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Jean-Paul SARTRE: La conscience dévoilante du monde

Publié le 02/04/2005

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Chacune de nos perceptions s'accompagne de la conscience que la réalité humaine est « dévoilante », c'est-à-dire que par elle « il y a » de l'être, ou encore que l'homme est le moyen par lequel les choses se manifestent ; c'est notre présence au monde qui multiplie les relations, c'est nous qui mettons en rapport cet arbre avec ce coin de ciel ; grâce à nous, cette étoile, morte depuis des millénaires, ce quartier de lune et ce fleuve sombre se dévoilent dans l'unité d'un paysage ; c'est la vitesse de notre auto, de notre avion qui organise les grandes masses terrestres ; à chacun de nos actes le monde nous révèle un regard neuf. Mais si nous savons que nous sommes les détecteurs de l'être, nous savons aussi que nous n'en sommes pas les producteurs. Ce paysage, si nous nous en détournons, croupira sans témoins dans sa permanence obscure. Du moins croupira-t-il : il n'y a personne d'assez fou pour croire qu'il va s'anéantir. C'est nous qui nous anéantirons et la terre demeurera dans sa léthargie jusqu'à ce qu'une autre conscience vienne l'éveiller. Ainsi, à notre certitude intérieure d'être « dévoilants » s'adjoint celle d'être inessentiels par rapport à la chose dévoilée. Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapport au monde. Jean-Paul SARTRE

Le texte est composé de trois parties bien distinctes. Une première où Sartre, montre que c’est par la conscience que l’homme met les choses en relation pour leur donner un sens supérieur. Puis dans un second temps, il pose les limites de cette activité « dévoilante « en indiquant qu’elle n’est pas une nécessité,et que sans les hommes le monde existera toujours, seulement dans une certaine léthargie, dont l’homme veillait à l’en sortir. Et, enfin, une troisième partie qui pose la nécessité de l’art pour l’homme, dans la mesure ou l’activité artistique est le propre fruit de la conscience humaine et par conséquent ne pourra survivre sans les hommes.
 

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« COMMENTAIRE : INTRODUCTION : Le texte est composé de trois parties bien distinctes.

Une première où Sartre, montre que c'est par la conscienceque l'homme met les choses en relation pour leur donner un sens supérieur.

Puis dans un second temps, il pose leslimites de cette activité « dévoilante » en indiquant qu'elle n'est pas une nécessité,et que sans les hommes lemonde existera toujours, seulement dans une certaine léthargie, dont l'homme veillait à l'en sortir.

Et, enfin, unetroisième partie qui pose la nécessité de l'art pour l'homme, dans la mesure ou l'activité artistique est le propre fruitde la conscience humaine et par conséquent ne pourra survivre sans les hommes.

I.

Première partie : L'homme, un être « dévoilant ».

« La réalité humaine est "dévoilante", c'est-à-dire que par elle " il y a " de l'être, ou encore que l'homme est lemoyen par lequel les choses se manifestent ».

Cela donne une place prépondérante aux hommes dans ledéroulement des événements.

Sartre semble, ici, leur donner une importance capitale, puisque cet acte d'être« dévoilant » met en relation tous les éléments du monde.

C'est-à-dire que c'est par le biais de l'homme que leschoses obtiennent un sens, ou plutôt qu'elles entrent en relation pour avoir un sens.

Les choses existent par le seulfait d'être, mais là où l'homme intervient c'est lorsqu'il met en rapport ces éléments pour en faire une réalitéordonnée et sensée.

Désormais les choses n'existent plus par elles-mêmes mais dans un rapport à d'autres.

Cetterelation qui se crée n'est possible que par l'intermédiaire des hommes, qui ont cette faculté d'êtres « dévoilants ».C'est-à-dire qu'ils ont cette possibilité de ne pas isoler un objet d'un autre mais au contraire de le confronter avecd'autres éléments qui lui donnerai une autre signification plus intéressante que son sens immédiat.L'homme étant le seul animal doué de conscience, il est le seul à pouvoir faire ce rapport entre les choses.

Ainsi, siun cailloux prend un sens pour les hommes c'est au travers de cette conscience humaine.

Le reste du monde n'a desens que par rapport à moi, car je le mets en perspective.

C'est donc par rapport à la conscience de l'homme que lemonde prend sens, se « dévoile ».

II.

Deuxième partie : détecteurs et producteurs.

« Mais si nous savons que nous sommes les détecteurs de l'être, nous savons aussi que nous n'en sommes pas lesproducteurs ».

Ainsi Sartre pose la limite des hommes.

Malgré leur capacité d'êtres « dévoilants », ils ne sont paspour autant des êtres producteurs.

C'est-à-dire que c'est par le biais des hommes que les choses se manifestent,mais cela ne signifie pas que c'est l'homme qui se trouve à l'origine de leur existence.

Ainsi il faut bien discernerexister (là où l'homme n'est pas responsable) et se manifester (là où l'homme entre en jeu).

Le monde n'a pas besoindes hommes.

Il prendrait, certes, un visage différent, car il ne serait pas soumis à l'artifice humain, mais cela nel'empêcherait pas de proliférer.

C'est dans cette mesure que la nécessité de la présence des hommes est relative.Le monde n'a pas besoin de nous.

III.

Troisième partie : l'art, comme volonté d'être essentiels.

« Un des principaux motifs de la création artistique est certainement le besoin de nous sentir essentiels par rapportau monde.

» Si précédemment Sartre montre que l'homme n'est pas nécessaire au fonctionnement du monde, c'estpour introduire l'idée de la nécessité artistique.

L'homme a besoin de se sentir essentiel dans l'activité du monde etdans son fonctionnement.

Puisque l'homme n'est pas producteur mais seulement détecteur, il lui faut trouver undomaine dans lequel son importance est primordiale et un domaine qui ne peut pas se passer de consciencehumaine.

L'art n'étant que le fruit des artifices humain, il ne peut se développer indépendamment des hommes.

C'estdans cette mesure qu'il devient essentiel.

Car il n'y a que lui qui est à la fois producteur de l'art et à la foisdétecteur de l'art.

Sa fonction est donc double, et à l'opposé du monde, l'art disparaîtra avec les hommes.

CONCLUSION :. »

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