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Jean CAYROL : Je vivrai l'amour des autres

Publié le 24/09/2012

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amour

Dans ses Notes pour une redéfinition de la culture, Georges Steiner interroge la culture et les nouvelles formes tragiques qu 'elle a revêtues dès le lendemain de la seconde guerre : « Peut être est-ce fatuité ou inconvenance d' agiter le problème d'une définition de la culture au siècle des chambres à gaz, des camps de Sibérie ou du napalm. Un tel sujet n'appartient sans doute qu 'à l'ère révolue de l'espoir... Mais nous ne devons pas prendre une telle éventualité pour un fait acquis, une évidence. Il nous faut di stinguer clairement l'horreur de sa nouveauté, ou de son retour...

amour

« Rafle du Yél d.Hiv Photo Cen tre de documentation j ui ve contemporaine.

Pari s Engagé dans un ser­ vice secret en 1941 sous l'autorit é du colonel Rémy, Jean Cayrol est arrêt é en 1942 puis déporté dans l e camp de Mauthausen.

Paren­ thèse tragique dont son œuvre ne cessera de se faire /'écho.

Il y compose Poèmes de la nuit et du Brouil­ lard qui seront pu­ bliés à son retour.

Le livre On vous raconte ...

S ous le titre Je v ivrai /'amour des autres sont regroupés deux textes : On vous parle et Les Premie rs J ours .

Le pre­ mier est un récit à la première personne.

Le narrateur traîne son existence, une vie terne et anonyme, errant d'une chambre d 'hôtel aux trottoirs d'une rue.

Etre pauvre et désolé, étranger à lui-même comme à son passé et que seule rattache à la vie l 'attention particulière qu 'il porte aux objets, aux choses infimes qu'il décrit minutieusement.

Parfois, émergent des sou­ venirs qu'il croyait à jamais oubliés mais qui ne parviennent pas à bousculer cette vie immuable.

Un jour toutefois, il est délogé de sa chambre.

Un cafetier lui propose de le recueillir.

Et si tout commençait enfin ...

Armand, le personnage des Premiers Jours, à l'instar du narrateur de On vous parl e, ac­ corde toute son attention à 1 'obse rvation des êtres et des objets, des lieux et de ces petits événements qui meublent le quotidien .

Dans une gare , dans un bistrot , dans ces nombreux refuges que compte une ville.

Il vit aux côtés d'un couple, Lucette et Albert, les côtoie sans que leurs existences se chevauchent.

Désolation d'une vie que nulle amarre ne retient, d'une vie sa ns repère s, ou dont les repères ont disparu avec la guerre et ses camps.

Jusqu'au jour où il découvre sa jalousie , première preuve de son appartenance à !'"espèce humaine".

Les naufragés et les rescapés E n 1947 , Jean Cayrol trava ille à Je v ivra i l' amour des autres, ce texte bipartite écrit au lendemain de sa libéra­ tion.

Plus que tout autre peut-être, Je vivrai l'amo ur des autres crie la souffrance de l 'auteur , so n désespoir comme son incapa­ cité à trouv er ses racines dans ce monde désolé.

Désorma is, toute l'écriture de Cayrol sera tendue vers l 'exp ression roma­ nesque de tout ce qui a été vu et ne doit pas être oublié.

Et pour dire l'horr eur , l 'auteur choisit de raconter des histoires, où se donne à lire la profonde cass ure de 1 'être.

A la différence d'autres "rescapés" , tels Antelme, Rou sse t ou Primo Levi, Cayrol sort des chemins du témoignage historiq ue pour errer dans les labyrinthes de la création romanesque : une alternative aussi intéressa nte qu'émouvante.. »

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