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Jacques Scherer affirme : « Beaumarchais ne permet à son héros grand seigneur de triompher que de ses mauvais penchants. » Vous discuterez cette affirmation de manière argumentée, en vous référant précisément au Mariage de Figaro.

Publié le 22/02/2012

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beaumarchais
Il s'agit autant ici de traiter le sujet proposé que de vous faire réviser votre programme, surtout si vous avez étudié cette année Le Mariage de Figaro. Ce sujet a pour but de rappeler que la problématique maîtres/ valets n'est évidemment pas la seule manière d'aborder cette oeuvre, et en tout cas qu'elle n'exclut nullement une perspective plus moraliste, comme l'auteur le précise d'ailleurs dans sa préface pour répondre à ses détracteurs. Apprenez quelques citations :elles sont assez peu nombreuses, vous seront fort utiles pendant l'examen et pourront être l'illustration d'un tout autre sujet portant sur la problématique maîtres/ valets dans une comédie du XVIIIe siècle.
beaumarchais

« • Ainsi s'opposent un lieu privé (les appartements de la comtesse, par exemple, ou les pavillons sous lesmarronniers) et un lieu public, renvoyant aux fonctions officielles du comte (pouvoir et justice).

2.

Un désaveu public C'est dans le cadre d'un procès public (III, 15) que le comte a voulu confondre Figaro et l'obliger à renoncer àSuzanne. C'est en public qu'a plusieurs reprises, le comte est obligé d'avouer son impuissance et son échec (I, 10, parex.) C'est par la confusion finale d'Almaviva, en présence de tous (« et vous, tous mes vassaux », V, 12), que setermine la «Folle fournée ». 3.

Un échec total Suzanne et Figaro parviennent à s'épouser sans droit du seigneur : c'est la victoire des valets sur le maître. Almaviva ne peut se venger de Chérubin, qu'il est même obligé de nommer à la tête d'une compagnie dans salégion (I, 10). À trois reprises, il obtient le pardon de la comtesse (V, 19). Transition C'est en abusant de ses pouvoirs que le comte perd la face.

La comédie se moque de suborneurs et de tyrans,non pour les renverser, mais pour les ramener dans le droit chemin. « Castigat ridendo mores »1 1.

La « Folle Journée » Un des mauvais penchants d'Almaviva est sa jalousie qui le fait bouillir de rage.

Sa confusion est totale à l'acteII, où cette folle jalousie l'emporte dans un tourbillon où il finit par perdre la tête. De même, sa jalousie resurgit à l'acte V, dans les imbroglios et les masca-rades.

Où est la dignité de ce comtetout-puissant ? Beaumarchais l'affirme clairement dans sa préface : « un seigneur assez vicieux pour vouloir prostituer à sescaprices tout ce qui lui est subordonné, pour se jouer, dans ses domaines, de la pudicité de toutes ses jeunesvassales, doit finir, comme celui-ci, par être la risée de ses valets.

» 2.

Un personnage comique Des fureurs dans le geste et dans les mots (II, 16, par ex.), qui le couvrent de ridicule, grâce à l'habileté deSuzanne (II, 19). Des manoeuvres inutiles, qui toutes échouent (complots de Bazile et du comte, ex.

II, 22 ; rendez-vousmanqués, scène du fauteuil...). Des hésitations fréquentes, le comte finissant par se demander ce qu'il est en train de faire (III, 4, par ex.) : ilperd le fil de l'intrigue et échoue sur toute la ligne. 3.

Le pardon de la comtesse P.

Larthomas le montre bien : « Il y a "disconvenance" parce que le comte ne reste pas à sa place ; pour faireéchouer ses projets la comtesse est obligée de s'allier à ses domestiques.

Trois contre un ; contre un, tout-puissant parce que mari et parce que maître ; et vaincu malgré sa noblesse, son pouvoir et son argent, vaincupar l'intelligence et finalement le bon droit.

» (Préface de l'édition Folio du Mariage, p.

11.) Une comtesse profondément humaine, sensible au charme naissant de Chérubin, mais fidèle au comte ettoujours amoureuse (voir sa dernière réplique, où elle répond à côté au comte, mais où elle lui réaffirme sonamour). Un pardon triple et généreux, qui ne fait que souligner les défauts et les excès de son volage et injuste époux.. »

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