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Jean-Paul SARTRE ET L'ART

Publié le 03/04/2005

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Le paradoxe de l'objet d'art c'est que sa signification demeure irréelle, c'est-à-dire hors du monde, et que, cependant, elle peut être la cause et la fin d'activités réelles. Un tableau met en jeu des intérêts économiques ; on l'achète, on le vend. En temps de guerre, on "l'évacue" comme s'il était une personne. À la signature du traité de paix, il peut faire l'objet d'une clause spéciale que le gouvernement vainqueur impose au gouvernement vaincu. Et, sans doute, cela provient de sa valeur, des traditions qui s'y rattachent, etc. ; mais les intérêts particuliers, l'orgueil national, l'appréciation esthétique, tout, finalement, se réfère à une signification première qui est imaginaire. Autrement dit, la réalité d'une société comporte la socialisation de certaines irréalités. Imaginaires en tant qu'elles se rapportent à des événements qui n'ont jamais eu lieu ou à des personnages qui n'ont jamais existé, parfois même à des lois qui ne sont pas celles de notre univers, les oeuvres "reçues" sont réelles en ceci qu'elles provoquent des actions réelles, des sentiments réels et qu'elles définissent le développement historique d'une société. Jean-Paul SARTRE

 

Thème : Ce texte répond à la question : « Quel rapport existe-t-il entre l’œuvre d’art et la réalité ? «

Thèse : La réponse de l’auteur est que bien que la signification de l’œuvre d’art soit irréelle et imaginaire, l’œuvre d’art, a par son intermédiaire, une réalité, à travers les actions et les sentiments qu’elle provoque dans les sociétés humaines.

 

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« qu'un pis-aller, c'est elle précisément qu'un schizophrène désire.

Le rêveur morbide qui s'imagine être roi nes'accommoderait pas d'une royauté effective ; même pas d'une tyrannie où tous ses désirs seraient exaucés.

»(Sartre) 2) Horizon critique : Le problème est qu'à ne considérer que la matérialité des choses, à tenir pour imaginaire et irréelle l'œuvre d'art, onlaisse sans buts, sans signification les actions des hommes qui sont loin d'être tous capables d'assumer laresponsabilité de leur liberté.

Rejeter, au nom, de la liberté réelle de l'homme, en tant qu'il est conscient et capablede réflexion, toute représentation imaginaire de la signification de ses actions, c'est rendre le poids de laresponsabilité insupportable pour les « simples » qui constituent la majorité de l'humanité.

On en vient, par ce biais,à penser une éthique surhumaine et écrasante de lourdeur : « Si nous n'avions approuvé les arts et inventé cette sorte de culte du non-vrai, nous ne saurions du tout supporterla faculté que nous procure maintenant la science de comprendre l'universel esprit de non-vérité et de mensonge,de comprendre le délire et l'erreur en tant que conditions de l'existence connaissante et sensible.

La probité auraitpour conséquence le dégoût et le suicide ; or, il se trouve que notre probité dispose d'un puissant recours pouréluder pareille conséquence : l'art, en tant que consentement à l'apparence.

Nous n'interdisons pas toujours à notreregard d'arrondir, de finir ce que nous imaginons : et alors ce n'est plus l'éternelle imperfection que nous portonspar-delà le fleuve du devenir, mais nous croyons porter une déesse et nous nous montrons fiers et enfantins en luirendant ce service.

En tant que phénomène esthétique l'existence nous est toujours supportable, et en vertu del'art, l'oeil et la main et avant tout la bonne conscience nous ont été donnés pour pouvoir nous transformer en pareilphénomène.

Il est bon de temps en temps de nous délasser de nous-mêmes à la faveur de l'art qui nous permet denous considérer à distance et, de haut, de rire de nous-mêmes ou de pleurer sur nous : de déceler le héros et nonmoins le bouffon qui se cachent dans notre passion de connaître, de jouir de temps en temps de notre folie pourcontinuer à jouir de notre sagesse.

Et parce que dans le fond nous sommes précisément des esprits graves, ayantplutôt la gravité du poids que celle des hommes, rien ne saurait nous faire autant de bien que le bonnet de fou :nous en avons besoin comme d'un remède contre nous-mêmes, - nous avons besoin de tout art pétulant, flottant,dansant, moqueur, puéril et serein, pour ne rien perdre de cette liberté au-dessus des choses qui attend de nous-mêmes notre idéal.

» (Nietzsche) A cette lourdeur de la responsabilité Nietzsche oppose la légèreté de la danse, c'est-à-dire la légèreté de la libertéet de la création. SARTRE (Jean-Paul). Né et mort à Paris, en 1905 et 1980. Il fait ses études au lycée Henry IV.

Elève de l'Ecole Normale supérieure de 1924 à 1928, il fut reçu premier àl'agrégation de philosophie, en 1929.

De 1931 à 1944, il fut professeur de lycée.

Il demanda et obtint un congé en1945.

- La pensée de Sartre est influencée par Hegel, Husserl et Heidegger.

Ses premières recherchesphilosophiques ont porté sur l'imaginaire et l'imagination, qui consiste à se rendre présent un objet tenu pour absent.« L'acte d'imagination est un acte magique : c'est une incantation destinée à faire apparaître la chose qu'ondésire.» — La liberté se traduit par le retrait, c'est-à-dire la capacité de voir, dans ce qui est, ce qui n'est pas.

Laconscience, qui est liberté et intentionnalité, est néantisation.

« La néantisation est l'acte par lequel la consciencese libère de l'en-soi en le pensant...

Le pour-soi surgit comme néantisation de l'en-soi.

» Sartre définit ainsi l'en- soi: « Il faut opposer cette formule : l'être en soi est ce qu'il est, à celle qui désigne l'être de la conscience (le pour-soi) : celle-ci en effet a à être ce qu'elle est...

L'être en-soi n'a pas de dedans qui s'opposerait à un dehors...

L'en-soi n'a pas de secret : il est massif.» L'en-soi désigne souvent, pour Sartre, la réalité matérielle.

Sa définition dupour-soi : « Le pour-soi, c'est l'en-soi se perdant comme en-soi, pour se fonder comme conscience.

» — Le pour-soiest une manière pour l'en-soi d'être sur le mode du non-être.

L'existence de la conscience porte témoignage del'existence des choses.

La conscience est fascinée par ce qu'elle connaît :« son être est de n'être pas ce à quoi elleest présente.

» — « Le pour-soi est pour autrui.

» Sartre analyse l'autre et en rend compte par le trouble et la. »

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