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Jean III Sobieski

Publié le 22/02/2012

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1629-1696 Jean III Sobieski est le plus populaire des rois polonais et son règne l'un des plus glorieux de l'ancienne République, lorsque au seuil de son déclin elle affirme, avec un incomparable éclat, sa valeur militaire et son rôle historique. Lorsqu'en 1674 Sobieski accéda au trône, la Pologne venait, depuis vingt-cinq ans, de traverser une suite d'épreuves sans précédent qui avaient été jusqu'à mettre en jeu son existence : révolte des cosaques d'Ukraine, invasion suédoise (le Déluge), guerres avec la Russie et la Turquie. Le pays était dévasté, les villes détruites, les campagnes abandonnées, l'économie ruinée, la population décimée, le territoire entamé. Ces désastres avaient fait éclater l'impuissance de l'État, la décadence des institutions et la nécessité de réformes profondes. Il fallait supprimer le liberum veto, restaurer le pouvoir royal, modifier le principe de la monarchie élective pour prévenir les désordres aggravés, lors de chaque interrègne, par l'ingérence ouverte des puissances étrangères. Mais ces projets, soutenus par la Cour, se heurtèrent à l'hostilité irréductible de la noblesse, fanatiquement attachée à la " liberté dorée " et qui n'hésita pas à pousser son opposition jusqu'à la guerre civile (1666). Jean-Casimir, vaincu, avait dû renoncer à toute idée de réforme et, peu après, abdiquer (1668). La succession rouvrit le cycle des compétitions, des intrigues et des surenchères, particulièrement âpres entre le parti français et le parti autrichien. Si contre les candidats étrangers, un Polonais — un " Piast " — fut élu (Wisniowiecki), ce fut avec l'agrément de l'Autriche qui s'inféoda aussitôt ce souverain médiocre. Les mêmes rivalités ressurgirent à sa mort (1673), et si, de nouveau, un candidat polonais 1'emporta, ce fut cette fois un succès du parti français.

« provinces du Bas-Danube, Sobieski, avec la désastreuse campagne de Moldavie en 1686, y essuya ses premiersrevers, à peine rachetés par les actions parfois brillantes des années 1691 à 1695.

Entre-temps, le désastremoldave l'avait contraint à ratifier les clauses d'une “ Paix perpétuelle ” avec la Russie (1686), où, en échange d'unepromesse d'aide fraternelle contre la Porte, la Pologne souscrivait à la perte définitive des territoires orientaux, avecSmolensk et Kiev, reconnaissait l'autorité du tsar sur les cosaques et sur les orthodoxes polonais dont il devenait leprotecteur. D'autre part, dès après Vienne, l'âge venant, et la maladie, Sobieski eut pour principal souci d'assurer la successionen faveur de son fils aîné Jacques.

Il lui fit accorder des titres et des prérogatives propres à l'associer au règne, à leplacer à ses côtés dans les manifestations officielles, à lui confier des responsabilités militaires.

En obtenant enfinpour lui la main d'Hedwige, sœur du prince palatin, beau-frère de l'empereur (1691), Sobieski put un moment pensertoucher au but.

Mais ces mesures ne contribuèrent qu'à attiser les jalousies et les haines, à accroître lesoppositions que ne retenait plus le prestige d'un chef jusqu'alors invincible.

Si, avec son indomptable énergie,Sobieski continuait à faire front aux revers, aux attaques souvent injurieuses dont il était l'objet, à tenir tête auxdiètes rompues dans le tumulte, il devait au contraire être profondément affecté par l'hostilité déclarée d'un filsindigne des espérances placées en lui : de plus en plus impatient de la tutelle familiale, Jacques en effet s'allia auxennemis de son père, allant jusqu'à solliciter l'appui de la Suède et l'aide de l'empereur pour s'emparer du trône.Malade, brisé, Sobieski mourut le 17 juin 1696. Ainsi, Sobieski ne réussit ni à créer la monarchie héréditaire dont il rêvait, ni à réaliser son grand dessein decroisade.

De ses brillantes campagnes contre la Turquie, il ne put voir le terme dont la paix de Karlowitz (1699)consacra le succès.

Malgré son génie et son énergie, il n'avait pu rompre l'enchaînement des obstacles, extérieurset intérieurs, dressés contre lui.

Du moins parvint-il, avec les moyens limités dont il disposa, à tirer le meilleur partides circonstances dans lesquelles l'avait placé l'histoire.

Ainsi put-il conjurer un temps les signes d'un déclin dont,mieux que personne, il eut conscience. Ce règne, qui a la grandeur tragique d'un crépuscule, reste associé à une activité intellectuelle et artistique quimanifeste une phase importante du baroque polonais : celle où les influences persistantes de l'Occident et du “Grand Siècle ” se mêlent à l'apport oriental qui se fixera dans les formes du sarmatisme.

Les témoignages les plusremarquables de ce style composite et somptueux restent, en architecture, les églises Saint-Pierre (Vilno), Sainte-Trinité et Sainte-Croix (Varsovie), la résidence royale de Willanow.

Dans les lettres, le maniérisme de A.

Morsztyn,traducteur du Cid, voisine avec l'immense épopée de W.

Potocki, la prose biblique de W.

Kochowski, chantre de lavictoire de Vienne, avec les Mémoires truculents de J.

K.

Pasek ; à ces monuments, il faut ajouter les lettres àMarysienka, extraordinaire document humain qui fait de Sobieski lui-même l'un des représentants les plus originauxde la prose polonaise du XVIIIe siècle.. »

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