, toutes les qualités humaines ne sont dites bonnes que sous la condition qu'on les utilise bien, cad qu'elles soient dirigées par une intention droite. C'est donc la pureté de l'intention qui s'efforce de bien agir, la « bonne volonté » qui seule est inconditionnellement bonne. Or, une volonté bonne est une volonté régie par le devoir, capable d'agir sans tenir compte des intérêts personnels, de l'égoïsme, des motifs sensibles. Cette rectitude du devoir se dévoile quand l'homme agit par principe, dans une situation où toute sa sensibilité et ses intérêts  tendraient à le faire déroger à ces principes, même s'il n'est pas sûr que son acte sera couronné de succès. Kant en donne un exemple édifiant dans la « Critique de la raison pratique ». Soit un honnête homme auquel on veut faire porter un faux témoignage contre un innocent.

« Dans « Les Fondements », Kant part de la connaissance commune de la morale, pour parvenir à sa formulation philosophique.

Ce faisant, il est le premier à établir philosophiquement la notion de personne.

Celle-ci provient d'unedouble lignée.

Elle est en premier lieu une notion juridique, héritée du droit romain : une personne est un être « sui juris », pourvu de droits, par opposition à l'esclave.

Elle est en second lieu une notion religieuse, héritée en particulier du christianisme, pour lequel chaque homme a une valeur et une dignité égale devant Dieu, quel que soitson statut social. Kant oppose les personnes aux choses.

Les choses sont des objets naturels (objets ou animaux) qui ont un prix, sont interchangeables.

L'homme en tant qu'être moral, capable de se donner ses propres lois au lieu de subir seulement celles de la nature, n'a pas de prix mais une dignité.

Leschoses ont une valeur relative (à nos besoins, nos inclinations, nos sentiments), les personnes ont une dignité, elles n'ont littéralement pas deprix. «Dans le règne des fins tout a un prix ou une dignité.

Ce qui a un prix peut être aussi bien remplacé par quelqueautre chose, à titre d'équivalent ; au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n'admet pasd'équivalent, c'est ce qui a une dignité. » Enfin, si l'être humain a une dignité, une valeur absolue et non pas relative, l'une des formules qui dicte l'action à lavolonté se délivre ainsi : « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» Je ne peux considérer ni mon propre individu, ni autrui comme un simple moyen à mon usage, mais chaque humainest digne de respect. Kant commence par remarquer que rien ne peut être dit absolument bon, bon sans restriction, si ce n'est une volonté bonne.

En effet, l'intelligence, la persévérance, toutes les qualités humaines ne sont dites bonnes que sous la condition qu'on les utilise bien, cad qu'elles soient dirigées parune intention droite.

C'est donc la pureté de l'intention qui s'efforce de bien agir, la « bonne volonté » qui seule est inconditionnellement bonne. Or, une volonté bonne est une volonté régie par le devoir, capable d'agir sans tenir compte des intérêts personnels, de l'égoïsme, des motifssensibles. Cette rectitude du devoir se dévoile quand l'homme agit par principe, dans une situation où toute sa sensibilité etses intérêts tendraient à le faire déroger à ces principes, même s'il n'est pas sûr que son acte sera couronné desuccès. Kant en donne un exemple édifiant dans la « Critique de la raison pratique ».

Soit un honnête homme auquel on veut faire porter un faux témoignage contre un innocent.

Ajoutons que son prince veut d'abord l'acheter, puis le menace, que ses amis se détournent de lui, que sa famille,à son tour menacée, le supplie d'accepter.

Précisons que notre homme n'est pas insensible, mais déchiré.

S'il refuse d'obtempérer on devral'admirer : « La vertu n'a ici tant de valeur que parce qu'elle coûte beaucoup, et non parce qu'elle rapporte quelque chose.

Toute l'admiration et même tout effort pour ressembler à ce caractère reposent entièrement sur la pureté duprincipe moral, qui ne peut être représenté de façon à sauter aux yeux que si l'on écarte des mobiles de l'actiontout ce que les hommes peuvent mettre au compte du bonheur. » C'est dire que l'action morale ne tire sa valeur ni du but particulier auquel elle tend, ni de sa réussite, mais duprincipe sur lequel elle repose.

Notre homme agit par pur respect du principe moral, de la loi morale. Les actions des êtres humains sont toujours guidées par une règle d'action, une maxime.

Agir par devoir, c'est agirpar respect pour la loi morale qui m'explique que « je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle ». Ainsi je ne peux vouloir que ma maxime « porte un faux témoignage » soit adoptée par tous : car alors il n'y aurait plus de témoignage possible.

Je ne peux vouloir que ma maxime « je ne rendrais pas l'argent qu'on m'a prêté » soit valable pour tous : car la notion même de prêt serait détruite, etc. Parmi les règles d'action que l'homme se donne, il existe des impératifs dits « hypothétiques ».

Cad des règles qui s'imposent à moi, qui sont des impératifs, mais sous une condition.

Ce sont toutes les règles d'action du type « si tu veux ceci, alors tu dois faire cela ».

Par exemple, « si tu veux conduire, alors tu dois rester sobre ».

Mais l'action qui m'est dictée (rester sobre) n'est valable que sous l'hypothèse ou la condition du but (conduire).

Ces impératifsconditionnels peuvent correspondre à des buts particuliers, et sans valeur morale (ils peuvent être bons oumauvais : assassiner ou aider mon voisin), soit au seul but que l'on peut supposer en tout homme : être heureux.Mais nul ne peut dire précisément quoi faire pour être heureux, dans la mesure où le bonheur est indéfinissable,selon Kant , et n'est qu'un idéal de l'imagination. La loi morale au contraire s'impose à moi sans restriction ni condition.

Je sais toujours où est le devoir, et il nes'impose pas à moi, comme on l'a vu, sous une quelconque condition (je ne prends en compte ni la « réussite » de mon action, ni mes intérêts sensibles, etc.). Cette loi ne peut donc pas venir de la nature, elle ne me concerne pas en tant qu'être naturel, puisqu'elle peut aucontraire s'opposer à tous mes penchants sensibles.. »

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