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Jean-Baptiste Lully

Publié le 22/02/2012

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Enfant de la balle à Florence, Lully fut repéré puis amené en France par de Guise, qui le destinait au service de la Montpensier. En 1652, il gagna les faveurs du jeune Louis XIV par ses talents d'amuseur et de danseur et prit la tête d'une formation talentueuse, Les petits violons, qui éclipsa les vingt-quatre violons du roi. Il composa alors des chorégraphies de ballets et s'initia à la musique. Après le succès retentissant de L'amour malade, il reçut du roi le poste de surintendant de la musique et la nationalité française. En 1664, la rencontre inévitable avec Molière marqua les débuts d'une collaboration de huit ans qui donna de belles pages d'écriture scénique. Le bourgeois gentilhomme, large succès populaire en 1670, sonna la fin de leur entente, suite à une fourberie de Lully. Continuant son ascension, ce dernier évinça l'abbé Perrin, ouvrit une salle rue de Vaugirard, obtint gratuitement la salle du Palais Royal et s'installa en maître incontesté du théâtre musical en France. Lully fit alors la guerre à l'opéra et au bel canto italiens, imposant les nouvelles donnes d'un art lyrique accordé au goût français. Comblé d'honneurs, Lully fut encore nommé conseiller du roi, créa l'école française de violon et termina sa carrière sur un accident étonnant : le maestro conduisait les orchestres en frappant le rythme sur le sol avec une canne. En dirigeant le Te Deum pour le roi, il se frappa le pied et, infecté par la gangrène, disparut en quelques jours.

« Pendant dix ans encore, Baptiste, comme on l'appelait familièrement, Baptiste devenu Monsieur de Lully, composades ballets avec Molière, avec Benserade et autres, qui divertissaient la cour du jeune roi, entre autres le Mariageforcé, la Princesse d'Elide, le Sicilien ou l'Amour-peintre, M.

de Pourceaugnac, les Amants magnifiques, le Bourgeoisgentilhomme, Psyché, etc.

Il se brouilla alors avec Molière qui, à l'époque du Bourgeois gentilhomme, lui avait prêté11 000 livres pour lui permettre de construire son hôtel de la rue Sainte-Anne ; et Molière demanda la musique duMalade imaginaire à Marc-Antoine Charpentier. Cependant l'abbé-poète Perrin et le musicien Cambert avaient ouvert l'Académie royale de musique, avec l'opéra dePomone (19 mars 1671).

Mais l'infortuné Perrin, malgré le succès de l'entreprise nouvelle, ne devait pas bénéficier deson invention et fut mis en prison pour dettes.

Lully, profitant de la situation, obtint de Colbert, puis du roi, endésintéressant Perrin, le privilège de l'Académie de musique.

Il fit fermer la première salle de l'Opéra, rue Mazarine,et dès le mois d'avril 1673, il ouvrait une nouvelle salle, dans un jeu de paume proche la rue de Vaugirard, où ildonna les Fêtes de l'Amour et de Bacchus, puis Cadmus et Hermione, sur un livret de Quinault.

Le succès deCadmus, sanctionné par la présence du roi, fut considérable, et Louis XIV accorda immédiatement à Lully la salle duPalais-Royal, vacante par la mort de Molière.

Pendant ce temps, Cambert passait à Londres, au service de CharlesII.

Il devait y mourir assassiné, et l'on ne manqua pas d'accuser Lully de ce forfait.

En janvier 1674, Lully prenaitpossession de la première maison de Molière. "Il faisoit un Opéra par an, trois mois durant, dit un contemporain, Lecerf de la Viéville de Freneuse, il s'y appliquoittout entier et avec une attache, une assiduité extrême.

Le reste de l'année, peu.

Il avoit, dit le même auteur, prisl'inclination d'un François un peu libertin pour le vin et pour la table, et gardé l'inclination italienne pour l'avarice." Anobli quelques années avant sa mort, Lully se fit nommer, non sans quelque difficulté, et malgré l'opposition deLouvois, conseiller-secrétaire du roi en ses conseils, charge des plus honorables et recherchées.

"Le jour de saréception, narre son biographe, il donna un magnifique repas, une fête aux anciens et gens importants de lacompagnie et le soir un plat de sa façon, l'Opéra.

Ils étoient vingt-cinq ou trente qui, ce jour-là, y avoient commede raison les meilleures places...

M.

de Louvois même ne crut pas devoir garder sa mauvaise humeur.

Suivi d'un grosde courtisans, il rencontra bientôt Lully à Versailles.

"Bonjour, lui dit-il en passant, bonjour mon confrère" ; c'est cequ'on appela un bon mot de M.

de Louvois, qui n'en était pas prodigue." L'Oeuvre de Lully devint immédiatement populaire, le mot n'est pas trop fort ; la preuve en est qu'elle engendra sansretard l'Opéra-comique, qui n'en était que la parodie, sur les tréteaux de la Foire.

Grands seigneurs, artistes, poètes-sauf un La Fontaine ou un Boileau bourgeois, hommes du peuple, furent fascinés par le genre nouveau du spectaclecréé par le surintendant de la musique de Louis XIV.

Dans sa comédie des Opera, Saint-Evremond, vers 1680,dépeint les ravages produits par l'opéra dans la cervelle d'une jeune provinciale, et Lecerf de la Viéville affirme quele récit d'Armide : Amour, que veux-tu de moi ? était chanté par toutes les cuisinières du royaume. La Fontaine, qui avait failli collaborer avec lui, n'aimait pas le Florentin et préférait à l'opéra la musique de chambre,le clavecin, le luth, le théorbe.

Dans son épître au chanteur et luthiste de Nyert, tout en constatant, non sansamertume, que : Le François pour lui seul contraignant sa nature,N'a que pour l'Opéra de passion qui dure... il ajoutait : Il a l'or de l'abbé, du brave, du commis,La coquette s'y fait mener par ses amis,L'officier, le marchand, tout son rôti retranchePour y pouvoir porter tout son gain le dimanche. En effet, la tragédie en musique de Lully, dérivée à la fois de la tragédie classique et du ballet de cour, répondait àmerveille aux aspirations des contemporains de Corneille, de Mansart, de Le Nôtre, épris de noblesse héroïque et deraison non moins que de magnificence et de charme voluptueux.

"Elle était, a dit Henry Prunières, l'expression del'âme du Grand Siècle...

On fit dater de son apparition l'avènement de la musique en France, et l'on prétendaitqu'Armide était la plus belle Oeuvre qui eût vu le jour depuis la mort de Néron." Armide, qui est peut-être, pour nous, le chef-d'Oeuvre de Lully, devait être le dernier ouvrage issu de lacollaboration du Florentin et de son fidèle librettiste qui, pris de scrupules religieux, venait d'abandonner le théâtre.C'est alors que pour la composition de ses deux derniers ouvrages, Lully s'adresse à Campistron.

Campistron, avecles poètes Chaulieu et La Fare, faisait partie de la petite cour voluptueuse et libertine de MM.

de Vendôme, petits-fils de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées.

Le duc de Vendôme et son frère, le Grand Prieur, étaient fameux pour leurvie débauchée.

Ils donnaient dans leur hôtel du Temple, à Paris, des festins qui s'achevaient en orgie.

Lully y étaitassidu et se faisait gloire de s'enivrer en leur compagnie, malgré sa santé de jour en jour déclinante ; c'était unjoyeux convive et ses farces faisaient rire les princes et leurs amis. C'est en leur château d'Anet que fut représentée la pastorale d'Acis et Galathée (septembre 1686), devant leDauphin que la maladie du roi présentait à certains, dont Lully, comme l'héritier possible et très prochain de la. »

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